II. ASPECTS DE LA POLITIQUE CULTURELLE

Le bilan culturel de la législature ne se résume pas à la croissance des dotations budgétaires, pas plus qu'il ne s'apprécie au regard de l'objectif du 1 %, à la fois parce que celui-ci n'est atteint qu'en termes d'affichage et parce que son sens est plus que problématique.

En tout état de cause, derrière les chiffres, il y a des politiques, dont les développements ci-après évoquent certains aspects d'actualité.

A. LE SOUTIEN A LA CRÉATION FRANÇAISE EN ARTS PLASTIQUES

Un rapport commandé par le ministère des Affaires étrangères a été l'occasion pour la presse de relancer le débat sur le rôle de l'État en matière de soutien à la création dans les arts plastiques.

Que les artistes français ne soient guère reconnus sur le plan international, on le savait déjà. Mais qu'un rapport remis à l'Administration puisse admettre que l'intervention de l'État soit dans certains cas contre-productive, voilà qui est plus nouveau et qui devrait faire réfléchir. N'y-t-il pas trop d'État en matière d'art contemporain ? La question semble posée de façon paradoxale par ceux-mêmes, artistes et galeries, qui en bénéficient.

Et paradoxe supplémentaire, le rapport ne voit d'autre issue à son triste constat que de trouver de nouvelles formes d'aides...

1. Le triste constat du rapport Quemin

M. Alain Quemin, de l'Université de Marne-la-Vallée, a remis au ministre des Affaires étrangères, un rapport sur « le rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de l'art contemporain » .

Sous ce titre austère, il y a une étude qui vise à répondre à des questions simples : « Quelle place occupent la France et les différents pays en matière de créations plastiques contemporaines ? Quels pays jouent un rôle leader dans le monde international de l'art ? Comment rendre compte des différentes hiérarchies pouvant exister et quelles actions les pouvoirs publics peuvent-ils entreprendre pour favoriser la reconnaissance internationale de la création de leur pays ? ».

L'auteur du rapport relate, non sans ironie, que « c'est même parfois avec une certaine condescendance ou avec une pointe d'attendrissement que [ lui] ont répondu les acteurs interrogés, choqués ou émus que le chercheur puisse seulement leur poser une question aussi élémentaire . »

Il n'est en effet nul besoin d'une étude académique pour avoir une réponse simple à ces questions . Le marché de l'art contemporain est dominé par les États-Unis ; il existe, en matière de création, un axe New-York/Berlin ; le rayonnement des artistes français est limité et même faible, même par comparaison avec ce qu'il était dans les années 60 et 70.

Ce constat, M. Alain Quemin l'étaye par un certain nombre de chiffres qui démontrent que les artistes étrangers occupent une place très importante dans les acquisitions des différentes instances chargées de soutenir la création contemporaine, qu'il s'agisse du Fonds national d'art contemporain ou des Fonds régionaux d'art contemporain.

C'est ainsi que l'on apprend que sur 432 artistes dont au moins une oeuvre a été achetée par le FNAC au cours des exercices 1994, 1995, et 1996, plus du tiers sont étrangers et que parmi ceux-ci le poids des artistes américains est écrasant, ce pays représentant avec l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne et la Suisse, 60 % de l'ensemble.

Les données relatives aux FRAC font apparaître des proportions encore plus importantes d'artistes étrangers, dont l'étude note que le prix moyen des oeuvres est sensiblement plus élevé que celui des artistes français.

L'auteur s'est attaché à étudier la notoriété objective des artistes français à l'aide d'un indicateur nommé Kunst Kompass , publié tous les ans dans la revue allemande « Capital ». Les résultats sont clairs même s'ils font la part un peu trop belle aux indices de notoriété favorisant les artistes allemands et américains : sur les 100 artistes les plus reconnus dans le monde en 2000, 33 sont Américains, 28 sont Allemands, 8 sont Britanniques et seulement 5 sont Français. Il s'agit de Christian Boltanski, Daniel Buren, Sophie Calle, Pierre Huygue et Dominique Gonzalez-Foerster.

Par ailleurs, la France est un marché relativement modeste en matière d'art contemporain même si la FIAC fait partie des grandes manifestations mondiales et si, en terme de vente publique -mais il ne s'agit en matière d'art contemporain que d'une fraction limitée du marché- la France tire son épingle du jeu relativement mieux que d'autres pays, mais loin derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne, comme le montrent les tableaux ci-après qui donnent la répartition du marché des oeuvres produites par des artistes nés après 1900, règle arbitraire simple mais dont on remarque qu'elle conduit à tenir compte des scores d'artistes déjà historiques tel Dubuffet.







Le paradoxe le plus intéressant souligné dans le rapport est que les galeries françaises, bien que souvent aidées par l'État, se sentent obligées d'exposer des artistes étrangers pour asseoir leur crédibilité : ainsi, un galeriste déclare : « Quand j'ai ouvert la galerie, je voulais vendre la moitié d'artistes français et la moitié d'artistes étrangers, c'était une politique délibérée pour défendre les artistes français. De toute façon aujourd'hui, c'est clair, on est obligé d'avoir au moins la moitié d'étrangers. Mais, moi, j'en ai de plus en plus ; je dois être à 70 % d'étrangers et 30 % de français, non pas parce que je le veux, mais pour des raisons de marché. Certaines galeries françaises n'ont que deux ou trois artistes français sur vingt ».

Les artistes français ne sont donc pas prophètes en leur pays. Tel est le constat majeur que fait ce rapport et qui devrait amener le ministère à repenser sa politique de soutien à l'art contemporain.

Quand on lit que des amateurs auraient dit « Au-dessus de 100.000 francs, je n'achète pas français » , quand on sait combien il est important pour un artiste de pouvoir dire qu'il « vit et travaille » à New-York, il faut bien se poser des questions . Pourquoi l'art français se vend-il mal ? Pourquoi se vend-il mal même dans son propre pays ?

Là encore, le rapport apporte des réponses claires, qui, même si elles ne sont pas nouvelles, ont l'intérêt de bien « mettre les points sur les i ».

Le handicap majeur qui freine la reconnaissance internationale des artistes français, c'est la faiblesse de notre marché intérieur . Certains diront qu'il y a trop de galeries en France et que celles-ci ne sont pas suffisamment importantes pour exercer un « pouvoir de marché » et donc de jouer un rôle leader dans la formation du goût ; mais, comme le dit le rapport, c'est le peu de dynamisme de la demande intérieure qui est sans doute le facteur essentiel. En outre, « la faiblesse du marché privé... -auquel doivent parfois se substituer les achats publics 19( * ) - fait suspecter la France de promouvoir un art officiel, toujours soupçonné de médiocrité, en particulier dans un pays comme les États-Unis attaché au libre jeu du marché. »

Autre constat qui, s'il n'est pas nouveau est fait en toute clarté : la France manque de collectionneurs . Le magasine Art News publiait en 2000 la liste des 200 principaux collectionneurs mondiaux dont une dizaine étaient français. Seul François Pinault figurait parmi les dix premiers .

Par le truchement de témoignages, ce rapport fourmille de critiques sur le système français de soutien à la création qualifié de trop visible et suspect d'engendrer d'éternels assistés comme le souligne le galeriste Gilbert Brownstone : « Les artistes sont aidés dès leur naissance et jusqu'à leur mort : première exposition, trouver un atelier, aller à la FIAC, trouver un éditeur, se faire acheter une oeuvre, monter une exposition à l'étranger... La France créé des assistés incapables d'affronter le marché international ».

Parmi les suggestions du rapport, certaines laisseront septique comme celle consistant à nommer des agents plus compétents au titre de l'association française de l'action artistique -AFAA.

De même, on peut s'interroger sur la nature des nouveaux dispositifs, par définition discrets, « permettant aux artistes vivant en France d'être davantage présents sur les cimaises des grands musées internationaux ».

En revanche, devraient nous amener à nous remettre en question les remarques faites dans le rapport sur la nature même de l'art français. Sans doute, parce qu'il bénéficie d'un large soutien public et que la demande émane plus d'institutions que de particuliers, l'art français présente un caractère plus intellectuel qui le rend peu exportable. Comme le formule un galeriste pourtant lui-même très engagé en faveur de ces expressions plutôt hermétiques, « l'art français s'exporte mal alors que les allemands qui barbouillent, cela s'exporte très bien ».

Tel est bien le défi auquel doit faire face la création contemporaine française qui sans doute, du fait de son intellectualisme, de sa propension au discours et parfois de la faiblesse de sa dimension plastique, ne trouve pas de marché à l'intérieur et donc pas de marché à l'extérieur de nos frontières .

Votre rapporteur spécial rappelle à cet égard qu'il en est sans doute pour l'art contemporain comme pour tous les produits économiques : on exporte bien que ce pour quoi on a pu développer un vaste marché intérieur .

