2. Accompagner les élèves dans le mûrissement de leurs choix

C'est au collège que se joue l'éducation à l'orientation pour en finir avec le couperet de la Troisième, où dominent les affectations par défaut et par l'échec, au mieux dans l'indifférence de l'élève, au pire dans la frustration. Votre rapporteure avait dans son rapport précédent longuement analysé les différentes étapes du parcours de découverte des métiers et des formations (PDMF) , organisé de la Cinquième à la Troisième. Les différentes séquences lâchement coordonnées les unes avec les autres qui constituent ce parcours n'ont pas évolué depuis. Leurs faiblesses et leurs lacunes persistent ; le diagnostic est donc resté le même : les conditions d'une authentique découverte des métiers et des formations pour tous les jeunes, sans préorientation et sans préjugé, ne sont pas réunies.

Même si l'idée qui préside à la construction du PDMF est séduisante et ne mérite pas d'être purement et simplement abandonnée, son contenu laisse à désirer, notamment les stages d'observation en classe de 3 e . L'hétérogénéité des différentes étapes, leur traitement très disparate selon les établissements, le manque d'évaluation réduisent l'impact du dispositif sur les décisions d'orientation .

Pour partie, ces difficultés sont liées au public visé : des collégiens auxquels on demande de se projeter loin dans l'avenir, dont les goûts et les aspirations ne sont pas encore stabilisés, qui n'ont bien souvent pas même la notion de projet professionnel. C'est pourquoi il est essentiel de dépasser la simple présentation même détaillée ou ludique des métiers et des filières ; noyer des adolescents sous l'information ne les aide pas à mûrir des choix d'études et des choix de vie. Il convient de ne pas oublier que choisir une profession, c'est aussi accepter une certaine position dans la société. L'enjeu est très lourd et les adolescents le mesurent beaucoup mieux qu'on ne pourrait le penser. Il est donc nécessaire d'accompagner les élèves, qui ne doivent pas être laissés à eux-mêmes à un moment crucial de la construction de leur personnalité et de leur destin.

C'est pourquoi votre rapporteure réitère sa proposition d'instituer un adulte référent stable tout au long des années de collège et extérieur au milieu familial . Rien n'oblige que ce soit un enseignant, l'adolescent préfèrera peut-être s'adresser à un tiers, qui n'est pas en situation de le noter ou de le juger. Après avoir bénéficié de modules de formation adaptés, l'adulte référent aidera l'élève à réfléchir à son projet personnel.

À l'issue de chaque séquence du PDMF, il fera le point avec l'élève sur son expérience et amorcera sa réflexion sur la prochaine étape. Ainsi la cohérence et la fécondité des différentes séquences de découverte des métiers s'en trouveront accrues. En dehors de ces rendez-vous réguliers, l'adulte référent assumera un rôle plus général de conseil.

L'intérêt de l'adulte référent réside d'abord dans ce qu'il reste le même et constitue ainsi un pôle de stabilité pour un élève, d'une part, dans ce qu'il est extérieur au milieu familial et n'active donc pas les mécanismes de reproduction sociale.

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