CHAPITRE IER -

OBJECTIFS ET MOYENS
DE LA POLITIQUE DE L'URBANISME

I. PRINCIPALES ORIENTATIONS POUR L'AN 2000

Tout comme le budget pour 1999, le projet de budget 2000 attache une importance particulière au soutien des agences d'urbanisme, aux grandes opérations d'urbanisme, à la politique foncière et aux moyens dévolus aux services déconcentrés.

Il accorde, en outre, une place spécifique aux syndicats d'agglomération nouvelles et aux activités du Secrétariat général du groupe central des grandes opérations d'urbanisme.

Votre rapporteur se propose de présenter les grandes orientations du projet de loi de finances pour l'an 2000 avant d'examiner de façon détaillée les crédits inscrits pour les atteindre.

Les agences d'urbanisme

Le nombre d'agences d'urbanismes s'élève désormais à 40, depuis la création de deux nouvelles agences en 1999. Ces structures réalisent des études relatives à l'aménagement du territoire et à l'espace urbain et constituent un forum de concertation entre les collectivités publiques, les chambres consulaires, et les chercheurs. Leur statut a été redéfini par la loi n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire. Elles sont appelées à jouer un rôle important dans la meilleure connaissance des problèmes posés aux " agglomérations " en passe de se constituer.

Tout comme en 1999, ces agences sont appelées à intervenir, en l'an 2000, en matière :

- de planification territoriale ;

- de transports et d'aménagement urbain (en particulier grâce à la prise en compte de l'urbanisme dans les dossiers de voirie des agglomérations) ;

- de développement durable ;

- de mise en oeuvre des contrats de plan Etat-Région qui constitueront le cadre général dans lequel seront conclus les " contrats d'agglomérations " et les " contrats de pays " ;

- de politique foncière ;

-
de préparation de " contrats de ville " pilotes dans les conditions fixées par le comité interministériel des villes du 30 juin 1998.

Les grandes opérations d'urbanisme

Trois grandes opérations d'intérêt national recevront des crédits issus du budget de l'urbanisme en l'an 2000 :

Le projet Euroméditerranée tend à accroître l'importance de Marseille en tant que grande métropole du bassin méditerranéen. Ce projet concerne un site de 310 hectares, situés entre le port, le centre-ville et la gare Saint-Charles. Il a pour but de mettre en valeur le littoral tout en favorisant les échanges Est-Ouest dans la cité phocéenne. Il est géré par un établissement public d'aménagement créé en 1995 qui emploie 44 personnes.

Le financement d'Euroméditerranée associe l'Etat pour 50 %, la ville, pour 25 %, la région PACA et le département des Bouches-du-Rhône, chacuns pour 10 % et enfin la communauté de communes Marseille-Provence-Métropole pour 5 %.

Le quartier d'affaires de la Défense est achevé depuis 1990. Depuis lors, il a été décidé de proroger l'aménagement de la zone située à l'Ouest de la Grande Arche, afin notamment de préserver la vocation urbaine et, par conséquent, l'équilibre entre bureaux et logements entre ce monument et la Seine. En 1999, le Gouvernement a engagé une réflexion sur le devenir du secteur de la plaine de France et confié à une mission de préfiguration, placée sous l'autorité du préfet de région, le soin de définir les stratégies d'aménagement urbain et de développement économique dans ce secteur.

la réhabilitation des abords du Mont-Saint-Michel constitue la troisième grande opération nationale d'urbanisme en cours. Elle tend à rétablir le caractère maritime du Mont, à requalifier ses environs et à assurer une meilleure gestion de l'approche des visiteurs, dans le cadre d'un partenariat entre l'Etat et les collectivités locales.

Lancée en 1995, l'opération en est parvenue, au cours de l'année 1999, à l'élaboration d'un programme technique détaillé dont le comité interministériel d'aménagement du territoire a approuvé l'économie générale le 23 juillet 1999. Son coût total hors taxe est estimé à 650 millions de francs.

L'année 2000 verra le lancement des enquêtes publiques et des révisions des POS, la réalisation des premières acquisitions foncières ainsi que l'organisation des concours qui permettront de désigner les maîtres d'ouvrages qui réaliseront le projet.

La politique foncière

L'Etat possède un important patrimoine foncier, d'une superficie de 14.000 hectares dont 8.000 situés dans les villes nouvelles. Le Gouvernement a décidé, en 1998, de clarifier les règles du portage foncier de ces terrains, notamment afin d'assainir la situation financière des établissements publics d'aménagement des villes nouvelles (EPAVN).

Désormais, ceux-ci ne seront plus chargés que de la gestion du foncier urbanisable à court et moyen terme, en fonction de l'extension des villes nouvelles.

Cette politique de clarification des compétences respectivement exercées par l'Etat et les EPAVN nécessite un accroissement des moyens budgétaires consacrés à la gestion du patrimoine public et au financement des mesures nécessaires pour :

- prévenir tout accident susceptible de mettre en cause la responsabilité de l'Etat ;

- souscrire des assurances ;

- éviter la dévalorisation des terrains en question.

Pour ce faire, une politique active de gestion de ce patrimoine foncier sera mise en oeuvre. Elle consiste notamment en un certain nombre de résolutions de vente, d'échanges et/ou de rachats de terres.

Les études locales

Le projet de budget 2000 maintient à leur niveau 1999 les moyens destinés à l'élaboration :

- des études préalables aux documents d'urbanisme tels que les " porter à connaissance " adressés au nom de l'Etat aux collectivités locales qui élaborent un plan d'occupation des sols (POS) ;

- des directives territoriales d'aménagement (DTA).

Les aides spécifiques aux syndicats d'agglomérations nouvelles (SAN)

Afin de venir en aide aux syndicats d'agglomérations nouvelles les plus endettés, une subvention était inscrite, jusqu'en 1999, au budget des charges communes du ministère des Finances. Elle figure, désormais, au titre des crédits du ministère de l'équipement consacrés à l'urbanisme. Elle est maintenue à son niveau antérieur dans le projet de loi de finances pour l'an 2000.

Les études et expertises du Secrétariat général du groupe central des grandes opérations d'urbanisme (SGGCGOU)

Le groupe central des grandes opérations d'urbanisme assure la coordination interministérielle et la concertation avec les collectivités locales lors des grandes opérations d'urbanisme auxquelles participe l'Etat. Les crédits, qui lui sont destinés, antérieurement inscrits au titre des " services communs " du ministère de l'Equipement, figurent désormais au budget de l'urbanisme, ce qui est plus conforme à leur nature. Ils servent à financer des études et des travaux d'expertise et sont maintenus à leur niveau antérieur.

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