2. La modernisation des CPGE

a) L'organisation des classes préparatoires aux grandes écoles

Réglementée par le décret du 23 novembre 1994, l'organisation des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dans les lycées, a été mise en place à la rentrée scolaire de 1995 et appliquée aux concours à partir de 1997 ; elle a pour objectifs la valorisation de toutes les formes d'excellence, une formation plus approfondie et une meilleure adaptation aux besoins de l'économie et des entreprises, une meilleure lisibilité et une cohérence accrue avec les cycles.

On rappellera que les CPGE sont réparties en trois catégories :

- les CPGE économiques et sociales, préparant notamment aux écoles supérieures de commerce et de gestion et aux écoles normales supérieures ;

- les CPGE littéraires, préparant notamment aux ENS, à l'école nationale des chartes, aux écoles supérieures de commerce et de gestion et aux instituts d'études politiques (IEP) ;

- les CPGE scientifiques, préparant notamment aux écoles d'ingénieurs, aux ENS et aux écoles nationales vétérinaires.

D'une manière générale, la scolarité dans les CPGE dure deux ans ; seules les CPGE aux écoles vétérinaires et les CPGE accessibles aux titulaires de diplômes de niveau bac + 2 sont organisées en une année. Un projet est cependant à l'étude pour faire passer d'un à deux ans la durée de la formation des élèves des classes préparatoires aux écoles nationales vétérinaires dont le programme serait commun avec celui de la filière biologie, chimie, physique, sciences de la terre.

On rappellera également que la structure des CPGE scientifiques a été profondément modifiée par la réforme de 1995 :

- mise en place de la filière physique et sciences de l'ingénieur, dont l'objectif est de développer chez les étudiants un sens du concret, de l'analyse et de la modélisation d'un système ;

- prise en compte de l'analyse théorique dans les travaux pratiques et approche d'« objets industriels » complexes comme la mécanique et l'automatique ;

- mise en place de travaux d'initiative personnelle encadrés (TIPE) ;

A cet effet, les CPGE scientifiques sont organisées en première année en trois filières :

- mathématiques, physique, sciences de l'ingénieur (MPSI) ;

- physique, technologie, sciences de l'ingénieur (PTSI) ;

- physique, chimie, sciences de l'ingénieur (PCSI).

A la fin du premier trimestre, les étudiants choisissent une des quatre filières qu'ils suivront en deuxième année :

- mathématiques, physique ;

- physique, chimie ;

- physique, sciences de l'ingénieur ;

- physique, technologie.

En biologie, à côté de la traditionnelle classe préparatoire aux écoles vétérinaires en un an est proposée la filière biologie, chimie, physique, sciences de la terre.

Les bacheliers de la voie technologique peuvent accéder aux filières : technologie et sciences industrielles, technologie, physique, chimie, technologie et biologie. En outre, des classes préparatoires pour techniciens supérieurs en un an ont été organisées pour recevoir des titulaires de BTS ou de DUT qui se destinent à suivre une scolarité en école d'ingénieurs après un concours spécifique.

S'agissant des CPGE économiques et commerciales, le changement majeur a consisté à faire passer à deux ans la préparation aux concours, l'allongement de la scolarité permettant la reconnaissance européenne des diplômes des écoles de commerce au niveau bac + 5.

Enfin, les CPGE littéraires conservent la même organisation mais offrent de nouveaux débouchés : concours des écoles de commerce et des IEP.

b) La modification des programmes

La modification des programmes du lycée a conduit à rénover les programmes des CPGE.

La rénovation concerne les programmes des classes économiques et commerciales et ceux des classes scientifiques sur la base desquels sont conçues les épreuves des concours (dans les classes littéraires, il s'agit de programmes de concours spécifiques et non pas de programmes généraux).

Les programmes en vigueur sont expertisés au regard des programmes du cycle terminal des lycées et des besoins des écoles scientifiques et de commerce. Pour les filières littéraires, un rapprochement des classes Ulm et « lettres et sciences humaines » est envisagé.

La mise en place des programmes des classes terminales intervenant à la rentrée 2002, celle des CPGE devra être mise en vigueur pour la rentrée 2003 en vue des sessions des concours 2005.

c) L'évolution du réseau des CPGE

L'évolution du réseau des CPGE dans le secteur public, qui constitue le réseau post-bac le plus ancien, avec une forte implantation parisienne, est commandée par les impératifs suivants :

- l'importance et la diversité des débouchés offerts aux élèves, et notamment l'évolution du nombre de places aux concours, ce nombre étant pratiquement stable à l'heure actuelle (pour la filière littéraire et la filière économique et commerciale, le vivier d'élèves est très supérieur aux besoins des écoles) ;

- l'existence de pôles de formations autorisant une émulation entre candidats et offrant pour les filières scientifiques différentes options (ce qui conduit à ne pas ouvrir de classes isolées) ;

- la cohérence de la carte des CPGE avec celle des autres formations post-baccalauréat ;

- la présence d'équipes enseignantes de haut niveau ;

- un vivier d'élèves suffisant en nombre et correspondant au profil de recrutement ; la situation des classes de moins de 15 élèves est en particulier examinée au regard des autres possibilités d'accueil et de l'existence d'internat ;

- le développement des filières technologiques ;

- les performances des classes et les taux de succès aux concours et de poursuite d'études en université ;

- l'ouverture aux élèves issus de catégories sous-représentées en CPGE.

Cette démarche est étendue à l'examen de la carte des établissements privés, afin d'assurer une cohérence de l'offre de formation locale, académique ou nationale.

d) La réforme de la procédure de recrutement

La procédure actuelle de recrutement en CGPE repose sur l'examen d'un dossier par une commission interne au lycée, qui prend en compte les voeux des candidats (trois au maximum par filière) et formule des avis au vu desquels le proviseur intègre les élèves retenus. Cette procédure est relativement inefficace car certains élèves de bon niveau ne peuvent intégrer une classe préparatoire, alors que des places demeurent vacantes dans d'autres établissements.

La réforme proposée vise, grâce à une automatisation au niveau national des procédures de recrutement sur le modèle des concours communs d'accès aux grandes écoles, à offrir un choix plus large et de meilleures possibilités d'intégration aux élèves et à pourvoir plus aisément les places dans les lycées. Sur la base des souhaits des candidats, des listes de sélection seront dressées par les établissements et des propositions d'admission seront faites aux élèves, compte tenu de leur classement et du nombre de places disponibles.

Cette nouvelle procédure devrait entrer en vigueur en 2003 et pourrait ultérieurement être étendue aux autres filières sélectives recrutant au niveau du baccalauréat ( STS et classes préparatoires intégrées).

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