II. LE NON FINANCEMENT DES 35 HEURES REPOSE SUR DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES NOUVEAUX33( * )

A. LA CONTRIBUTION SOCIALE SUR LES BÉNÉFICES DES SOCIÉTÉS : UN IMPÔT SUR L'IMPÔT PÉRENNE, CONCENTRÉ, ÉVOLUTIF ET AFFECTÉ (ARTICLE 3)

L'article 3 du présent projet de loi institue un nouveau prélèvement fiscal sur les entreprises, dénommé " contribution sociale sur les bénéfices ", dont le produit, estimé à 4,3 milliards de francs pour 2000, est destiné à financer les allégements de charge sur les bas salaires consentis aux entreprises en échange de la mise en oeuvre des 35 heures.

Ce nouvel " impôt sur l'impôt ", acquitté par les entreprises dont le chiffre d'affaires excède 50 millions de francs, a pour conséquence de pérenniser la hausse du taux facial de l'impôt sur les sociétés résultant des dispositions de la loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier du 10 novembre 1997, pour les grandes sociétés . Il se substitue en effet, de façon non bornée dans le temps, à une contribution dont le Gouvernement avait assuré en la créant qu'elle serait temporaire.

Il a également pour particularité d'être extrêmement concentré puisque moins de 2 % des entreprises (soit 578) qui payent l'impôt sur les sociétés fourniront plus des trois-quarts de son rendement, ce qui n'était pas le cas de la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés, plus équitablement répartie entre les entreprises.

Il s'inscrit enfin dans un contexte global de durcissement du régime fiscal des moyennes et grandes entreprises qui peut s'avérer extrêmement préjudiciable aux investissements à long terme et dont on peut se demander s'il ne rompt pas l'égalité des contribuables devant les charges publiques.

1. Une taxe pérenne, évolutive, concentrée et affectée

La CSB est calquée sur la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés créée par la loi n° 97-1026 portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier (MUFF) du 10 novembre 1997, à laquelle elle est censée se substituer pour les exercices clos à compter du 1 er janvier 2000.

Ainsi, comme la contribution temporaire, la CSB est un impôt sur l'impôt , puisque son assiette est constituée par le montant de l'impôt sur les sociétés calculé sur les résultats imposables au taux normal (33,1/3 %) et sur ceux imposables au taux réduit (19 %) applicable aux plus-values à long terme.

En outre, comme la contribution temporaire, la CSB sera acquittée par les seules entreprises dont le chiffre d'affaires excède 50 millions de francs
et qui ne font pas partie d'un groupe d'entreprises fiscalement intégré 34( * ) .

La CSB se distingue toutefois de la contribution temporaire par plusieurs aspects.

a) Une taxe pérenne

La CSB n'a pas le caractère temporaire et exceptionnel que pouvait avoir la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés. Son terme n'est pas fixé par la loi ce qui ouvre la voie à toutes sortes d'augmentations ultérieures de son rendement, le Gouvernement ayant déjà annoncé son intention d'y recourir .

Or, si l'objectif de diminution du déficit public dans la perspective du passage à la monnaie unique pouvait justifier, à l'automne 1997, la création d'une contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés dès lors que cette contribution était temporaire , la création aujourd'hui d'un impôt pérenne sur la fraction des sociétés qui subit le plus violemment la concurrence des entreprises étrangères est d'autant plus contestable que la France se situe déjà parmi les pays taxant le plus lourdement leurs entreprises (voir infra).

On constatera en outre, pour le déplorer, que la création de ce nouvel impôt met un terme définitif à l'effort d'allégement des charges des entreprises qui avait été initié par le Gouvernement Bérégovoy en 1989 et qui avait ramené le taux de l'impôt sur les sociétés de 50 à 33,33 % en 1993.

A cet égard, votre commission des finances ne peut laisser dire que la suppression de la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés instituée au printemps 1997 constitue un allégement fiscal pour les entreprises. Il s'agit en effet, non pas d'un cadeau fiscal mais de la suppression d'un impôt exceptionnel et du retour annoncé à la situation antérieure. Un véritable allégement fiscal consisterait, comme votre commission des finances le préconise depuis 1996, à supprimer la surtaxe de 10 % instituée par la loi de finances rectificative du 4 août 1995, pour revenir au taux d'imposition de 33,1/3 %.

b) Une taxe évolutive

La CSB se distingue également de la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés par son taux moins élevé - 3,3 % - qui ramène le taux facial de l'impôt sur les sociétés à 37,7 % contre 39,9 % aujourd'hui 35( * ) .