L'ouverture du Centre de la jeune création sera-t-il de nature à inverser cette tendance ? Rien n'est moins sûr. De ce point de vue, la France a certainement des leçons à prendre de l'Angleterre qui, avec l'ouverture de la Tate Modern a prouvé que l'on pouvait à la fois promouvoir l'art national sans lui nuire. Et ce n'est pas le moindre des paradoxes que de constater qu'il faut aller à Londres pour voir exposés des artistes - dont l'importance historique sinon artistique n'est guère contestable - comme Atlan, Gruber, Minaux ou Fougeron qui, à la connaissance de votre rapporteur spécial, n'ont pas tous leur place sur les cimaises du Musée national d'art moderne au Centre Georges Pompidou.

2. Un nouvel outil : le centre de la jeune création

Le ministère de la culture et de la communication a décidé au printemps 1999 de consacrer la partie Ouest du Palais de Tokyo, affecté à l'État, à la création d'un site dédié à la jeune création. L'ouverture d'un tel centre répond à la nécessité de conforter le réseau des centres d'art développé sur l'ensemble du territoire par une institution de forme nouvelle, comparable à celles qui se sont développées dans la plupart des grandes capitales culturelles.

Il s'agit de répondre à une demande, dont votre rapporteur avait noté la légitimité à l'occasion des contacts qu'il avait eus avec les galeries françaises, lors de ses travaux sur le marché de l'art.

Votre rapporteur spécial note avec intérêt que ce lieu est présenté comme devant « éviter toute sophistication, fonctionner avec des coûts fixes modérés et échapper à toute dérive institutionnelle ». Dans cet esprit, la Délégation aux arts plastiques a veillé particulièrement :

• à la direction, qui ne sera pas confiée à une personnalité issue des institutions publiques et qui sera renouvelée tous les trois ans ; c'est dans cet esprit que MM. Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud ont été choisis à l'été 1999, à l'issue d'un appel à candidatures ;

• au statut juridique de l'établissement, qui lui garantira une autonomie suffisante, notamment par la présence, au sein du conseil d'administration (présidé par M.Pierre Restany), d'artistes confirmés et de personnalités reconnues ;

• à la présence de partenaires privés (entreprises, collectionneurs) dans les organes délibérants ;

• au rôle d'interface avec les lieux en région : coproduction avec des centres d'art du réseau national afin de mieux diffuser les oeuvres des jeunes artistes situés sur l'ensemble du territoire.
L'organisation du lieu devrait permettre différents types de « monstration » (salle d'exposition, salles expérimentales, « project rooms »...), représenter la création dans toute sa diversité et établir des liens entre les disciplines artistiques. Lieu de vie et d'invention, il accueillera aussi les oeuvres audio et vidéo, ou, plus ponctuellement, la mode ou la danse. Il comprend aussi une unité pédagogique (« le Pavillon ») destinée à de jeunes diplômés d'écoles d'art qui pourront se confronter aux réalités de la création contemporaine.

Le programme architectural a été confié, à l'issue d'une consultation, à l'équipe d'architectes Lacaton - Vassal, et a été approuvé par la maîtrise d'ouvrage au printemps 2000. Ce programme, respectueux du bâtiment et de ses caractéristiques, apporte des solutions techniques simples et un traitement léger. Le budget d'investissement a été volontairement défini dans de strictes limites : l'ensemble de l'opération s'inscrit dans une évaluation de 4,42 M€ (29 MF). Il est rappelé que, outre des autorisations de programmes disponibles sur des reliquats d'opérations précédentes pour le même édifice, 2,59 M€ (17 MF) d'autorisations de programme avaient été inscrits en loi de finances pour 2000, la région Ile de France ayant manifesté son intention d'apporter une contribution de l'ordre de 0,45 M€ (3 MF) à l'investissement.

Le permis de construire a été déposé à la fin du printemps 2000. Les consultations d'entreprises ayant été infructueuses dans un premier temps, une nouvelle consultation a été organisée ; elle a permis l'engagement des travaux au cours de l'hiver 2000-2001 ; l'achèvement de ceux-ci (hors l'aménagement des locaux de l'unité pédagogique, prévue en 2002) doit être effectif à l'automne 2001.

En ce qui concerne le fonctionnement, l'objectif était de constituer une structure légère, dont le coût de fonctionnement reste mesuré. L'année 2000 ne constituait qu'une première étape, nécessitant la mise en place d'un premier budget de fonctionnement de l'association de gestion (sur la base d'une mesure nouvelle de 0,30 M€ (2 MF) inscrite sur le chapitre 43-20 du budget de la culture pour 2000) ; pour 2001, année au cours de laquelle a commencé l'activité du centre, une mesure nouvelle de 0,76 M€ (5 MF) était inscrite en loi de finances. Le projet de loi de finances pour 2002 complète cette attribution par 0,30 M€ (2 MF). Compte tenu de redéploiements effectués sur la dotation centrale d'intervention de la délégation aux arts plastiques, la subvention de l'État à la structure de gestion du centre s'élèvera à 1,75 M€ (11,5 MF), auxquelles s'ajouteront les ressources générées par son activité (billetterie), les redevances de concessions (restaurant, librairie...) et les recettes de parrainage et de mécénat.

Outre la direction et son secrétariat, le personnel permanent devrait comprendre un responsable administratif et financier assisté d'un comptable, un responsable technique, un responsable de sécurité et un responsable des publics, et une équipe de production des expositions. Ces personnels seront en règle générale salariés de l'association de gestion. Toutefois les statuts de celle-ci prévoient la possibilité de mise à disposition et de détachement de fonctionnaires. L'accueil et le gardiennage des expositions ne donneront pas lieu au recrutement d'une équipe permanente mais seront sous-traités en fonction du calendrier d'activités, l'accueil du public étant assuré par des emplois jeunes de médiation culturelle.

Les grands axes de la programmation prochaine des activités du centre ne sont pas encore connus mais l'équipe du Palais de Tokyo a entrepris diverses actions de préfiguration, parmi lesquelles, « Tokyo TV », productions d'artistes destinées à la télévision, dont elles empruntent le format, et « Tokyorama », programme de performances ou parcours subjectifs d'artistes dans la ville, tandisqu'elle a réalisé l'ouverture de son site Internet et a engagé l'activité pédagogique du « Pavillon ».

B. LA PROTECTION DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE

Il s'agit d'un domaine sensible. Si l'on peut considérer qu'une solution consensuelle a été trouvée pour le droit de prêt dans les bibliothèques, il n'en est pas de même des supports électroniques.

1. Le droit de prêt dans les bibliothèques

La ministre de la culture et de la communication a présenté aux représentants des élus et des professionnels, le 19 décembre 2000, ses propositions en vue d'un règlement de la question du droit de prêt et d'une mise en oeuvre de la directive européenne du 19 novembre 1992 relative au droit de location et de prêt et à certains droits voisins du droit d'auteur dans le domaine de la propriété intellectuelle.

Ces propositions ont été inspirées par deux principes fondamentaux : l'attachement à la mission de service public des bibliothèques et la légitimité d'une juste rémunération pour les auteurs.

La vigueur du débat sur le droit de prêt ayant révélé, à des titres divers, les inquiétudes des acteurs du livre face aux évolutions de ce secteur, la ministre de la culture et de la communication a souhaité que le compromis qu'elle proposait tienne également compte des grandes questions touchant les équilibres de la chaîne du livre, particulièrement celles qui concernent les maillons les plus faibles de cette chaîne que sont les auteurs et les libraires.

La ministre a rejeté l'hypothèse d'un paiement direct par l'usager (« prêt payant ») au profit d'un système de « prêt payé » dont la charge reposerait solidairement sur l'État et les collectivités locales.

Il est ainsi proposé que ce système combine deux sources de financement :

• un « prêt payé » à l'achat des ouvrages, s'inscrivant dans le cadre d'un plafonnement des rabais pour les achats de livres par les collectivités et donnant lieu au reversement, au titre du droit de prêt, de 6% du prix public des ouvrages. L'abandon du « prêt payant » au profit du « prêt payé » rend nécessaire le lien avec le plafonnement des rabais aux collectivités (hors achats de livres scolaires non destinés au prêt), faute de quoi la pression des acheteurs sur les rabais s'accentuerait fortement et accélèrerait l'éviction des librairies de ces marchés ;

• un « prêt payé » forfaitaire de 1,52 € (10 francs) par an et par inscrit, pour les bibliothèques publiques (bibliothèques municipales, départementales de prêt et de l'enseignement supérieur), pour les bibliothèques des comités d'entreprise et les bibliothèques associatives. Les bibliothèques scolaires ne seraient pas assujetties au « prêt payé » forfaitaire.

Les sommes produites par ces deux sources de financement feraient l'objet d'une gestion collective obligatoire, comme en matière de reprographie depuis 1995. L'utilisation de ces sommes s'effectuerait de deux façons :

• la plus forte proportion serait versée aux ayants droit sous forme de droits d'auteurs ;

• une fraction viendrait contribuer à la mise en place et au financement d'un régime de retraite complémentaire dont les écrivains et traducteurs sont les seuls, parmi les artistes et les auteurs, à être aujourd'hui dépourvus.

