C. LES CRAINTES DES ALLIANCES FRANÇAISES DOIVENT ÊTRE DISSIPÉES

Votre rapporteur pour avis a pu constater un certain accès de fièvre au sein du réseau des alliances françaises face à la montée en puissance des campagnes de communication de l'Institut français et la mise en oeuvre de l'expérimentation du rattachement d'un certain nombre de postes, en particulier dans des pays comportant un réseau dense d'alliances .

En tout état de cause, le ministre des affaires étrangères a appelé aussi bien les missions diplomatiques que l'Institut français à respecter rigoureusement la permanence de la dualité historique du réseau culturel français à l'étranger, qui repose sur deux « jambes » : le réseau public des instituts français et des SCAC, et un réseau associatif des alliances françaises, associations de droit local. Dans cet esprit, le ministère des affaires étrangères a apporté les assurances suivantes :

- toute forme de concurrence franco-française entre alliances françaises et instituts culturels 2 ( * ) sera rigoureusement évitée, d'où la poursuite de la politique consistant à supprimer autant que faire se peut les doublons entre EAF et alliances sur un même territoire. Seuls 13 pays comportent encore aujourd'hui les deux formes d'établissements culturels : dans ces cas relativement bien circonscrits, il est prévu d'opérer une répartition des tâches et des secteurs d'intervention , les EAF ou antennes de l'EPIC ayant ainsi vocation à se concentrer sur les missions institutionnelles traditionnelles des missions diplomatiques (coopération culturelle, universitaire et scientifique). À titre d'exemple, en Inde, pays à tradition d'alliances françaises, il est prévu que l'expérimentation du rattachement conduise à la création d'un bureau de l'EPIC ayant le statut d'EAF présidé par le conseiller culturel de l'ambassade. Pour autant, l'antenne de l'EPIC n'interviendra qu'en matière de coopération culturelle, universitaire et scientifique, les alliances françaises devant poursuivre leur mission principale d'enseignement du français ainsi que leurs programmations culturelles traditionnelles ;

- le fait que le conseiller de coopération et d'action culturelle (COCAC) de l'ambassade préside l'Institut français du pays concerné ne doit pas conduire à un biais défavorable aux alliances françaises existantes, notamment en matière d'attribution des appels à projets. En tout état de cause, les premiers appels à projets lancés depuis la mise en place de l'Institut français continuent de bénéficier de façon significative aux alliances françaises.


* 2 Ce risque de concurrence est accentué depuis que la loi a confié à l'Institut français une compétence en matière d'enseignement du français, qui constitue le coeur de métier des alliances.

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