C. UNE FORTE HAUSSE DU PROGRAMME 350 DÉDIÉ AU FINANCEMENT DES JEUX OLYMPIQUES DE 2024

Une avancée importante du PLF 2020 concerne les moyens dévolus au financement des infrastructures nécessaires aux jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Le Premier ministre a posé le 4 novembre 2020 la première pierre du Village olympique et un comité interministériel organisé le même jour a également prévu des mesures utiles à l'image du programme prioritaire de recherche pour la haute performance sportive doté de 20 M€ (proposition 51). Ce lancement symbolique du chantier du Village olympique intervient surtout au moment où les moyens financiers mobilisés par l'État montent en puissance très fortement.

Source : réponse au questionnaire budgétaire

Concernant les équipements olympiques, le directeur général de la Solideo, Nicolas Ferrand, estime que : « les besoins exprimés ont été pris en compte » . L'année 2019 a été consacrée à la sécurisation des emprises foncières nécessaires (village olympique, village des médias, centre aquatique olympique, Aréna II...) et au phasage des travaux. Le directeur général de la Solideo considère ainsi que même en tenant compte des aléas imprévisibles, l'échéance de 2024 sera tenue. Le système est déjà sous tension avec 29 maîtres d'ouvrage et 40 « objets » à livrer.

Nicolas Ferrand indique que près de 82 % de l'enveloppe de 1,676 milliard d'euros (valeur 2016) a fait l'objet d'une contractualisation avec les maîtres d'ouvrages, ce qui a permis de déterminer les calendriers des chantiers. Certains choix restent néanmoins à faire concernant les entreprises qui auront la charge de construire le Centre aquatique olympique (CAO), l'Aréna II, les équipements nécessaires pour accueillir la voile à Marseille...

Le Gouvernement a souhaité que les villages des athlètes et des médias servent de vitrines de l'excellence sociale et environnementale française pour préparer la ville de 2040/2050. Il entend ainsi démontrer l'utilité de ces investissements aux yeux des Français. Ces chantiers mobilisent déjà 187,6 M€ (dont 58,3 M€ apportés par les collectivités territoriales) sur un coût total prévu de 932,8 M€.

Le Centre aquatique olympique comprendra des équipements modulables. Compte tenu des bassins d'entraînement, ce ne sont pas moins de 8 piscines qui constitueront l'héritage aquatique pour le département de la Seine-Saint-Denis. Le plan de financement s'établit à 90 M€.

Le Stade de France constitue probablement la principale déception concernant les équipements. Les deux concessionnaires, Bouygues et Vinci, avaient proposé d'anticiper la fin de la concession prévue en 2025 afin d'engager dès maintenant une rénovation totale de plusieurs centaines de millions d'euros dans le cadre d'un nouveau tour de table. Plusieurs arguments pouvaient plaider en faveur de ce choix. L'État souhaite se désengager de cet équipement construit pour la Coupe du monde de football de 1998 et seules les fédérations de football et de rugby ont intérêt à devenir propriétaires de l'enceinte avec le soutien d'un troisième partenaire technique chargé de la gestion et de la maintenance. Il n'existe pas de véritable alternative, contrairement à ce que laisse entendre un rapport commandé au cabinet Roland Berger.

Dans ces conditions, il aurait fait sens d'anticiper la fin de la concession pour profiter de l'effet « JO » afin de doter la France d'une enceinte aux standards internationaux d'aujourd'hui en termes de couverture de toit, de connexion aux médias numériques et d'hospitalités. Au lieu de cela, non seulement le projet de rénovation intégrale a été abandonné, mais même l'enveloppe de 70 M€ prévue dans le dossier de candidature pour opérer un « lifting » du stade a été divisée par deux 11 ( * ) . Il y a tout lieu de penser dans ces conditions que le stade olympique risque de devenir le parent pauvre de ces jeux, ce qui serait inédit.

Au final, il convient d'observer que les crédits du programme 350 doublent d'une année sur l'autre pour atteindre 129,3 millions d'euros en 2020.

Il n'est pas inutile de rappeler que les crédits apportés par l'État au financement des infrastructures olympiques ne constituent pas le seul financement public. Comme l'indique le tableau ci-après, les collectivités territoriales se sont également engagées à apporter 445,2 M€ ce qui représente un peu moins de la moitié de la contribution de l'État (932,9 M€).

Échéancier des contributions publiques à la Solideo entre 2018 et 2025

(en millions d'euros 2016)

2018

2019

2020

2021

2022

2023

2024

2025

Total

Région Île-de-France

16,9

16,9

16,9

16,9

16,9

16,9

16,9

16,9

135

Ville de Paris

15,6

10

16,571

18,6

18,6

18,6

18,6

18,6

135

Métropole du Grand Paris

2,5

2,5

2,5

2,5

2,5

2,2

2,1

16,8

Département des Hauts de Seine

0,5

0,75

0,75

1,3

1,15

0,55

5

Département de Seine-Saint-Denis

6,74

8,4

8,4

13,5

13,5

8,4

8,4

67,4

Département des Yvelines

1,5

0

0

0

0

0

0

0

1,5

Plaine Commune

2,1

4,4

4,9

4,9

4,9

4,9

4,9

4,9

35

Paris, Terres d'envol

2

3,6

5,4

4,4

4

0,2

0,4

20

Le Bourget

0,45

0,45

0,45

0,45

0,45

0,375

0,375

3

Dugny

0,42

0,42

0,42

0,51

0,48

0,375

0,375

3

CASQY

0

0,5

0,5

0,5

0

0

0

0

1,5

Marseille

0

3,3

3,3

3,3

3,3

3,3

2,75

2,75

22

Total pour les collectivités

36,1

47,7

58,3

62,1

66,3

65,7

54,7

54,27

445,2

État

48,96

63,4

120

200

200

190

70

40,5

932,9

Total pour les acteurs publics

85

111,1

178,3

262,1

266,3

255,7

124,7

94,7

1 378,1

Source : questionnaire budgétaire


* 11 Une enveloppe de 50 M€ est envisagée qui concernerait à la fois le Stade de France et ses abords. Au sens strict les moyens dévolus à l'enceinte seraient donc compris entre 30 et 35 M€.

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