C. LES PORTS ET LA PÊCHE
• Cherbourg
Le port de Cherbourg, qui accueille des navires de pêche artisanale, a été relativement épargné par la crise. En 1995, les apports de poisson vendus en criée de Cherbourg ont atteint 8.254 tonnes (+ 16,7 % par rapport à 1994) pour un prix moyen de 10,62 francs par kilo (- 4,53 par rapport à 1994).
La modernisation du port de pêche engagée il y a trois ans est maintenant achevée. Elle a été complétée par la construction, cette année, d'une unité de production de glace (dont le montant s'élève à 3 millions de francs, et dont le financement est couvert à hauteur de 50 % par des subventions). Ce nouvel équipement, qui remplacera l'actuelle unité devenue obsolète, améliorera la qualité du service offert aux pêcheurs.
La situation financière du port de pêche s'est sensiblement dégradée au cours des dernières années. Malgré le plan de redressement qu'il a mis en oeuvre en 1994, le concessionnaire parvient difficilement à rembourser la dette souscrite pour financer l'opération de modernisation.
• Lorient
Les volumes de poisson directement débarqués à Lorient ont sensiblement diminué au cours des dernières années sous l'effet de la crise qui a touché le secteur de la pêche et de la politique de débarquement dans les bases avancées. Avec une baisse des apports de 50 % en dix ans, la pêche industrielle et semi-industrielle a en effet fortement décliné. Les armements ont connu ou connaissent de graves difficultés qui ne sont pas sans conséquence sur l'activité du port et de la criée de Lorient. Le groupe Jégo-Quéré qui représentait la moitié du tonnage débarqué dans le port de Lorient dans les années 80, a été repris il y a deux ans par le groupe espagnol Pescanova ; une restructuration a été menée. L'armement Lucas, qui représentait 5.000 tonnes d'apports, a été repris par le groupe Intermarché qui est déjà présent à Lorient avec une usine de transformation de poisson et concrétise ainsi sa volonté de filière intégrée.
En 1995, les apports de poisson vendus à la criée ont continué à chuter : ils ont atteint 26.327 tonnes (-21,7 % par rapport à 1994), pour un prix moyen de 11,59 francs/kg (+ 6,8 % par rapport à 1994).
Lorient reste néanmoins un grand centre de commercialisation et de transformation du poisson où, comme à Boulogne, l'essentiel du poisson traité arrive par la route en provenance de l'étranger ou d'autres ports français (les apports extérieurs alimentant cette filière sont estimés à environ 90.000 tonnes).
La société d'économie mixte de Lorient-Keroman, concessionnaire du port depuis le 1 er janvier 1994, et son sous-traitant, la compagnie d'exploitation du port, ont mis en oeuvre des mesures destinées à redresser l'exploitation du port.
• Saint-Malo
Les apports de poissons vendus à la criée à Saint-Malo, en 1995, ont progressé et atteint 4.887 tonnes (+34,5 % par rapport à 1994) pour un prix moyen de 11,36 francs/kilo (- 2,163 % par rapport à 1994).
La situation financière du port de pêche est mauvaise. Alors qu'elle était tout juste équilibrée à la fin des années 1980, elle s'est rapidement dégradée sous l'effet de la diminution des apports et du poids de la dette souscrite pour financer l'opération de modernisation de la criée réalisée en 1990-1991. La capacité d'autofinancement devenue négative ne permet plus de rembourser les emprunts et le concessionnaire étudie des mesures de redressement.
• Brest
À la demande de la Chambre de Commerce et d'Industrie, concessionnaire du port de commerce, une concession pêche a été créée à Brest et l'aménagement d'une criée a été réalisé en 1991-1992 afin d'offrir aux pêcheurs fréquentant le port de meilleures conditions de commercialisation de leurs produits.
En 1995, troisième année de pleine activité de la criée, les apports de poisson ont continué à progresser et atteint 1 4137 tonnes (+ 28,8 % par rapport à 1994) pour un prix moyen de 20 francs/kilo (+ 6,9 % par rapport à 1994).
Toutefois, la situation financière de la concession demeure mauvaise, le niveau des apports ne permettant pas pour le moment que l'activité de la criée soit équilibrée.
• Concarneau
Les apports de poisson vendus à la criée de Concarneau ont progressé en 1995 ; ils ont atteint 30.000 tonnes (+ 5,9 % par rapport à 1994). Mais, le prix moyen du poisson, qui avait brutalement chuté en 1993, a continué à baisser, il était de 11,95 francs/kg en 1995 (- 3,07 % par rapport à 1994).
Une nouvelle criée a été mise en oeuvre en service en 1993. Prenant en compte, d'une part, la situation financière de la concession fragilisée par la baisse de recettes et l'augmentation de la dette contractée pour financer le programme de modernisation, et d'autre part, la modification des besoins, le concessionnaire a redimensionné le programme de restructuration des ateliers de mareyage qui s'achève cette année. Il a par ailleurs mis en oeuvre des mesures de redressement afin de pouvoir dégager une capacité d'autofinancement suffisante pour couvrir le remboursement de la dette.
• La Rochelle
La situation financière de la concession est très fortement dégradée. La baisse des apports a déséquilibré les comptes de la concession, déséquilibre encore aggravé par augmentation de la dette. Un plan de redressement a été mis en oeuvre par le concessionnaire.
• Sète
En 1995, les apports de poisson vendus à la criée de Sète ont atteint 3.274 tonnes (+ 3,48 % par rapport à 1994) pour un prix moyen de 14,81 francs/kilo (- 2,75 % par rapport à 1994).
Un programme de modernisation a été mis en oeuvre afin de mettre les installations portuaires en conformité avec les normes sanitaires européennes. Bien qu'il ait été dimensionné au plus juste, son financement a nécessité un recours à l'emprunt dont la charge va peser sur la situation financière déjà fragile de la concession.