CHAPITRE V - LA FRANCOPHONIE

Du 2 au 4 décembre prochain, les 47 Etats ayant le français en partage vont se réunir à Cotonou, capitale du Benin, pour tenir leur 5e Sommet.

Avant ce cinquième rendez-vous, la France aura procédé à un réaménagement de sa structure ministérielle pour la francophonie. Votre rapporteur salue, dans la réintégration du secrétariat d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, le retour à un bercail qu'il n'aurait jamais dû quitter. La francophonie est certes affaire de culture, mais elle est aussi pour notre dimension internationale, un outil d'influence et de partenariat et, partant, relève prioritairement d'une action politique extérieure.

Cette dimension politique de la francophonie a été explicitement reconnue, au niveau multilatéral, aux Sommets de Chaillot et de Maurice. Elle s'est exprimée à plusieurs reprises, à travers des observations d'élections conduites dans le cadre du processus de démocratisation des pays d'Afrique francophone, à travers également des prises de position communes face aux crises qui ont affecté Haïti, le Rwanda, le Burundi. Certes, on peut regretter que ces prises de position ne débordent guère le cadre francophone proprement dit pour témoigner de positions partagées sur des situations qui lui sont extérieures. Ainsi, se définit aussi une approche commune à l'égard des problèmes du siècle prochain qui furent l'enjeu d'importantes et récentes conférences multilatérales : la Conférence du Caire sur la population, celle de Copenhague sur le développement social, celle de Pékin sur les femmes et sur l'Agenda des Nations Unies pour le développement.

Il reste que la cohérence des valeurs qui réunit ces 47 Etats ne trouve guère sa traduction dans une structure institutionnelle qui reste, elle, caractérisée par sa diversité, pour ne pas dire complexité ou nébuleuse.

Votre rapporteur avait, dans son dernier rapport, dressé l'inventaire des instances, nationales ou internationales, qui participent à l'action francophone. Conseils, associations, opérateurs, conférences, Agence, forums et comités, rivalisent certes d'initiatives créatrices positives, mais ne contribuent pas à donner à la famille francophone une claire visibilité. La France pourrait, il est vrai, donner l'exemple. On y dénombre cinq intervenants (secrétariat d'Etat à la Francophonie, ministère de la Coopération, Haut Conseil de la francophonie, délégation générale à la langue française, Conseil supérieur de la langue française) -avec certes des compétences et des niveaux hiérarchiques spécifiques-, pour, en clair, faire une seule chose, au demeurant essentielle, promouvoir la langue française.

On se prend à souhaiter, pour ce qui est du volet international de la francophonie, une structure plus simple dont le moindre des mérites ne serait pas de permettre une meilleure identification politique de ce que fait la communauté francophone dans le monde, sans parler d'une clarté budgétaire accrue. Une organisation internationale ne serait-elle pas de nature à relever ce pari, au sein de laquelle chacun des acteurs actuels poursuivrait sa tâche mais dans un cadre unique et clair, sous l'autorité d'un secrétaire général et le contrôle de l'Assemblée interparlementaire ?

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