Après plusieurs années de divisions entre les acteurs du livre sur la question du droit de prêt, les propositions de la ministre de la culture et de la communication ont permis de dégager un large consensus autour des principes et des objectifs qu'elle a défendus, ainsi que sur le dispositif de mise en oeuvre lui-même.

Les modalités d'application de ce dispositif ont fait, pour leur part, l'objet de discussions entre, d'une part, les représentants des élus et des bibliothécaires qui ont plaidé pour un allègement de leurs charges afin d'être en mesure de maintenir les volumes d'acquisition, et, d'autre part, les représentants des ayants droit qui ont tenu à ce que les montants dégagés soient suffisamment représentatifs pour compenser le « préjudice » économique qu'entraîne à leurs yeux le prêt des ouvrages.

La Ministre de la culture et de la communication a présenté en Conseil des ministres, le 10 octobre 2001, le projet retenu par le gouvernement, sur la base d'un aménagement du dispositif présenté au mois de décembre 2000. Le taux de plafonnement est ramené au niveau moins contraignant de 9% (12% la première année) afin de tenir compte du risque de réduction des acquisitions, sans toutefois remettre en cause le bénéfice que les libraires, à qui il serait demandé de gérer le reversement de 6% au titre du droit de prêt (3% la première année), doivent pouvoir tirer de cette mesure.

Conformément aux voeux des représentants des élus et des bibliothécaires, le dispositif est simplifié de manière à éviter le mécanisme de compensation par la DGD et à réduire le risque de répercussion directe sur l'usager. La compensation, par l'État, de la moitié des charges reposant sur les collectivités locales, telle qu'initialement prévue, est ainsi remplacée par un partage des charges : l'État assumant seul le forfait par usager ou « prêt payé forfaitaire » (1,5 € soit 9,84 F par usager, sauf pour les bibliothèques universitaires : 1 € soit 6,56 F) et les collectivités locales (comme l'État pour ses propres établissements) le surcoût lié au plafonnement des rabais dans le cadre du « prêt payé à l'achat », à volume d'acquisitions constant.

Dans ce cadre, la charge résultant du dispositif est répartie de manière équilibrée entre, d'une part, les collectivités locales dont relèvent les établissements de lecture publique (16,92 M€ soit 111 MF liés au plafonnement des rabais) et, d'autre part, l'État (16,92 M€ soit 111 MF, dont 4,27 M€ soit 28 MF liés au plafonnement des rabais et 12,65 M€ soit 83 MF au titre du "prêt payé" forfaitaire) .

Ce projet s'appuie sur un certain nombre d'études et de simulations, à partir notamment des statistiques annuelles sur les bibliothèques recueillies et exploitées par le ministère de la culture et de la communication.

La très grande majorité des États, à l'exception des Pays-Bas où le financement du droit de prêt repose sur les usagers, financent leur programme de droit de prêt sur des fonds publics. Plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède utilisent une partie des ressources du droit de prêt pour financer des régimes de sécurité sociale ou des systèmes d'aide sociale.

Les États d'Europe du Sud disposant d'un réseau de bibliothèques moins développé comme l'Espagne, l'Italie ou le Portugal, ont, quant à eux, choisi d'exempter l'ensemble de leurs bibliothèques de lecture publique. Cette interprétation très large des conditions d'exemption du droit de prêt ouvertes par la directive n'a pas encore été examinée par la Commission européenne dans le cadre de travail que celle-ci mène au titre de l'examen de l'application de la directive de 1992 dans les différents États membres. On peut vraisemblablement s'attendre à ce que cette interprétation soit considérée comme trop extensive.

Le projet du gouvernement français se rapproche du système en vigueur en Allemagne, où le droit de prêt est financé solidairement par l'État et les Länder et bénéficie également à un système de retraite complémentaire pour les auteurs. Dans les pays de l'Union européenne qui ont fait l'objet de l'étude, le montant dégagé par le droit de prêt oscille entre 9,15 M€ (60 MF) et 19,82 M€ (130 MF), soit entre 0,11 € (0,75 F) et 3,81 € (25 F) par habitant. Ces chiffres sont à comparer à ceux du projet du gouvernement : soit 22,26 M€ (146 MF) environ et 0,38 € (2,50 F) par habitant.

2. La rémunération due sur les supports numériques enregistrables

La commission indépendante prévue par l'article L.311-5 du Code de la propriété intellectuelle 20( * ) a rendu le 4 janvier 2001 (Journal officiel du 7 janvier 2001) une décision fixant les taux de rémunération sur les supports numériques amovibles enregistrables qu'elle désigne et notamment les CD-Rom conformément au tableau ci-après). Cette décision est exécutoire depuis le 21 janvier 2001, date de son entrée en vigueur.

Cette décision s'inscrit dans le prolongement du dispositif fixé en 1986 par cette commission pour le supports analogiques (cassettes audio et vidéo). La commission, tout en maintenant le dispositif fixé par la décision de 1986, s'est attachée d'une part à revaloriser les niveaux de rémunération établis en 1986 sur les supports analogiques et d'autre part à fixer les taux de rémunération applicables aux types de supports d'enregistrements numériques amovibles, lesquels facilitent une copie de qualité numérique (clone de l'original) telle que la substituabilité à la vente est forte, de sorte que ces supports se sont développés à vive allure par rapport aux supports analogiques, voire aux originaux.

Ses travaux ont abouti d'une part à une revalorisation de 25 % du niveau de la redevance fixé en 1986 sur les supports analogiques afin de tenir compte de l'augmentation générale du niveau des prix (32 % sur cette période) et d'autre part à fixer les niveaux de rémunération par type de supports amovibles éligibles.

Les montants de rémunération forfaitaire sont déterminés sur la base d'un taux horaire fixé à 0,46 € (3 F) pour le sonore et à 1, 26 € (8,25 F) pour l'audiovisuel appliqué à la durée nominale d'enregistrement des supports, pondéré selon les caractéristiques techniques des supports de coefficients mesurant le taux de compression et le taux de copiage effectif.

Enfin, le calcul inclut un abattement important pour les supports hybrides (multi-usages) qui ne sont que partiellement utilisés pour la copie privée d'oeuvres sonores ou audiovisuelles et servent à d'autres usages notamment de fichiers informatiques ou de données personnelles.

La rémunération due par type de supports s'établit de la façon suivante

1. Supports d'enregistrement analogique (rémunération horaire [1]) : cassette audio : 0,29 € (1,87 F), soit 0,004 75 € (0,031 17 F) par minute ; cassette vidéo : 0,43 € (2,81 F), soit 0,007 1 € (0,046 8 F) par minute.

2. Supports d'enregistrement numérique (rémunération par support) :



 

RÉMUNÉRATION

en euros (en francs)

DURÉE ou capacité

Nominales d'enregistrement

Minidisc..........................

CDR et RW audio...............

DVDR et RW vidéo............

CDR et RW data................

DVD-ram / DVDR / RW data.

DVHS............................

Mémoires amovibles dédiées à l'audio

0,56 (3,70)

0,56 (3,70)

3,77 (24,75)

0,33 (2,15)

1,59 (10,42)

8,80 (57,75)

0,34 (2,20)

(74 minutes)

(74 minutes)

(180 minutes)

(650 Mo)

(4,7 Go)

(420 minutes)

(32 Mo)

C. L'INSUFFISANCE DES CRÉDITS D'ACQUISITION  : LA FAUTE À LA RMN ?

Au moment même où l'on pouvait se désoler de l'impuissance de l'État face à l'exode des trésors nationaux , la loi sur les musées de France vient mettre en place un nouveau cadre qui devrait permettre le maintien sur le territoire national d'un plus grand nombre de candidats à l'émigration.

Insuffisance des crédits d'acquisitions sans doute, incapacité structurelle de la Réunion des musées nationaux à dégager des surplus substantiels dans un contexte concurrentiel, incapacité enfin à mettre en place des mécanismes de protection du patrimoine national qui ne repose pas entièrement sur l'État, telles sont les raisons soulignées notamment dans un rapport de l'inspection générale des finances qui expliquent les difficultés que la France éprouve pour protéger son patrimoine national.

1. Trésors nationaux : l'hémorragie se poursuit

Les chiffres restent accablants pour l'année 2000 : environ 7,5 milliards de francs d'exportations pour seulement 2 milliards de francs d'importations. La France reste le grenier de l'Europe et c'est une des raisons qui explique la détermination des grandes maisons de ventes aux enchères à venir s'installer sur notre territoire.

Le déséquilibre se retrouve lorsque l'on considère la situation des oeuvres qu'il est convenu de qualifier de trésor national et dont, en dépit de leur nom, on n'avait pas - au moins jusqu'à l'intervention du nouveau dispositif d'incitation au mécénat d'entreprise inclus dans la loi sur les musées de France - les moyens d'empêcher la sortie du territoire national.

