2. Un taux de chômage comparativement élevé

Les tendances qui viennent d'être décrites, pour encourageantes qu'elles soient, ne doivent pas occulter l'ampleur du chemin qui reste à parcourir pour renouer avec le plein emploi.

Le taux de chômage des jeunes de moins de vingt-cinq ans demeure encore de 23 % et ce taux est parfois largement dépassé dans les banlieues les plus déshéritées de nos grandes villes.

Les comparaisons internationales montrent que la France demeure mal placée en matière d'emploi. Elles révèlent aussi qu'il n'y a pas de fatalité au maintien d'un niveau élevé de chômage puisque des Etats qui ont fait des choix très différents en termes de solidarité connaissent des niveaux de chômage inférieurs ou égaux à 5 % : il en est ainsi par exemple du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Danemark et de l'Autriche.

Une étude approfondie des stratégies mises en oeuvre pour atteindre ces résultats s'impose de toute évidence - et il est à souhaiter que le nouveau Conseil d'orientation sur l'emploi récemment créé pose rapidement un diagnostic. Le débat suscité par les performances britanniques ou danoises laisse cependant penser que leurs résultats s'expliquent, au moins pour partie, par une réduction des rigidités affectant leurs marchés du travail, la plus grande fluidité de la main-d'oeuvre favorisant l'émergence de nouveaux emplois, notamment dans le secteur des services. Au lieu de s'attacher à protéger les emplois existants, ces Etats se préoccupent davantage de protéger les personnes contre les accidents qui affectent leur carrière professionnelle, grâce à un meilleur accompagnement des demandeurs d'emploi et/ou un meilleur accès à la formation tout au long de la vie.

Taux de chômage standardisés

Moyennes annuelles en % de la population active

Taux de chômage BIT

2000

2001

2002

2003

2005

2005 (juin)

Irlande

4,3

3,9

4,3

4,6

4,5

4,3

Royaume-Uni**

5,4

5,0

5,1

4,9

4,7

4,7

Danemark

4,4

4,3

4,6

5,6

5,4

4,8

Pays Bas

2,8

2,2

2,8

3,7

4,6

4,8

Autriche

3,7

3,6

4,2

4,3

4,8

5,1

Luxembourg

2,3

2,1

2,8

3,7

4,8

5,4

Suède*

5,6

4,9

4,9

5,6

6,3

6,3

Allemagne

7,2

7,4

8,2

9,0

9,5

9,5

France Eurostat harmonisé

9,1

8,4

8,9

9,5

9,7

9,7

France Insee-Dares

9,5

8,7

9,1

9,8

10,0

10,1

Espagne

11,4

10,8

11,5

11,5

11,0

9,8

Grèce*

11,3

10,8

10,3

9,7

10,5

9,9

Zone euro (12 pays)

8,1

7,9

8,3

8,7

8,9

8,7

Union européenne (25 pays)

8,6

8,4

8,7

9,0

9,0

8,8

Etats-Unis

4,0

4,8

5,8

6,0

5,5

5,0

Japon

4,7

5,0

5,4

5,3

4,7

4,2

OCDE

6,2

6,4

6,9

7,1

6,9

6,5

* : Les données pour juin 2005 n'étant pas encore disponibles, ce sont les chiffres de mars 2005 qui sont ici repris.
** : Les données pour juin 2005 n'étant pas encore disponibles, ce sont les chiffres d'avril 2005 qui sont ici repris.

Source : Eurostat sauf OCDE pour le total des pays membres de l'OCDE. Les données retenues sont en moyennes annuelles
et sont harmonisées par Eurostat de sorte que des différences sensibles peuvent apparaître avec les sources nationales.

Pour amplifier les premiers résultats obtenus en matière d'emploi, le Gouvernement a entrepris de mobiliser les services de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), qui s'est notamment vu assigner pour objectif de proposer un entretien mensuel à tous les demandeurs d'emploi. La renégociation, qui s'annonce difficile, de la convention Unedic va également donner l'occasion aux partenaires sociaux de repenser les modalités d'indemnisation et d'accompagnement des chômeurs.

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