Ce taux relativement faible ne doit toutefois pas faire illusion. En effet, d'après les informations recueillies par votre rapporteur, il était encore de 2 % au printemps, lorsque le Gouvernement rédigeait l'actuel projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce qui pouvait encore être considéré comme raisonnable. Il a été quasiment doublé, probablement dans le but d'accroître les allégements de cotisations patronales de sécurité sociale consentis aux entreprises dans le cadre du passage aux 35 heures.

En outre, le Gouvernement n'a pas caché son intention de porter le produit de la CSB à 12,5 milliards de francs en 2001, ce qui, à rendement constant de l'impôt sur les sociétés, supposerait au moins un triplement de son taux.

Ainsi, rien n'empêche que le taux facial de l'impôt sur les sociétés soit demain porté de 37,7 % à 39 % voire 40 %, et qu'une partie du rendement de la CSB serve à financer le fonds de réserve pour les retraites ou toute autre mesure.

Votre rapporteur pour avis met en garde le Gouvernement contre une telle politique. En effet, comme le rappelle fort justement Didier Migaud, rapporteur général de la commission des finances de l'Assemblée nationale 36( * ) , on ne saurait jouer impunément avec un impôt au rendement aussi variable et imprévisible que l'impôt sur les sociétés ; les investisseurs ont besoin d'une fiscalité simple, lisible et stable, à défaut de quoi ils ont tout lieu d'aller s'installer sous des cieux plus cléments.

c) Une taxe excessivement concentrée sur un très petit nombre de contribuables

L'article 3 du présent projet prévoit un mécanisme d'abattement de 5 millions de francs sur l'assiette de la CSB qui a pour objet d'en exonérer les entreprises faiblement bénéficiaires. Ainsi, les entreprises dont l'impôt sur les sociétés est inférieur à 5 millions de francs (c'est-à-dire dont le résultat imposable est inférieur à 15 millions de francs) seront exonérées de CSB et les autres n'y seront soumises que sur la part de leur impôt dépassant ces 5 millions de francs.

Ce mécanisme a pour effet d'exonérer de CSB 85 % des entreprises qui pourraient y être soumises. En effet, comme l'indique le tableau ci-après, seules 4.200 entreprises environ, sur les quelques 30.000 entreprises qui sont soumises à l'impôt sur les sociétés et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions de francs, réalisent un bénéfice de plus de 5 millions de francs. Ces 4.200 entreprises sont à l'origine de plus de 88 % du rendement de l'impôt sur les sociétés.



Comme le montre ce tableau, plus des trois quarts (75,8 %) du produit de la CSB pèsera sur moins de 2 % des entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires soumises à l'impôt sur les sociétés.

286 entreprises seulement acquitteront 62 % du produit de la CSB et verront leur cotisation d'impôt sur les sociétés augmenter de près de 10 millions de francs en moyenne.

Une telle concentration de l'impôt apparaît préoccupante . Au delà de la légitime progressivité de l'impôt, on peut en effet s'interroger sur la compatibilité d'une telle concentration avec le principe de l'égalité des contribuables devant les charges publiques (voir infra). D'autant que les 4.200 entreprises visées par la CSB seront vraisemblablement également soumises à la TGAP créée par l'article 4 du présent projet de loi, ce qui accroîtra encore leur fardeau fiscal.

La création d'une taxe exclusivement assise sur les grandes entreprises contribue de surcroît à jeter l'opprobre sur ces dernières, alors qu'elles restent, qu'on le veuille ou non, les premiers employeurs de ce pays. A force de stigmatiser toujours les mêmes entreprises par le biais de l'impôt, on prend le risque de se priver demain, non seulement de la richesse fiscale qu'elles procurent, mais également des emplois qu'elles créent.

d) Une taxe affectée

Contrairement à la contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés dont le produit venait se fondre dans les recettes du budget général de l'Etat, la CSB est une taxe affectée. En effet, son produit - estimé à 4,3 milliards de francs pour 2000 - abondera le " Fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale ", établissement public administratif créé par l'article 2 du présent projet de loi, également financé par le produit de la taxe générale sur les activités polluantes (3,2 milliards de francs en 2000).

Certes, l'affectation du produit d'une imposition à un établissement public est conforme à l'article 18 de l'Ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, comme l'a confirmé à plusieurs reprises le Conseil constitutionnel 37( * ) .

Il n'en reste pas moins que 4.200 entreprises financeront à elles seules les allégements de cotisations patronales de sécurité sociale accordés à l'ensemble des entreprises en contrepartie de l'application de la loi sur les 35 heures. Or, compte tenu de la structure de ces entreprises, du niveau de qualification de leur personnel et de leur soumission à des accords de branche souvent plus favorables que le droit commun, il n'est pas du tout sûr qu'elles bénéficient elles-mêmes des allégements de charges qui ne concerneront que les salariés dont le salaire est inférieur ou égal à 1,8 fois le SMIC.

