B. UNE REMONTÉE EN PUISSANCE DU RÉSEAU CULTUREL FRANÇAIS QUI SE FAIT ATTENDRE

En 2023, les dotations versées aux établissements à autonomie financière (EAF) seront maintenues à leur niveau de 2022 13 ( * ) . Cette stabilité interroge alors que, comme le souligne le projet annuel de performances (PAP) , certains EAF sont « particulièrement fragilisés par les conséquences des confinements et des crises politiques. Le réseau doit également faire face à une vague inflationniste sans précédent depuis des décennies ». Certes, les ressources propres des EAF étaient dynamiques en 2021 (220 millions d'euros, + 14 % par rapport à 2020). Néanmoins, comme le note le PAP « l'inflation risque d'avoir un effet négatif sur le nombre d'apprenants et de candidats aux certifications. On pourrait donc enregistrer dans les prochains mois un tassement des recettes propres de nos EAF » dans un contexte marqué en outre par une forte incertitude dans certains pays.

Par ailleurs, l'Institut français verra sa subvention pour charges de service publique stabilisée en 2023 (28,3 millions d'euros). Si les moyens de l'opérateur ont connu une augmentation en 2019 (+ 2 millions d'euros) pour la mise en oeuvre du plan pour la langue française et le plurilinguisme 14 ( * ) et la saison « Africa 2020 », ces moyens supplémentaires n'ont toutefois pas été reconduits depuis. La politique de maîtrise des dépenses de structure poursuivie par l'Institut français 15 ( * ) - qui se traduira, par exemple, en 2023 par une diminution du coût des loyers budgétaires du fait du déménagement de son siège parisien - permettra certes de dégager des marges au profit de ses activités, mais une augmentation des moyens de l'Institut français aurait été légitime , dans la mesure où, d'une part, le soutien de l'Institut français aux réseaux culturels et au secteur culturel est crucial et, d'autre part, dans le cadre du futur contrat d'objectifs et de performance 2023-2025, qui devrait être transmis au Parlement prochainement, les missions de l'opérateur devraient être pérennisées.

S'agissant des Alliances françaises, qui célèbreront leur 140 e anniversaire en 2023, si le réseau a bien résisté à la crise sanitaire, le nombre d'Alliances françaises étant stable depuis 2020, force est de constater que l'objectif affiché par le président de la République en 2018 d'ouvrir 10 nouvelles Alliances françaises chaque année, relève du voeu pieux . En tout état de cause, si la croissance du réseau, qui résulte d'initiatives locales, doit être accompagnée, elle ne doit pas s'opérer à marche forcée , au risque de créer des situations de concurrence entre Alliances françaises ou avec les Instituts français.


* 13 La dotation de fonctionnement s'élèvera ainsi à 36,3 millions d'euros. Elle sera complétée de 4,2 millions d'euros au titre de la participation de l'opérateur à la mise en oeuvre de l'enseignement « français langue étrangère » et de 7,6 millions d'euros au titre des opérations en matière de coopération culturelle.

* 14 Présenté en mars 2018 par le Président de la République, le plan en faveur de la langue française et du plurilinguisme comporte 33 objectifs dont 17 relèvent en tout ou partie de l'Institut français .

* 15 Dans sa note d'analyse de l'exécution budgétaire 2021, la Cour des comptes relève ainsi : « De 2019 à 2021, les dépenses de structure (incluant coûts fixes et dépenses de personnel) diminuent tendanciellement. En dépit du coût du projet de relocalisation du siège de l'établissement, elles devraient ainsi s'établir à 39 % des dépenses totales en 2021, contre 44 % en 2019 et 43 % en 2020 ».

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