Entre le 1er janvier 1993 et le 1er juillet 2001, 95 biens ou ensembles de biens ont été déclarés « trésors nationaux » :

- 39 ont été acquis pour les collections publiques 21( * ) - un autre devrait l'être avant l'automne 2001 ;

- 14 oeuvres - dont le jardinier Vallier de Cézanne, la duchesse de Montejasi et ses filles de Degas - ont finalement reçu le certificat sans que l'État ait pu les acquérir après l'arrivée à échéance du délai de trois ans d'interdiction de sortie du territoire initialement prévu par la loi dans sa version du 31 décembre 1992 (le délai étant désormais de 30 mois pour les refus de certificats décidés après la publication de la loi du 10 juillet 2000) ;

- 9 autres trésors nationaux n'ont fait l'objet d'aucune nouvelle demande de certificat, alors que ce même délai de trois ans était arrivé à échéance (2 de ces oeuvres ont été classées depuis au titre des monuments historiques, l'une par arrêté du 12 avril 1995 avec l'accord des propriétaires, l'autre par décret du 03 septembre 1998 après désaccord du propriétaire. Ces deux monuments historiques sont dorénavant interdits de sortie du territoire sans que l'État ait l'obligation de les acquérir) ; parmi les 9 oeuvres qui n'ont pas fait l'objet d'une seconde demande de certificat, 5 sont susceptibles d'être acquises, les 4 autres n'étant pas proposées à l'acquisition dans la mesure où leur exportation n'avait été que temporaire pour exposition (cf. commentaire sur l'annexe 4) ;

Enfin, 32 oeuvres sont toujours soumises à une interdiction provisoire de sortie du territoire dont l'échéance interviendra pour les premières en septembre 2001 et pour les derniers refus de certificat, auxquels s'applique le nouveau délai de 30 mois, en septembre 2003 (une de ces oeuvres, présentée sur le marché mais provenant du domaine public, fait actuellement l'objet d'une demande d'annulation de procédure).

Les chefs d'oeuvres susceptibles de quitter la France, continuent donc de s'accumuler. Ainsi, on peut considérer comme en instance de départ, les biens dont le délai d'interdiction d'exportation est en cours et arrivera à échéance cette année ou dans le courant du prochain exercice budgétaire (échéance 2002)



Désignation des oeuvres

Date de refus

Date d'expiration

valeurs déclarées en €

valeurs déclarées en FF

1998-2001

 
 
 
 

Livre d'heures enluminé par le Maître d'Antoine de Roche

14/09/1998

14/09/2001

198 183,72 €

1 300 000

Guy de MAUPASSANT, Une vie , manuscrit autographe

10/10/1998

10/10/2001

228 673,53 €

1 500 000

LAUTREAMONT, Lettre autographe adressée à Joseph Darasse

09/11/1998

09/11/2001

76 224,51 €

500 000

Arthur RIMBAUD, Jeune ménage , poème autographe

09/11/1998

09/11/2001

83 846,96 €

550 000

Arthur RIMBAUD, Mémoire , poème autographe

09/11/1998

09/11/2001

91 469,41 €

600 000

Arthur RIMBAUD, Ce qui retient Nina , poème autographe

09/11/1998

09/11/2001

91 469,41 €

600 000

Charles LE BRUN, Suzanne accusée par les vieillards et justifiée par Daniel

03/12/1998

03/12/2001

609 796,07 €

4 000 000

Sous-total (6) 1998-2001

 
 

1 379 663,61 €

9 050 000

1999-2002

 
 
 
 

Johannes COUCHET, Clavecin , XVIIème siècle

18/01/1999

18/01/2002

381 122,54 €

2 500 000

Julio GONZALEZ, Tête en profondeur , fer forgé et soudé

11/02/1999

11/02/2002

266 785,78 €

1 750 000

Julio GONZALEZ, Homme gothique , fer forgé et soudé

11/02/1999

11/02/2002

144 826,57 €

950 000

Les Heures de Jacques II de Châtillon , manuscrit enluminé

01/04/1999

01/04/2002

3 048 980,34 €

20.000.000

Jean GENET, Le Journal du voleur , manuscrit autographe

25/06/1999

25/06/2002

253 493,75 €

1 662 810

Attribué à GAVIOLI, Orgue de foire

28/06/1999

28/06/2002

243 918,43 €

1 600 000

P.F.G. GIRAUD, La Mort de Pallas , relief en marbre

20/10/1999

20/10/2002

457 347,05 €

3 000 000

J.B. OUDRY, Neuf panneaux décoratifs , huiles sur toile

20/10/1999

20/10/2002

4 573 470,52 €

30 000.000

C.A. COYPEL, Portrait de Monsieur Helvétius , huile sur toile

20/10/1999

20/10/2002

533 571,56 €

3 500 000

L.M. van LOO, Portrait de Mme Helvétius/ Portrait de M. Helvétius , huiles sur toile

20/10/1999

20/10/2002

1 219 592,14 €

8 000 000

Jacques-Emile RUHLMANN, Chaise longue dite «du Maharadjah»

20/10/1999

20/10/2002

320 142,94 €

2 100 000

Atlas portulan manuscrit sur parchemin , Italie, fin de la première moitié du XVIe s.

23/12/1999

23/12/2002

211 294,34 €

1 386 000

Sous-total (7) 1999-2002

 
 

11 654 545,95 €

76 448 810 FF

TOTAL (6)+(7)

 
 

30 207 637,09 €

85 498 810 FF

2. Les crédits d'acquisition hors art contemporain

Outre les sommes, de moins en moins importantes, dégagées par la Réunion des musées nationaux 22( * ) , l'État dispose de crédits pour les acquisitions au profit des musées nationaux et des musées des collectivités territoriales inscrits au chapitre 43-92.

Sur l'article 31, l'État alloue à la RMN des crédits pour que cet établissement puisse procéder à des acquisitions au profit des musées nationaux 23( * ) . Leur montant en 2000 et 2001, de 3,33 M€ (21,87 MF), comprend une enveloppe de 1,52 M€ (10 MF) pour compenser la perte de recettes de droit d'entrée liée à la mesure de gratuité appliquée chaque premier dimanche du mois dans les musées nationaux.

Sur l'article 52, l'État affecte des crédits aux acquisitions des musées classés et contrôlés, ce qui lui permet de jouer un rôle moteur dans le cadre des Fonds régionaux d'acquisition des musées (FRAM). Ces crédits d'un niveau constant de 3,01 M€ (19,76 MF) en 2000 et 2001 sont équivalents à l'engagement des collectivités territoriales concernées.

Sur l'article 60, intitulé fonds du patrimoine, sont inscrits des crédits dédiés aux acquisitions d'oeuvres d'importance hautement patrimoniale, et, en priorité à celles dont le certificat de sortie du territoire national a été refusé (trésors nationaux).

Une partie des subventions du fonds du patrimoine est versée à la RMN au profit des musées nationaux. Leur montant en 2000 et 2001 représente respectivement 5,64 M€ (36,99MF) et 4,72 M€ (30,95 MF), hors acquisitions du musée du Quai Branly.

Le montant des crédits du fonds du patrimoine consacré aux acquisitions du musée du Quai Branly est de 2,27 M€ (15 MF) en 2000 comme en 2001.

Enfin, la part des subventions du fonds du patrimoine versées aux acquisitions des musées classés et contrôlés en 2000 est de 1,58 M€ (10,37 MF) et au 1er semestre 2001 de 1,52M€ (9,94 MF).

3. La RMN : mission impossible ?

La Réunion des Musées nationaux a du mal à se remettre de la crise qui l'a frappée au début des années 1990. Après les années d'euphorie au cours desquelles on a cru que l'on pouvait voir toujours plus grand, vint le temps des vaches maigres, des plans de redressements. Mais, à peine était-on parvenu à redresser le secteur des expositions et des produits dérivés, que se profilent de nouvelles difficultés : le déficit structurel du secteur des expositions , mis en exergue par un rapport de l'inspection des finances, qui a par ailleurs vivement critiqué les dérives des procédures d'acquisition des musées nationaux..

a) Situation et perspectives financières : le contrat d'objectif

La RMN peine à redresser ses comptes, même si les résultats de son plan d'action reste satisfaisant.

La Réunion des musées nationaux a terminé en 1999 un plan d'action à trois ans, dont l'objectif était en grande partie la restauration des grands équilibres financiers et la mise en place des outils de gestion nécessaires au pilotage de l'établissement.

La reconstitution du fonds de roulement au niveau de celui de fin 1993 est réalisée depuis la fin 1997. L'équilibre financier des services éditoriaux et commerciaux est atteint depuis 1998. Les outils de gestion sont en voie d'adaptation, des progrès réels ayant été obtenus.

