CHAPITRE III -

L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES

L'évaluation des politiques publiques permet de mesurer, a posteriori, l'efficacité de la gestion des derniers publics. A ce titre, elle informe le législateur et renforce le contrôle de celui-ci sur la dépense publique. Il convient, à l'évidence, d'en renforcer le champ et les moyens .

Depuis la parution du rapport De Gaulle (1994) sur le renouvellement des modalités de la planification, de nombreuses voix ont réclamé un renforcement du rôle des instances d'évaluation, parmi lesquelles le Commissariat général du plan occupe une place centrale.

I. LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN ET L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES

Le Commissariat général du Plan tient le secrétariat du Comité interministériel de l'évaluation (CIME).

Aux termes du décret n°90-82 du 22 janvier 1990, ce comité est chargé de développer et de coordonner les initiatives gouvernementales en matière d'évaluation des politiques publiques,.

Le même texte prévoit qu'il arrête les projets d'évaluation relevant d'un ou de plusieurs départements ministériels.

Force est cependant de constater qu'en huit ans , le CIME ne s'est réuni que trois fois : en juillet 1990, mars 1991 et mars 1993 et que depuis cinq ans il ne l'a plus été .

Lors de sa dernière réunion, il a été décidé de lancer des études relatives à :

- l'insertion par l'économique ;

- la prévention des risques d'origine naturelle ;

- la maîtrise de l'énergie ;

- l'aménagement de la montagne.

Seules les trois premières de ces études ont été publiées, la quatrième étant en passe d'être achevée.

Ce bilan prouve la nécessité de réformer le dispositif français d'évaluation.

II. LA RÉFORME DU DÉCRET DU 22 JANVIER 1990

A. LA " BALKANISATION " DE L'ÉVALUATION FRANÇAISE

Dans plusieurs des avis qu'il avait présenté au Sénat sur le budget du Plan au nom de votre Commission des Affaires économiques, M. Jean Boyer avait souligné la nécessité de réviser les dispositions du décret du 22 janvier 1990 précité.

L'expérience a, en effet, prouvé la lourdeur du dispositif qu'il institue et qui confine à l'inefficacité. Votre rapporteur pour avis avait également souligné la multiplication des instances d'évaluation spécialisées.

A côté des Offices parlementaires d'évaluation des choix technologiques et scientifiques et d'évaluation de la législation qui traduisent la légitime volonté du Parlement de disposer d'instruments d'évaluation autonomes , on a assisté à une véritable prolifération des instances d'évaluation .

Les pouvoirs publics ont créé, par ordre chronologique :

- le Comité national des établissements publics à caractère scientifique, culturel ou professionnel, en 1985 ;

- le Comité national d'évaluation de la recherche, en 1989 ;

- la Commission d'évaluation du RMI, en 1989 ;

- le Comité d'évaluation des nouvelles qualifications, en 1989 ;

- l'Agence nationale d'évaluation des pratiques médicales en 1990.

D'évidence, il conviendrait de rationaliser ce dispositif et de recentrer sur le plan les fonctions d'évaluation.

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