On rappellera en outre que les entreprises soumises à la CSB seront vraisemblablement également assujetties à la TGAP ce qui renforce l'argument évoqué à l'alinéa précédent.

2. Une fiscalité toujours plus élevée pour les moyennes et grandes entreprises françaises

En première analyse, une cotisation de 3,3 % assise sur l'impôt sur les sociétés payé par les entreprises peut être jugée bénigne. Elle l'est beaucoup moins quand on remet en perspective le contexte fiscal dans lequel s'inscrit ce nouveau prélèvement, et encore moins lorsqu'on s'aventure à effectuer des comparaisons européennes.

a) Un contexte fiscal national de moins en moins favorable aux moyennes et grandes entreprises
(1) Les hausses d'impôt visant les entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires

Depuis 1997, le Gouvernement a souhaité taxer les entreprises, et notamment les plus grosses d'entre elles, pour se donner des marges de manoeuvre budgétaires. Pour cela, il a retenu un seuil de 50 millions de francs de chiffre d'affaires (7 millions d'euros) censé déterminer les grandes entreprises.

Or, le critère de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires trace la frontière non pas entre les grandes entreprises et les PME comme il a été plusieurs fois affirmé, mais entre les petites entreprises et les entreprises moyennes et grandes, au sens de la recommandation de la Commission européenne du 3 avril 1996. La Commission européenne ne considère comme " grandes " - par opposition aux PME - que les entreprises dont le chiffre d'affaires excède 40 millions d'euros, soit 280 millions de francs.

Ce sont donc les entreprises moyennes et grandes qui, en acquittant une contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés de 15 % puis de 10 %, ont permis à la France de se conformer aux critères de Maastricht pour le passage à la monnaie unique, en procurant un surcroît de recettes de 23,1 milliards de francs en 1997. Cette contribution temporaire a rapporté 17,4 milliards de francs en 1998 et 12,4 milliards de francs en 1999.

Ces mêmes entreprises ont de nouveau été sollicitées, via la très forte augmentation du taux de la cotisation minimale de taxe professionnelle en 1998, pour atténuer le coût de la suppression de la part salariale de l'assiette de la taxe professionnelle pour les finances publiques. Le rendement de cette cotisation minimale a ainsi été multiplié par près de 7, passant de 123,4 millions de francs en 1998 à 833,4 millions de francs en 1999. Le nombre d'entreprises assujetties à la cotisation minimale a été multiplié par quatre passant de 380 à 1.450.

Enfin, les lois de finances pour 1998 et 1999 ont accru de plus de 100 % (185 % pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 100 millions de francs) les tarifs de l'imposition forfaitaire annuelle pour les entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires, procurant un surcroît d'impôt de plus de 700 millions de francs.

(2) Les autres hausses d'impôt

Les entreprises qui ont bénéficié de la réforme de l'assiette de la taxe professionnelle dès la première année ont subi en contrepartie une hausse de leur impôt sur les sociétés évaluée à 2,6 milliards de francs pour 2000 38( * ) , en raison de la moindre imputation de taxe professionnelle sur leur résultat imposable à l'IS.

Par ailleurs, en 1999, les entreprises participatives ont vu leur cotisation d'impôt sur les sociétés augmenter suite, pour les sociétés bénéficiant du régime fiscal des mères et filiales, à la soumission à l'impôt sur les sociétés d'une quote-part des dividendes issus de leurs filiales, et, pour les autres, à la diminution de l'avoir fiscal attaché aux produits de participation 39( * ) . Ces deux mesures de pur rendement devaient, selon les estimations fournies en 1998 par le Gouvernement, procurer respectivement 1,2 milliard et 1,5 milliard de francs à l'Etat. Selon le fascicule " voies et moyens " joint au projet de loi de finances pour 2000, leur rendement a finalement été de 4,5 milliards et un milliard de francs.

Enfin, après son examen par les députés, le projet de loi de finances pour 2000 prévoit trois nouvelles mesures d'alourdissement des prélèvements pesant sur les entreprises :

- la première consiste à diminuer de 45 à 40 % le taux de l'avoir fiscal pour les personnes morales, ce qui devrait rapporter 1,5 milliard de francs dans les caisses de l'Etat ;

- la seconde prévoit de relever de 2,5 à 5 % la quote-part des dividendes bruts soumise depuis 1999 à l'impôt sur les sociétés, ce qui procurerait un gain fiscal de 4,2 milliard de francs en 2000 ;

- la troisième consiste à accroître de près de 9 % le barème de la taxe sur les voitures particulières des sociétés.

