B. LE SOUTIEN AU THÉÂTRE PRIVÉ

Le soutien accordé par l'Etat au secteur privé dramatique est assuré par le fonds de soutien pour le théâtre privé. Ce fonds, géré par les professionnels, est principalement alimenté par quatre types de recettes : une taxe parafiscale prélevée sur les recettes d'exploitation des adhérents, une cotisation volontaire des théâtres souhaitant bénéficier de l'aide à l'équipement, des subventions versées respectivement par l'Etat et la Ville de Paris.

En 1995, le budget de l'association pour le soutien au théâtre privé s'est élevé à un montant de 85,8 millions de francs. Le produit de la taxe parafiscale et des cotisations volontaires représente un peu moins de la moitié des recettes de l'association, le restant étant assuré par la subvention de l'Etat et celle de la Ville de Paris. Le concours de l'Etat pour l'exercice 1995 a. atteint 23,3 millions de francs, soit 31,5 % des recettes contre 16,5 millions de francs pour la Ville de Paris, soit 22,3 % des recettes. Cette année encore, la parité avec l'Etat à laquelle s'était engagée la municipalité n'a pas été respectée.

En 1996, la subvention de l'Etat a été portée à 24,8 millions de francs, elle sera reconduite au même niveau en 1997.

A travers l'exploitation permanente des spectacles qu'ils produisent et les tournées qu'ils organisent, les théâtres privés accueillent un public numériquement comparable à celui de l'ensemble du secteur public. Toutefois, ils subissent depuis 1990 les effets d'une régression de près de 30 % de leur fréquentation.

Pour faire face à cette évolution défavorable, de nombreux théâtres privés ont réagi pour se constituer, soit en théâtres de répertoire, dépendant prioritairement d'auteurs contemporains et de la qualité d'interprétation, soit en théâtres-producteurs, se donnant pour mission d'assumer les risques de spectacles à budget élevé qui, pour être « grand public », n'en sont pas moins représentatifs de l'art dramatique.

Il est cependant à craindre que l'effet conjugué de la baisse de la fréquentation et de l'inflation des budgets de production ne fasse renoncer les théâtres privés à une politique de création pour se contenter d'une fonction d'accueil. Dans ce contexte le soutien de l'Etat apparaît particulièrement justifié car il permet de maintenir la diversité et la qualité de l'offre de spectacles dramatiques.

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