b) Les facteurs de résistance

En premier lieu les situations de crise politique , voire les conflits armés dont l'Afrique apparaît trop souvent le théâtre, peuvent produire des effets contradictoires. En effet, à une baisse de la natalité, observée dans un premier temps, succède généralement un rattrapage démographique. Ce phénomène se produit avec constance dans les camps de réfugiés ou déplacés, ainsi que parmi les populations survivantes parmi lesquelles les filles paraissent systématiquement déscolarisées afin d'accélérer les unions. En outre, quand les tensions ethniques divisent un pays, la stratégie "d'occupation de l'espace national ou régional" passe souvent par un discours très nataliste de la part des gouvernants.

La crise économique n'a pas d'effets moins contrastés. Dans les villes, le souci de préserver son pouvoir d'achat peut conduire à limiter les naissances. Mais l'impécuniosité des pouvoirs publics condamne les services scolaires ou de santé à ne pas jouer leur rôle positif auprès des populations.

En outre, au-delà même des situations de crise, les résistances sociales et culturelles à une baisse de la fécondité demeurent fortes, notamment au sein des populations rurales, soucieuses notamment d'assurer par une nombreuses progéniture, la sécurité des parents, en l'absence de tout réel système de retraite.

Enfin, compte tenu de l'inertie propre aux phénomènes démographiques, la population africaine âgée aujourd'hui pour moitié de moins de quinze ans, assurera par sa jeunesse, pendant encore plusieurs décennies, un taux élevé de croissance naturel même si, par ailleurs, le déclin de la fécondité se confirme dans l'avenir.

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