Le plan d'action de la RMN a été fondé sur deux objectifs : reconstituer en trois ans (1997-1999) les réserves de l'établissement et son fonds de roulement à leur niveau de 1993et rationaliser l'activité commerciale pour qu'elle parvienne au minimum à équilibrer son exploitation en 1999. Le premier concernait l'ensemble de l'établissement. Il supposait que la RMN dégage sur trois ans, toutes activités confondues, un bénéfice après acquisitions d'environ 12,195 M€ (80 MF), intégralement reversé au fonds de roulement.


 

1997

1998

1999

Total

réalisé

Plan sur

trois ans

 

M€

MF

M€

MF

M€

MF

M€

MF

M€

MF

Résultat d'exploitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- DAM

13,23

86,9

8,49

55,7

8,61

56,5

30,34

99,0

25,23

165,5

- Expositions

- 1,05

- 6,9

- 2,64

- 17,3

- 3,14

- 20,6

- 6,83

- 44,8

- 7,55

- 49,5

- SEC

- 2,70

- 17,7

1,19

7,8

- 1,86

- 12,2

- 3,37

- 22,1

- 4,16

- 27,3

Total exploitation

9,48

62,2

7,04

46,2

3,61

23,7

20,14

132,1

13,49

88,5

Section investissement

3,06

20,1

0,66

4,3

0,96

6,3

4,68

30,7

- 1,43

- 9,4

Reversement au fonds de roulement

12,55

82,3

7,7

50,5

4,57

30,0

24,82

162,8

12,06

79,1

Trois constats doivent être mis en valeur :

• les objectifs financiers globaux du plan ont été atteints dès la première année ; ils ont été multipliés par deux sur les trois années ;

• le dépassement des objectifs de 12,76 M€ (83,7 MF) provient essentiellement de deux secteurs : le droit d'entrée, en partie du fait d'une sous-consommation des crédits d'acquisition, et les investissements, du fait des importants reports ou décalages de projets ;

• l'équilibre des services éditoriaux et commerciaux a été obtenu dès la seconde année.

Si la première année du plan a été une réussite financière en obtenant dès 1997 la reconstitution du fonds de roulement prévue sur trois années, grâce au soutien actif des chefs d'établissement et des personnels, cela a été réalisé au détriment des acquisitions financées sur fonds propres et des investissements.

A la suite du plan d'action, un contrat d'objectifs triennal a été établi pour la période 2000-2002. Pour les raisons exposées plus loin, le conseil d'administration du 30 novembre 2000 a décidé le décalage de la période triennale, les orientations stratégiques de la RMN restant inchangées. Les activités de la RMN restaient divisées en 4 groupes :

• les activités contribuant à faire venir les visiteurs dans les musées et les expositions (groupe 1) ;

• les activités de conception et de production éditoriales (groupe 2) ;

• les activités de ventes de produits (hors la vente de billets d'entrée) (groupe 3) ;

• les activités centrales (groupe 4).

Cependant, les grands équilibres financiers ont dû être revus pour l'année 2000 pour les raisons suivantes :

• le déficit du programme des expositions des années 2002 et 2003 est largement supérieur à la tendance moyenne des dix dernières années (3,04 M€ [20 MF]) ;

• cette situation nécessite d'augmenter les tarifs de droit d'entrée, ce qui n'était pas envisagé précédemment de manière urgente (l'augmentation des droits d'entrée décidée devrait générer des recettes de 1,83 M€ (12 MF) en année pleine en 2002 et 2003) ;

• la réouverture de certains musées a été retardée en 2003 ;

Par ailleurs, un ajustement des dépenses d'acquisitions a été opéré en 2002 (- 457 347 € [- 3 MF]), tandis que le niveau de reversement des droits d'entrée aux musées services à compétence nationale a été remonté à 5 % en 2002 et 2003 (contre 3 % en 1999; il s'agit d'un pourcentage portant sur le droit d'entrée et le chiffre d'affaires commercial réalisé).

La RMN travaille donc actuellement sur une nouvelle période triennale 2001-2003 dont les derniers chiffrages doivent être validés par les directions de tutelle.

Dans ce contexte, la RMN a mis en place des chantiers importants sur ces trois années :

- amélioration de la fiabilité des comptes de bilan ;

- amélioration des procédures comptables ;

- mise en oeuvre en 2002 du logiciel de gestion des stocks et de l'approvisionnement « Hermès » ;

- renforcement des effectifs dans le domaine du contrôle de gestion ;

- réforme du plan de comptes de la structure de la comptabilité analytique.

b) Les résultats de l'exercice 2000

Les résultats décevants de l'année 2000 ont conduit la Réunion des musées nationaux (RMN) à opérer un prélèvement sur fonds de roulement de - 76 224 € (- 0,5 MF), au lieu du reversement prévu initialement .

 

Résultats 1999

EPRD(1) 2000

EPRD 2000 Reprévu

Résultats 2000

Ecart 2000/

EPRD

 

M€

MF

M€

MF

M€

MF

M€

MF

M€

MF

Résultat d'exploitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- DAM

8,6

56,5

7,4

48,3

7,2

47,0

8,2

53,6

+0,81

+5,3

- Expositions

-3,1

-20,6

-3,5

-23,0

-5,6

-36,5

-4,8

-31,7

-1,33

-8,7

- SEC

-1,9

-12,2

0,8

5,5

0,7

4,50

-3,1

-20,6

-3,98

-26,1

Total Exploitation

3,6

23,7

4,7

30,8

2,3

15,0

0,2

1,3

-4,49

-29,5

Section Investissement

2,6

17,0

-1,4

-9,2

-1,4

-9,0

-0,3

-1,8

+1,13

+7,4

Reversement au FDR

6,2

40,7

3,3

21,6

0,9

6,0

-0,1

-0,5

+3,37

-22,1

(1)Etat prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD)

Le résultat d'exploitation 2000 se situe légèrement au dessus de l'équilibre (+ 198 184 € [+ 1,3 MF]), mais l'origine des écarts au budget provient de deux causes essentielles : l'aggravation annoncée du déficit du budget des Expositions à laquelle s'ajoutent des événements exceptionnels venant pénaliser principalement le résultat des Services éditoriaux et commerciaux.

(1) Les performances par secteurs

Pour le secteur Développement et action muséographique (DAM) , on note d'(abord que la fréquentation payante reste en deçà des prévisions initiales de l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) (- 1 %), essentiellement du fait du décalage de la réouverture du musée Guimet, mais elle se situe à 9,1 millions de visiteurs, en hausse de 4,6 % par rapport à 1999. La hausse de fréquentation de Versailles et du Louvre (qui a accueilli en 2000 l'antenne des Arts premiers à la Porte des Lions) compense largement les baisses de fréquentation des autres musées.

Du côté des dépenses, les acquisitions réalisées sur fonds propres (hors la subvention de 1,524 M€ [10 MF], allouée par le ministère de la culture et de la communication pour compenser les effets financiers de la gratuité d'accès le 1er dimanche de chaque mois) se sont élevées à 7,82 M€ (51,3 MF), le budget autorisé augmenté des reports de crédits (1,829 M€ soit 12 MF, dont 1,29 M€ soit 8,5 MF pour le solde de la commode Riesener achetée en 1999) n'ayant pas été intégralement consommé : le report de 2000 sur 2001 s'élève ainsi à 91 469 € (0,6 MF).

Enfin, les projets de dépenses liées au développement des publics (communication, recrutement de chargés de développement locaux) ont été reportés en 2001, générant quelques économies, la RMN ayant orienté son action vers la restructuration préalable du département de l'accueil et du droit d'entrée et l'animation d'un véritable réseau local des personnels d'accueil et de caisse.

Pour le secteur Exposition , le déficit du budget initial est dépassé de 1,326 M€ (8,7 MF). Cette situation résulte d'une part d'une fréquentation plus faible qu'escomptée pour trois expositions organisées au Grand Palais (- 1,875 M€ soit -12,3 MF), compensée par le succès des expositions « Méditerranée » et « Les natures mortes de Manet », d'autre part de surcoûts afférents à certaines manifestations, notamment pour les dépenses de transport et de présentation des oeuvres (1,174 M€ soit 7,7 MF).

En ce qui concerne les Services éditoriaux et commerciaux (SEC), le chiffre d'affaires des SEC pour l'année 2000 s'élève à 80,22 M€ (526,2 MF), en augmentation de 3 % par rapport au budget initial et de 3 % également par rapport au chiffre d'affaires de l'année 1999. Si la part des produits RMN reste supérieure à 50 % (avec un taux de 52,3 %), elle continue de décroître, ce qui est préoccupant compte tenu des marges en amont réalisées par les départements producteurs de l'établissement et contraire aux objectifs de redressement fixés dans le projet de contrat État-RMN.

La masse salariale progresse de 8,7 % entre 1999 et 2000, y compris la provision pour congés payés. Hors évolution exceptionnelle de cette provision, la masse salariale progresse de 5,5 %, une partie de cette augmentation (1,2 point) provenant de la croissance des frais de personnel des services communs imputés aux SEC. Ceci explique la dégradation modeste mais réelle du rapport entre la masse salariale et les ventes, qui constitue également un indicateur de gestion du projet de contrat État-RMN.

