CHAPITRE IV -

SITUATION DES GRANDS SECTEURS PRODUCTEURS D'ÉNERGIE EN FRANCE

I. LA PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ

Situation financière d'EDF

Le chiffre d'affaires d'électricité de France a connu une baisse régulière au cours de ces trois dernières années, passant de 191,1 milliards de francs en 1996 à 185 milliards en 1998.

Cette évolution s'explique par la conjugaison de deux mouvements :

- une hausse modérée des ventes d'énergie (+ 2,7 % en moyenne en 1997 et 1998) ;

- une perte de recettes moyenne de 2,5 % par an résultant de la baisse des tarifs.

Les investissements réalisés en 1998 s'accroissent, atteignant 35,7 milliards de francs soit près de sept milliards de plus qu'en 1997.

Le résultat net comptable enregistre, quant à lui, une amélioration puisqu'il passe de 1,87 milliard en 1996 à 1,54 milliard en 1997 et à 2,08 milliards de francs en 1998.

Exécution du contrat d'entreprise 1997-2000


Conclu le 8 avril 1997, le contrat d'entreprise Etat-EDF couvre la période 1997-2000.

Il prévoit, en premier lieu, une baisse tarifaire de 13,3 % en francs constants sur quatre ans, qui est déjà largement entamée puisque pour les clients domestiques, le prix moyen a diminué, en francs courants de 4,3 % en avril 1997, 2,2 % en mai 1998 et 2 % en mai 1999.

Votre Commission des affaires économiques souhaite que le mouvement de baisse tarifaire soit poursuivi, afin que l'ouverture du marché de l'électricité ne profite pas exclusivement aux consommateurs éligibles, mais aussi aux usagers domestiques qui ne disposent pas du droit de choisir leur fournisseur.

Le désendettement d'EDF s'est poursuivi. La dette cumulée
de l'établissement public, qui atteignait près de 133 milliards de francs en 1996 a diminué régulièrement depuis lors de 7,7 milliards de francs, puis de 3,7 milliards de francs en 1997 et 1998. En 2000, cette dette devrait se situer aux alentours de 100 milliards de francs , selon les termes du contrat d'entreprise. Un tel montant d'endettement permettrait, si le mouvement entrepris en 1996 se poursuit, de suivre une trajectoire permettant d'atteindre un endettement nul lorsque le parc de production devra être renouvelé, entre 2010 et 2020. Les capitaux propres d'EDF s'élèvent désormais à 84,2 milliards de francs , contre 82 milliards à la fin de l'exercice 1997.

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis , les résultats des différentes filiales d'EDF sont contrastés, " les activités liées aux métiers de base générant des résultats satisfaisants tandis que les activités plus périphériques rencontrent des difficultés ". Votre Commission des affaires économiques se félicite de la " remise en ordre " des activités d'EDF, qui s'est notamment dégagée du secteur de la vidéocommunication.

Les activités d'EDF à l'étranger poursuivent, quant à elles, leur développement et dégagent un résultat positif de 897 millions de francs en 1998. Le portefeuille de participations de l'entreprise s'élève à 27 milliards de francs à la fin du dernier exercice.

Votre Commission des affaires économiques souhaite que l'apurement de la dette d'EDF se poursuive. Elle estime également nécessaire le recentrage de l'opérateur historique sur les activités liées à son métier de base. Ce recentrage n'est, en effet, nullement incompatible avec l'élargissement du principe de spécialité auquel il est soumis (dans le cadre des dispositions de l'article 42 du projet de loi de transposition) afin de fournir une offre multi-services, à l'instar des autres " ensembliers énergétiques " en passe de se développer en Europe et dans le monde.

Evolution des échanges d'électricité avec l'étranger


Après avoir connu une légère baisse en 1997, les exportations ont enregistré un léger redressement en 1998 , passant de 69,5 à 70,8 Térawatts/heure (Twh) en volume. Le solde des échanges (exportations moins importations) connaît cependant une réduction, passant de 18,7 à 12,6 milliards, cette variation s'explique par le quadruplement des importations, qui croissent de 4 Twh à 13,4 Twh entre 1997 et 1998, d'une part à cause de l'indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires (Civaux, Belleville et Chooz) ou de centrales thermiques classiques (Gardanne) et d'autre part à cause de la faible hydraulicité observée en 1998.

Le solde des échanges d'électricité avec chacun des autres pays européens est, en valeur, toujours positif, ce qui traduit l'importance de notre pays dans le paysage électrique européen.

Votre Commission des Affaires économiques souhaite que la transposition de la directive " électricité " permette à EDF de mener une politique commerciale encore plus dynamique à l'exportation, à l'heure où les barrières aux échanges vont tomber au sein du marché unique de l'électricité.

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