I. LE NOMBRE DES INFRACTIONS A DIMINUÉ DE 6,5 % L'ANNÉE DERNIÈRE MAIS LE SENTIMENT D'INSÉCURITÉ PERSISTE

L'année dernière, votre rapporteur avait constaté une certaine tendance à l'infléchissement de la délinquance et de la criminalité, dont les statistiques continuaient de croître, certes, mais à un rythme beaucoup moins rapide que les années précédentes. Les données disponibles pour le premier semestre 1995 faisaient même entrevoir une baisse en valeur absolue.

Les chiffres définitifs pour 1995 et les premiers résultats pour 1996 indiquent que la criminalité globale est en diminution depuis deux ans.

Mais cette évolution, si appréciable soit-elle, n'est guère ressentie par nos concitoyens, chez qui persiste un sentiment d'insécurité au quotidien entretenu par la délinquance de proximité.

A. LA BAISSE SENSIBLE DES STATISTIQUES GLOBALES DE LA CRIMINALITÉ DEPUIS DEUX ANS


• En 1995, les services de police et de gendarmerie ont constaté 3 665 320 crimes ou délits, soit environ 254 000 de moins que l'année précédente.

Mesurée à partir des indicateurs usuels (le nombre des infractions constatées, la criminalité moyenne pour 1000 habitants, etc..) la criminalité globale en 1995 se caractérise donc par une diminution de 6,47 %.

Il est à souligner que ce pourcentage dépasse l'objectif de 5 % de diminution assigné en juin 1995 par le Premier ministre dans sa lettre de mission au ministre de l'Intérieur.

Quant à 1996, tout au moins pour les premières données disponibles, on assiste déjà à une diminution en valeur absolue de l'ordre de 4,6 %.


• En soi-même, le fait qu'il se soit commis plus de 3,6 millions de crimes et de délits en France en 1995 n'a rien de satisfaisant, tout au contraire.

Néanmoins on constate au plan statistique une évolution positive en nette rupture avec la tendance à la hausse ininterrompue depuis 1989. En l'état, la criminalité globale s'établit à un niveau inférieur à celui enregistré en 1991.

Il est vrai que le plan Vigipirate a certainement contribué à cette amélioration car la présence visible de nombreux policiers dans les rues, quoique axée sur la prévention des actes terroristes, a pu représenter un facteur dissuasif. Des analyses plus fines montrent cependant que la tendance est bien réelle, notamment la comparaison avec les données constatées en zones rurales, où Vigipirate n'avait que fort peu d'incidence perceptible.

Évolution décennale de la criminalité en France

Années

Nombre de crimes et délits

Évolution en %

Taux pour 1 000 habitants

1986

3.292.189

- 8,02

60

1987

3.170.970

-3,68

57

1988

3.132.634

-1,21

56

1989

3.266.442

+ 4,3

58

1990

3.492.712

+ 6,9

62

1991

3.744.112

+ 7,2

66

1992

3.830.996

+ 2,32

67

1993

3.831.894

+ 1,33

67

1994

3.919.008

+ 0,96

67

1995

3 665 320

-6,47

63

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