Enfin, les autres charges d'exploitation évoluent globalement moins vite que le chiffre d'affaires. Tout au plus peut-on dire que le résultat déficitaire des SEC (- 3,14 M€ [-20,6 MF] en exploitation) eut été proche de l'équilibre (- 60 980 € [- 0,4 MF]) à périmètre comparable, c'est-à-dire hors impact des corrections liées à la sur-valorisation antérieure des stocks, à l'intégration des déficits sur les années antérieures de la filiale italienne et à la provision pour congés payés. Hors ces facteurs exceptionnels, la contribution au fonds de roulement (3,445 M€ soit 22,6 MF), aurait été supérieure de 152449 € (1 MF) à celle prévue dans le budget initial (3,29 M€ soit 21,6 MF)

En matière d'investissements , pour la première fois depuis plusieurs années, et malgré le report de nombreux investissements, pour des raisons indépendantes le plus souvent de la volonté de l'établissement, la contribution nette de cette section est négative (- 274 408 € [- 1,8 MF]), démontrant que la RMN rattrape son retard dans ce domaine. Il faut noter la diminution sensible de la contribution au fonds de roulement de cette section, comparée à l'exercice 1999 (+ 2,59 M€ [+ 17 MF]).

(2) Les dépenses affectées à l'acquisition d'oeuvres d'art

Les acquisitions sur crédits généraux (droits d'entrée24( * ) et subventions) s'élèvent en 2000 à 16,83 M€ (110,4 MF), dont 9 M€ (59,1 MF) financés sur subvention de l'État, contre 18,29 M€ (120 MF) en 1999, dont 10,85 M€ (71,2 MF) sur subvention d'État.

L'apport des excédents du droit d'entrée pour les acquisitions a représenté 7,82 M€ (51,3 MF) contre 7,44 M€ (48,8 MF) en 1999 compte tenu du niveau de consommation des crédits. Un report de crédits de 91 469 € (0,6 MF) a été réalisé sur le budget 2001 en avril 2001.

L'établissement réalise une augmentation importante de ses acquisitions sur fonds propres en 2000, si l'on considère que les 7,82 M€ (51,3 MF) s'entendent hors subvention compensatoire à l'adoption en 2000 de la gratuité d'entrée, le premier dimanche de chaque mois, dans les musées nationaux (1,52 M€ [10 MF]). Subvention comprise, le montant des acquisitions sur « fonds propres » augmente de plus de 25 % entre 1999 et 2000, à périmètre comparable.

Cette situation, non prévue dans le budget initial, résulte du montant des reports de crédits d'acquisition non consommés au titre de l'année 1999 (533 571 € [3,5 MF]) et de l'autorisation budgétaire de solder les opérations d'achat pour l'établissement public de Versailles de la commode de Riesener à hauteur de 1,295 M€ (8,5 MF).

Les acquisitions en dons et legs affectés et mécénat ont été en 2000 de 6,74 M€ (44,2 MF) contre 8,38 M€ (55 MF) en 1999.

(3) Les résultats des activités commerciales

Les résultats d'exploitation des Services éditoriaux et commerciaux pour l'exercice 2000 sont marqués en leur défaveur par trois phénomènes exceptionnels (voir première partie) :

- une sur-valorisation des stocks, constatée sur plusieurs exercices, a conduit à une correction importante qui grève le résultat 2000 ;

- les pertes d'exploitation de la succursale italienne « ROME », constatées au titre des années passées, ont été cumulées et enregistrées pour l'essentiel sur l'exercice 2000, alourdissant d'autant les charges d'exploitation courantes ;

- une approche plus rigoureuse du calcul de la provision pour congés payés conduit à constater une charge supplémentaire dont le poids sur l'exercice 2000 est loin d'être neutre.

Sans l'impact cumulé négatif, chiffré à hauteur de - 1,86 M€ (-12,2 MF) pour la sur-valorisation corrigée des stocks, - 365 877 € (-2,4 MF) pour les résultats négatifs de Rome et - 853 714 € (-5,6 MF) pour la provision exceptionnelle pour congés payés, les résultats des Services éditoriaux et commerciaux s'établiraient pour ainsi dire à l'équilibre sur l'exercice 2000 (- 60 979 € [0,4 MF]). Ces décisions de gestion exceptionnelles se montant à -3,08 M€ (-20,2 MF) sont donc directement à l'origine du déficit brut d'exploitation de - 3,14 M€ (- 20,6 MF) enregistré par les Services éditoriaux et commerciaux au titre de l'exercice 2000.

Enfin, et sans qu'il soit encore possible de le mesurer avec précision, il est certain que les retards de comptabilisation des opérations de coédition et de coproduction ont eu un impact négatif sur les résultats, celles-ci devant se traduire au global par un solde bénéficiaire.

RÉUNION DES MUSÉES NATIONAUX

ENTRÉES ET RECETTES DE L'EXERCICE 2000

Musées

Nombre

entrées payantes

Nombre entrées totales

Recettes

(en euros)

Recettes

(en milliers de francs)

Musées parisiens

 
 
 
 

Arts d'Afrique et d'Océanie

127 695

286 362

403 075,2

2 644

Arts et traditions populaires

12 541

36 360

32 319,2

212

Moyen Age - Cluny

144 512

262 738

491 800,5

3 226

Eugène Delacroix

25 341

38 591

59 152,2

388

Guimet

5 181

12 048

11,433,7

75

Hébert

1 929

3 015

4 116,2

27

Louvre

3 435 733

5 177 937

9 168 741,2

60 143

Orangerie des Tuileries

3 925

8 013

10 519,0

69

Orsay

1 676 449

2 297 926

8 926 499,7

58 554

Picasso

315 920

528 718

1 051 440,8

6 897

Total musées parisiens

5 749 226

8 651 708

20 159 096,0

132 235

Musées en

région parisienne

 
 
 
 

Antiquités nationales

36 338

86 392

74 547,6

489

Château de Blérancourt

4 289

7 447

8 842,0

58

Château de Compiègne

41 073

109 569

161 596,0

1 060

Château d'Ecouen

18 190

49 536

56 253,7

369

Château de Fontainebleau

232 239

341 174

1 070 497,0

7 022

Château de Malmaison

& Bois-Préau

39 491

60 301

150 314,7

986

Granges de Port Royal

4 660

8 367

9 451,8

62

Céramique (Sèvres)

19 512

31 159

58 235,5

382

Domaine de Versailles

2 578 327

2 840 861

 
 

Total musées en

région parisienne

2 974 119

3 534 806

1 589 738,3

10 428

Musées des autres régions

 
 
 
 

Adrien Dubouché (Limoges)

15 943

27 363

47 564,1

312

Message biblique

Marc Chagall (Nice)

139 625

185 188

586 014,0

3 844

Eyzies-de-Tayac

(musée préhistoire)

47 130

76 923

143 759,4

943

Ile d'Aix

18 313

40 168

34 605,9

227

Magnin (Dijon)

4 394

11 579

11 281,2

74

Maison Bonaparte (Ajaccio)

57 112

73 544

165 559,6

1 086

Musée des deux victoires (Mouilleron-en-Pareds)

1 684

2 766

4 573,5

30

Château/musée de Pau

73 308

105 449

233 399,4

1 531

Fernand Léger (Biot)

17 674

23 888

59 607,6

391

Picasso (Vallauris)

24 553

30 306

25 459,0

167

Total musées

des autres régions

399 736

577 174

1 311 823,7

8 605

TOTAL MUSEES

9 123 081

12 763 688

23 060 658,0

151 268

c) Les dysfonctionnements révélés par l'Inspection des finances

Dans son rapport sur les moyens d'acquisition d'oeuvres d'art par l'État de septembre 2001, l'Inspection générale des finances a attiré l'attention du Gouvernement sur l'affaiblissement de la contribution de la RMN, ainsi que sur un certain nombre de dysfonctionnements de cet organisme.

(1) L'adaptation de la politique d'exposition

Le rapport souligne que les moyens dégagés par la RMN se situent aux alentours de 50 MF, soit 7,6 M€ depuis une dizaine d'années. Cette stagnation est d'autant plus étonnante que cet établissement a pu bénéficier au cours de cette période de l'effet favorable consécutif à l'accroissement des recettes de billetteries des musées nationaux par suite de l'effet « Grand Louvre ». A l'origine du plafonnement de sa contribution, il y a, selon l'Inspection des finances la détérioration des résultats de la branche « exposition » de cet organisme.

Tout se passe comme si la RMN ne pouvait plus assurer l'équilibre des comptes de ses expositions. Le déficit qui s'établit à 40 MF soit 6,1 M€ pourrait passer à 50 MF, soit 7,6 M€ les années suivantes, ce qui le place au même niveau que la contribution de cet organisme à la politique d'acquisition des musées.

Les raisons de ce déficit sont largement structurelles . Elles tiennent à l'abondance de l'offre culturelle , à Paris en particulier, où l'on voit des expositions fleurir dans de multiples lieux comme les mairies - mais faut-il s'en plaindre ? - , mais aussi aux ambitions des grands musées qu'il s'agisse du Louvre ou d'Orsay.

