B. UNE ORIENTATION DE LA LUTTE CONTRE L'EXCLUSION EN FAVEUR DES JEUNES EN DIFFICULTÉ

D'une manière générale, les crédits de lutte contre l'exclusion passent de 540 millions de francs en loi de finances initiale pour 1995 à 715 millions de francs dans le budget 1996, soit une hausse de 32 %. Ils permettront de financer, en plus des dispositifs classiques de soutien aux associations caritatives, les opérations nouvelles en faveur des plus démunis : SAMU sociaux, boutique de solidarité, accompagnement social dans le cadre du plan de 10.000 logements d'urgence.

Une partie de ces crédits est destinée à l'action en faveur des jeunes. Votre rapporteur est particulièrement préoccupé des difficultés que peut soulever dans les communes de banlieues, mais aussi dans les communes moyennes de province, la prise en charge de jeunes âgés de moins de 25 ans, dont on a souvent l'impression qu'ils ont glissé sur la pente de l'exclusion sans avoir jamais été en situation de franchir les frontières de l'intégration sociale.

Le débat soulevé par les arrêtés d'interdiction de la mendicité et du vagabondage, pris par de nombreuses communes durant cet été, trouve largement son origine dans ce phénomène, qui appelle nécessairement des solutions en profondeur, au-delà des mesures d'urgence qui doivent parfois être prises par les élus locaux dans les zones les plus sensibles et sur lesquelles les médias tendent le plus volontiers à mettre l'accent.

Le Gouvernement lance des éléments dans la bonne direction : 250 millions de francs sont spécifiquement consacrés aux jeunes en difficulté. Ces sommes seront essentiellement affectées aux Fonds d'aide aux jeunes (FAJ) créés par la loi du 29 décembre 1989 et généralisés à partir de 1993.

Les FAJ ont pour objet de permettre à tout jeune traversant des difficultés financières et sociales importantes de bénéficier d'une aide d'appoint de courte durée, dès lors qu'il est engagé dans une démarche d'insertion.

En 1994, les FAJ qui ont disposé de 103 millions de francs de crédit sont répondu à 58.000 demandes de secours. Les débuts ont néanmoins été difficiles en raison des difficultés de la mise en place des mécanismes de cofinancement avec les conseils généraux et de l'instabilité du budget annuel des DDASS.

Il reste que ce n'est que par un véritable accompagnement social, avec des possibilités d'insertion et de remise au travail assorties d'une formation efficace, que le noyau dur des jeunes exclus pourra être attaqué.

Il faut noter par ailleurs que le projet de budget accorde 117 millions de francs destinés au dispositif interministériel d'aide aux postes d'animateurs pour les centres sociaux, les foyers de jeunes travailleurs et les associations de développement local.

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