D. LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION AUTOMOBILE FACE AUX VOLONTES DE LIBERALISATION DE LA COMMISSION EUROPEENNE

1. Un secteur déterminant pour l'économie française

L'industrie automobile (constructeurs et équipementiers) est un secteur essentiel de l'économie française. Elle emploie directement près de 300.000 personnes et assure l'emploi de 270.000 salariés par ses achats aux autres branches de l'économie. Plus largement, en intégrant les secteurs situés en amont et en aval (distribution, réparation, etc.), l'automobile représente autour de 2,5 millions d'emplois en France. Les constructeurs d'automobiles français ont réalisé en 2001 un chiffre d'affaires de 89,2 milliards d'euros. Premier secteur industriel, l'industrie automobile affiche, après des années favorables (1999-2001), des perspectives plus contrastées.

Le marché français des véhicules particuliers neufs oscille depuis dix ans autour de deux millions d'immatriculations par an, avec un niveau particulièrement élevé au début des années 90 (2,3 millions) et un creux en 1997 (1,7 million). Avec 2.254.732 voitures particulières immatriculées en France en 2001, le marché a progressé de 5,7 % par rapport à 2000. En 2001, les marques françaises détenaient 60,40 % du marché national soit le plus haut niveau atteint depuis les années 1989-1990. Cette bonne tenue du marché automobile s'est traduite par une croissance de la production de 5,9 % en volume en 2001, soit un taux trois fois supérieur à celui de l'industrie manufacturière (+2 %).

IMMATRICULATIONS DE VOITURES PARTICULIÈRES NEUVES EN FRANCE

Année

1990

1997

1998

1999

2000

2001

2002
6 mois

Nombre d'immatriculations

2 309 130

1 713 030

1 943 553

2 148 423

2 133 884

2 254 732

1 158 446

Evolution annuelle

13,40%

10,50%

-0,60%

5,60%

-3,80%

Néanmoins, on observe, parallèlement à cette stabilité des parts détenues sur le marché français, la décroissance constante depuis quinze ans de la part des véhicules vendus en France dans le total des ventes européennes des constructeurs français, traduisant ainsi la réalité de l'internationalisation de Renault et de P.S.A. Sur le marché français, les constructeurs européens détiennent plus de 88 % des parts. Les Japonais se situent autour de 5,2 % contre 10,4 % en moyenne dans l'Union européenne.

Pour le premier semestre 2002, le marché français s'est replié et le reflux atteint 3,8 % par rapport à l'année précédente, le nombre d'immatriculations ayant encore chuté au mois de septembre de 4,6 %.

Ce ralentissement constitue une mauvaise nouvelle pour les constructeurs, mais également pour le reste de l'économie tant le secteur demeure déterminant pour les autres branches. En effet, le retournement de conjoncture et la baisse des immatriculations diffusent des effets négatifs dans l'ensemble de l'économie et pénalisent les fournisseurs de biens intermédiaires (acier, plastique, etc.), les équipementiers, les industries de la mécanique et les prestataires de service.

En outre, les évolutions réglementaires pour l'organisation du secteur de la distribution automobile réalisées sous l'impulsion de la Commission européenne risquent de fragiliser un peu plus l'industrie automobile.

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