Le paradoxe souligné, devant votre rapporteur spécial, par le nouveau responsable de la RMN est que, non seulement les arbitrages conduisent cet organisme à organiser au Grand Palais - en dépit de la lourdeur des frais fixes - des expositions dont le public est a priori limité -tel est le cas de l'exposition qui va prochainement y être organisée sur les « Arts décoratifs au temps de Louis XIII »-, mais encore le privent d'expositions qui trouveront un large public, et ce devrait être le cas de celle consacrée aux dessins de Léonard de Vinci, qui trouvera place sous la pyramide du Louvre. Il y a là un problème de coordination et de cohérence souligné par l'Inspection des finances, qui mérite toute l'attention du ministère de la Culture.

Le rapport fait un certain nombre de propositions. Il préconise :

- de déterminer le programme et le budget des expositions trois ans à l'avance, alors qu'actuellement l'approbation par le conseil d'administration n'intervient que l'année précédant les expositions ;

- de revoir la composition de la commission des expositions en s'efforçant de sortir d'une situation où les décideurs ne sont pas les payeurs ; il s'agit de faire prendre en considération non seulement des considérations d'intérêt scientifique, mais aussi des perspectives commerciales ;

- de trouver un mode d'organisation ne laissant pas des commissaires d'exposition, « seuls maîtres à bord », alors qu'il est important que les décisions prises pour la préparation d'une exposition tiennent compte des facteurs économiques.

En revanche, votre rapporteur est plus réservé sur le souhait manifesté par l'Inspection des finances de voir mettre en oeuvre une programmation plus commerciale au niveau des thèmes d'exposition.

Sans doute ne faut-il pas renoncer systématiquement à refaire des expositions à succès ayant u lieu dans un passé encore assez proche, mais il ne faudrait pas que ce genre de considération aboutisse à réserver le Grand Palais aux peintres impressionnistes, aux géants du XX ème siècle tels Picasso ou Matisse ainsi qu'à quelques privilégiés tels Georges de la Tour, Chardin ou Géricault.

Le rôle de la RMN est aussi de favoriser des expositions plus novatrices dans des genres, la sculpture notamment, ou pour des périodes injustement méconnues du grand public et qui mériteraient une consécration parisienne. La période récente a montré que c'était plutôt les musées de province qui organisaient ce genre d'expositions, naturellement réservées à des publics plus limités voire à un petit groupe d'initiés.

(2) L'affectation d'une proportion fixe des recettes de droits d'entrée aux acquisitions et la réforme des procédures d'achat

L'autre proposition de l'Inspection des finances concernant le fonctionnement de la RMN doit être remise dans le contexte d'une analyse soulignant le caractère non sélectif des procédures d'acquisition et le fait que le système actuel ne favorise pas la mise en réserve des crédits.

Dans ce but, il est proposé de sanctuariser une fraction des recettes de droits d'entrée perçus par la RMN, en l'occurrence 25 %, pour les affecter à des acquisitions .

Une telle politique suppose pour être pleinement efficace une réforme des procédures d'acquisition. Dans le même esprit que celui qui a conduit l'Inspection des finances à proposer, puis à faire adopter par le Gouvernement et le Parlement, une procédure de mécénat d'entreprise permettant d'acquérir des trésors nationaux, on pourrait effectivement chercher à éviter la dispersion actuelle des achats .

L'Inspection des finances a souligné dans son rapport la dérive qui conduit des instances d'acquisition à une dispersion des achats . La composition professionnelle des instances de sélection aboutit à un système dans lequel aucun conservateur ne critique les propositions de ses collègues de peur de l'être à son tour.

On note que cette position rejoint celle que l'on trouve de façon endémique dans les milieux du commerce, même si l'on a des raisons de penser que, ce qui est critiqué, c'est moins le faible niveaux de prix des acquisitions que le fait que ces dernières résultent de la mise en oeuvre de prérogatives de puissance publique, hier l'arrêt en douane, aujourd'hui la préemption.

La réforme proposée tendrait d'une part à obliger les musées à formaliser leur politique d'acquisition . On peut adhérer au principe, même si les exemples cités dans le rapport sont contestables, car on ne voit pas en quoi il est illégitime pour le musée d'Orsay de se constituer une collection de peintures nordiques ; bref, l'idée est bonne si elle se résume à l'obligation pour les musées de justifier leurs choix ; elle est plus critiquable si cela aboutissait à une normalisation de leur politique d'achat.

D'autre part, ce dispositif pourrait se combiner avec une déconcentration de la commission consultative actuelle en plusieurs instances axées autour d'une discipline. Votre rapporteur spécial note avec intérêt que ces propositions comportent la consultation d'experts extérieurs . Là encore, s'il s'agit d'obliger un conservateur à justifier le prix des oeuvres dont il propose l'acquisition, c'est bien ; mais le soumettre à la contre-expertise d'experts du marché n'apporterait aucune garantie supplémentaire, soit que ces derniers ne soient pas forcément plus compétents, soit que il n'ait aucun intérêt à entraver les initiatives d'un client potentiel. La question doit être traitée de façon plus globale en assurant la présence au sein des commissions d'achat de compétences extérieures au monde des musées français.

En définitive, le rapport de l'Inspection des finances a eu le mérite de déclencher une prise de conscience. Grâce à lui, on a réalisé que la protection des trésors nationaux souffrait d'un double handicap : les acquisitions d'oeuvres d'art ne sont pas une priorité de notre politique culturelle, tandis que les trésors nationaux ne font l'objet d'aucune attention particulière si ce n'est dans le cadre de la dation.

Avec l'adoption de la loi sur les musées de France, un grand pas a donc été franchi. Enfin, l'État aura les moyens, s'il sait mobiliser quelques grandes entreprises, d'acheter des trésors nationaux, qui jusqu'à présent, quittaient irrésistiblement le territoire national. Votre rapporteur spécial ne peut que s'en féliciter.

Mais, il reste du chemin à faire, car la bataille pour la préservation du patrimoine national ne se livre pas seulement aux frontières , lorsqu'il s'agit d'empêcher un trésor national de sortir. Une voie complémentaire serait d'imaginer des mécanismes fiscaux de nature à inciter les propriétaires privés à conserver les chefs-d'oeuvre qu'ils possèdent car, même avec le nouveau mécanisme, il n'est pas forcément très sain de faire reposer la défense de notre patrimoine uniquement sur la puissance publique .

Il faut se méfier enfin d'une espèce de néo-mercantilisme culturel qui conduirait à s'acharner à empêcher les chefs-d'oeuvre de sortir alors qu'il serait parfois plus intéressant de s'efforcer d'en rapatrier. Faut-il empêcher la sortie du n ième George de la Tour ou faire rentrer un Gustave Klimt significatif ? La question mérite d'être posée, connaissant les légitimes ambitions de la France comme haut lieu de la culture mondiale.

D. LE SPECTACLE VIVANT

Comme cela a été indiqué à l'occasion de la présentation des observations du rapporteur, le domaine du spectacle vivant bénéficie d'une traitement privilégié. Votre rapporteur ne peut globalement que se féliciter de cet effort, même s'il rappelle qu'il a été permis par des redéploiements peu orthodoxes sur le plan budgétaires.

1. Les orientations générales

Près de 25 M€ (160 MF) de mesures nouvelles (en Titre IV), soit un doublement des moyens en faveur des spectacles vivants par rapport à 2001, vont permettre de renforcer l'action de l'État autour de quatre priorités fondamentales :

- soutenir les disciplines en développement, les nouveaux lieux d'expressions artistiques et la production indépendante ;

- franchir une étape décisive dans la restauration des marges artistiques des réseaux du spectacle vivant ;

- placer l'éducation et la pratique artistiques au coeur de l'action de l'État ;

- dynamiser la recherche, la valorisation du patrimoine et la formation aux métiers du spectacle vivant.

A cet effort appréciable, s'ajoute une progression des moyens apportés aux établissements publics nationaux. 2 M€ (13,11 MF) accompagneront les projets artistiques des établissements de création, 700 000 euros (4 591 699 francs) sera consacré aux nouveaux projets pédagogiques des conservatoires supérieurs de musique et d'art dramatique (Institut nomade au CNSAD et enseignement du chant au CNSM de Lyon). Le Centre national de la danse bénéficiera d'une augmentation de 14 % de ses moyens d'action, en accompagnement des moyens consentis à l'ensemble du secteur chorégraphique.

(1) Soutenir les disciplines en développement, les nouveaux lieux d'expressions artistiques

Le secteur du spectacle vivant fait preuve en France d'une vitalité artistique remarquable notamment dans des disciplines en développement, , lesquelles mènent leurs aventures artistiques dans de nouveaux lieux de travail et d'expression.

