4. Des propositions plus ambitieuses : le rapport Belloubet-Frier sur l'avenir du lycée

Commandé par le précédent ministre de l'éducation nationale à la rectrice de l'académie de Toulouse, le rapport Belloubet-Frier sur l'avenir du lycée part du constat que l'accès au baccalauréat stagne depuis 1994, que le taux d'entrée des bacheliers dans l'enseignement supérieur a diminué d'environ 10 % en cinq ans et rappelle que le marché de l'emploi aura un besoin croissant de jeunes diplômés très qualifiés, appelant en conséquence un remodelage des filières du lycée.

Le rapport propose d'abord la constitution d'un cycle de « détermination-orientation » incluant les classes de troisième et de seconde qui comprendrait un tronc commun offrant « les fondements d'une culture de base » , des itinéraires de découverte et un « travail pour l'orientation » inscrit dans les emplois du temps : les élèves choisiraient deux itinéraires de détermination semestriels en troisième parmi six matières, à raison de quatre heures par semaine et un autre, annuel, en classe de seconde parmi neuf matières, à raison de trois heures par semaine.

En première et terminale le rapport préconise de mettre fin aux séries actuelles pour les remplacer par deux pôles : « sciences et société » et « sciences et techniques » : le premier offrirait quatre filières en première et neuf en terminale ; le second compterait six premières et onze terminales. Les enseignements comprendraient un tronc commun équivalent pour tous les élèves, un bloc d'enseignement de spécialité faisant suite aux itinéraires de détermination de seconde et une option unique et obligatoire ; dans ce schéma, les travaux personnels encadrés (TPE) deviendraient « progressivement obligatoires ».

Le rapport recommande par ailleurs un développement des passerelles entre l'enseignement professionnel et les voies technologiques et générales, autorisant notamment les BEP, CAP ou bacs pro en un an : dans cette logique, l'expérimentation actuelle d'un bac pro post-troisième en trois ans « méritera d'être suivie avec attention ».

S'agissant du baccalauréat, à côté du maintien d'épreuves terminales pour certains enseignements de tronc commun, le rapport préconise un contrôle en cours de formation pour les disciplines expérimentales, technologiques, les TPE, les langues vivantes et l'éducation physique. Après évaluation, ce contrôle pourrait être étendu et le second groupe d'épreuves serait supprimé.

Concernant la durée des études, le rapport suggère de permettre un parcours en quatre ans, « processus positif de substitution au redoublement » avec un étalement de la seconde sur deux ans et préconise un positionnement plus individualisé, « fondé sur une pédagogie de l'alternance et du changement par un séjour à l'étranger ». Il estime aussi nécessaire de « repenser le temps de travail des élèves » en l'annualisant -de 1 100 à 1 200 heures de présence obligatoire au lycée- et en prévoyant, à côté des cours magistraux, des « enseignements diversifiés » (auto-formation et travail en petit groupe) de six à dix heures par semaine : dans cette perspective, le temps de service des enseignants pourrait être annualisé ou au moins conçu « selon des crédits horaires globalisés sur un même cycle ».

Votre commission souhaiterait que le ministre précise au Sénat ses intentions quant à la mise en oeuvre éventuelle de ces propositions, et plus généralement sur l'avenir du lycée dans le cadre d'une articulation plus satisfaisante entre les filières générale, technologique et professionnelle.

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