L'encadré ci-après récapitule l'ensemble des mesures qui ont été prises depuis 1997 au détriment des moyennes et grandes entreprises (plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires).

• MUFF 1997 : Instauration d'une contribution temporaire sur l'impôt sur les sociétés (fixée à 15 % pour 1997 et 1998 et à 10 % pour 1999) pour les entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires ;

• LFI 1998 : - Augmentation des tarifs de l'imposition forfaitaire annuelle pour les entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires ;

- Limitation de la déductibilité des provisions pour renouvellement ;

- Suppression de l'avantage fiscal lié à la provision pour fluctuation des cours.

• LFI 1999 : - Quadruplement en trois ans du taux de la cotisation minimale de taxe professionnelle qui devrait passer de 0,35 % en 1998 à 1,5 % en 2001 ;

- Rétablissement de la quote-part pour frais et charges afférente aux dividendes versés par une société fille à sa mère (au taux de 2,5 %) ;

- Diminution du taux de l'avoir fiscal pour les actionnaires personnes morales ;

- Augmentation des tarifs de l'imposition forfaitaire annuelle pour les entreprises de plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires.

b) Une fiscalité sur les entreprises de plus en plus divergente par rapport aux autres pays membres de l'Union européenne

La divergence la plus apparente entre la France et ses partenaires, mais non la plus pertinente, porte sur les taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés. En effet, bien que le taux facial de cet impôt, après imputation de la nouvelle CSB, soit inférieur à ce qu'il était ces deux dernières années, il reste supérieur au taux moyen de l'impôt sur les sociétés dans l'Union européenne, qui a tendance à baisser 40( * ) .

TAUX DE L'IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES EN 1999

Allemagne

30 % (bénéfices distribués) + majoration de 5,5 % (taxe de solidarité), soit 31,65 %

40 % (bénéfices réinvestis) + majoration de 5,5 % soit 42,20 %

Autriche

34 %

25 % pour les sociétés de financement des PME

Belgique

39 % + majoration conjoncturelle de 3 % si bénéfice 13 MFB, soit 40,17 %
mais existence de taux réduits progressifs allant de 28 à 39 %

Danemark

32 %

Espagne

35 %

30 % pour les PME dont le bénéfice 15 millions de pesetas

Etats-Unis

35 %

Finlande

28 %

France

33,1/3 % + majoration de 10 % + contribution temporaire de 10 % (soit 40 % ) pour les exercices clos jusqu'au 31/12/1999

33,1/3 % + majoration de 10 % + CSB de 3,3 % (soit 37,7 % ) pour les exercices clos à compter du 01/01/2000

19 % + majoration de 10 % (soit 20,9 %) pour les bénéfices réinvestis des entreprises dont le chiffre d'affaires < 50 MF dans la limite de 200 000 F de bénéfices

Grande-Bretagne

Barème progressif de 20 à 30 %

Grèce

35 % pour les sociétés anonymes dont les actions sont cotées à Athènes

40 % pour les sociétés anonymes dont les actions ne sont pas cotées à Athènes

40 % pour les SARL

Irlande

Barème progressif : 25 % jusqu'à 100 000 £ et 28 % au-delà

10 % pour les secteurs de l'industrie, de l'informatique, des finances et de la fabrication de biens

Italie

37 % pour les bénéfices distribués

19 % pour les bénéfices réinvestis (mais 7 % pour les sociétés nouvellement cotées)

Luxembourg

Barème progressif de 20 à 30 %

Norvège

21,25 %

Pays-Bas

35 %

Portugal

37,4 % en général

20 % pour les micro-entreprises

Suède

28 %

Suisse

8,5 %

Une hausse des taux de l'impôt sur les sociétés accroît la propension qu'ont les entreprises, et notamment les plus grosses d'entre elles, à optimiser leur résultat (via les restructurations de groupe, les provisions ou la politique d'amortissement pratiquée), voire à se délocaliser, ce qui peut avoir un effet inverse à l'effet recherché en termes de rendement.

On objectera toutefois avec raison que la comparaison des taux de l'impôt sur les sociétés est peu significative compte tenu des très grandes différences d'assiette de cet impôt d'un pays à l'autre.

C'est pourquoi l'étude du cabinet Baker Mc Kenzie réalisée pour le compte du Gouvernement hollandais et rendue publique le 15 janvier dernier, est intéressante. En effet, cette étude repose sur la comparaison des taux effectifs d'imposition des entreprises pour des investissements dont le rendement avant impôt est identique. Or, il ressort de cette étude que la France est le pays de l'Union européenne dont le taux effectif d'imposition des entreprises est le plus élevé , pour un rendement avant impôt de 10 %. Le tableau ci-après récapitule les résultats de l'étude.

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