Une série de disciplines - telles que la danse, les arts du cirque, les arts de la rue ou les musiques actuelles - bénéficieront de plus de 50 % des mesures nouvelles du budget d'intervention pour 2002, et ce dans 5 domaines :

• La danse, au travers de moyens importants destinés aux équipes de création (centre chorégraphique, compagnies) mais aussi aux conditions d'exercice de leur art : aides aux lieux de travail, aux résidences d'artistes, aides à l'écriture chorégraphique. L'objectif principal est d'accompagner l'émergence de nouveaux chorégraphes de talent, d'assurer la mobilité des artistes, le partage des outils de travail et de production en veillant à la promotion de la diversité des styles et des démarches de création. Pour ce faire, 15 % des mesures nouvelles du Titre IV (soit près de 3,5 M€ (22,95 MF)) lui seront consacrées.

• Les arts du cirque, par l'attribution de 2 M€ (13,11 MF) pour des actions structurantes dans le champ de la création, de la diffusion mais aussi de la formation, conformément aux mesures annoncées en juin dernier dans le cadre de l'Année des arts du cirque.

• Les arts de la rue, par une augmentation de 25 % des moyens qui leur sont actuellement dédiés. L'enveloppe de la commission nationale d'aide à la création et aux résidences sera doublée et les crédits alloués sur l'ensemble du territoire aux compagnies, aux lieux de fabrication et aux festivals seront significativement augmentés.

• Les « musiques actuelles » seront confortées par des moyens nouveaux 5 fois supérieurs à ceux attribués en 2001 pour la structuration du réseau des Scènes de musiques actuelles (SMAC) et le soutien à la diffusion internationale des industries musicales.

L'ensemble de ces moyens nouveaux contribuera au développement des « lieux intermédiaires », qui, en ce qui concerne le secteur du spectacle vivant, directement ou indirectement à travers les équipes artistiques qui les animent, bénéficieront de 1,5 M€ (10 MF).

(2) Restaurer les « marges artistique »s des réseaux institutionnels

6 M€ (39,35 MF) viendront renforcer les capacités de création, de production et de diffusion des centres dramatiques nationaux, des scènes nationales, des formations permanentes musicales (orchestres et centres de création), des opéras en région, de l'Opéra comique, des lieux de théâtre à Paris et des festivals de dimension internationale.

(3) Placer l'éducation et la pratique artistiques « au coeur de l'action de l'État » ;

Le ministère se mobilisera, dans le champ du spectacle vivant, avec la participation au plan ambitieux de cinq ans sur l'éducation artistique, clé de l'élargissement des publics et des pratiques. Le développement des enseignements artistiques spécialisés s'appuiera, dans le cadre de la charte des enseignements artistiques, sur le réseau des conservatoires nationaux de région et des écoles nationales de musique, afin de mieux prendre en compte leur nécessaire ouverture sur la cité et les pratiques des amateurs.

(4) Dynamiser la recherche, la valorisation du patrimoine et la formation aux métiers du spectacle vivant.

Les objectifs sont dans ce domaine exprimés de façon caricaturale dans cette « Novlangue », à la fois consensuelle et positive, qui caractérise le discours et l'action cultuelle actuelle : la « relance d'une véritable politique de la recherche dans le domaine du spectacle vivant, autour de champs d'investigation élargis au théâtre, à la chorégraphie, aux arts de la piste et de la rue, s'appuiera sur les centres de recherche, les sociétés savantes, la professionnalisation des chercheurs ainsi que les lieux de mémoire et de patrimoine des arts de la scène. »

La formation aux métiers du spectacle vivant sera développée par la mise en place d'un schéma professionnel des arts de la scène, notamment par l'organisation des diplômes d'État dans le domaine du théâtre, de la musique et de la danse, et par la poursuite du programme des centres de formation à l'enseignement de la danse et de la musique CEFEDEM.

2. Les aspects sectoriels : le cas du théâtre

La vie théâtrale en France se développe aujourd'hui autour de 5 théâtres nationaux, 43 centres dramatiques 25( * ) , 1500 compagnies indépendantes dont 600 environ aidées par l'État, 70 scènes nationales 26( * ) à vocation pluridisciplinaire mais fortement marquées par l'histoire de la décentralisation théâtrale, 500 théâtres de ville.

a) Une politique de renforcement des marges de manoeuvre

La politique menée par la nouvelle direction unifiée part du constat suivant : « l'érosion relative des financements de l'État depuis 1993 s'est traduite par une réduction de la capacité d'intervention réelle des institutions et des équipes indépendantes et par une diminution progressive de leurs budgets artistiques. Cette fragilité exposait le secteur à un risque majeur de retournement de tendance : baisse de l'activité puis de la fréquentation, réduction des contributions publiques, fermetures d'entreprises ».

D'où l'ambition d'engager une inversion de la tendance et de définir une relance de la politique du théâtre fondée sur une remise à niveau, étalée sur plusieurs exercices budgétaires, des moyens des établissements de production et de diffusion, ambition à laquelle a correspondu l'élaboration de la charte des missions de service public du spectacle

Cette charte a vocation à servir de cadre aux contrats d'objectifs qui doivent accompagner la quasi-totalité des aides financières. Sa mise en oeuvre et les engagements contractuels qui l'accompagnent supposent par ailleurs une relance de l'évaluation régulière et approfondie de l'activité des organismes subventionnés par les services du ministère.

Parallèlement, les moyens accordés au ministère de la culture et de la communication en faveur du spectacle vivant au cours des deux dernières années ont permis d'inverser ce processus.

En 2000, le secteur théâtral a majoritairement bénéficié des 12,2 M€ (80 MF) de mesures nouvelles, auxquels se sont ajoutés 7,62 M€ (50 MF) obtenus au titre de la loi de finances rectificative, ainsi que la consolidation des 2,29 M€ (15 MF) du « fonds de contractualisation ». L'exercice 2001 a été l'occasion de consolider ces avancées significatives.

Sur ces bases budgétaires, les faits qui ont marqué la politique en faveur du théâtre et des spectacles au cours des deux dernières années sont les suivants :

la mise en place de la réforme de la procédure déconcentrée de l'aide aux compagnies dramatiques qui a permis de mieux aider les équipes artistiques tout en favorisant le renouvellement des bénéficiaires.

Alors que le nombre total de compagnies aidées restait stable (autour de 600) et que les moyens consacrés à cette procédure progressaient de 17,71 M€ (116,2 MF) à 20,96 M€ (137,5 MF), la réforme de la procédure déconcentrée d'aide aux compagnies a permis :

- d'augmenter le nombre de compagnies conventionnées de 166 compagnies en 1998 à 250 en 2000 ;

- de relever la moyenne des subventions aux équipes artistiques de 28.660,42 € (188 000 F) en 1998 à 34 910,82 € (229 000 F) en 2000.

un renouvellement des responsables des grands établissements de production théâtrale que sont les centres dramatiques. En 2001, ont été notamment réalisés ou décidés les changements de direction des centres dramatiques de Nanterre, St Denis, Marseille, Nice, Villeurbanne, Limoges et des Tréteaux de France.

Parallèlement, il a été procédé au lancement du programme des scènes conventionnées qui permet de distinguer, à côté des réseaux institutionnels (théâtres nationaux, centres dramatiques, scènes nationales), de nombreux théâtres et lieux de spectacle qui, avec un réel ancrage de terrain, sont aujourd'hui des lieux de grande effervescence artistique de bon niveau en même temps que de rassemblement du public.

la reprise d'une réflexion d'ensemble sur les missions des scènes nationales à travers l'élaboration des contrats d'objectifs qui les conduit à une meilleure prise en compte de la danse et de la musique aux côtés du théâtre et à une plus grande participation des artistes à leurs activités quotidiennes.

b) La montée des dépenses de fonctionnement

Les dépenses de fonctionnement des institutions théâtrales ont connu une sensible accentuation au cours des dix dernières années.

La plupart des structures ont renforcé leur potentiel humain. Dans les scènes nationales par exemple, le nombre des personnels permanents est passé de 1154 emplois en 1997 à 1430 en 2000, pour les centres dramatiques il est passé de 810 à 1010 pour la même période. Ces évolutions correspondent à deux types de phénomènes :

• faire face aux charges de gestion liées à de nouveaux équipements (par exemple le nouveau théâtre du centre dramatique national de Toulouse)ou répondre « aux préoccupations des collectivités territoriales très attachées au rayonnement des théâtres sur le terrain social de leur zone d'implantation et dans les logiques de la charte des missions de service public du spectacle vivant » ;

• traiter la question de la mise en place progressive de la réduction du temps de travail. Pour les centres dramatiques, l'impact de cette mesure est évalué par exemple à 3 M€ (19,7 MF) et correspond à la création d'une centaine d'emplois nouveaux.

c) Une volonté de contractualisation systématique

Si la généralisation des contrats d'objectifs et de moyens fait effectivement partie des priorités du ministère, elle n'est pas encore mise en oeuvre pour les théâtres nationaux (Comédie Française, Odéon, Chaillot, La Colline, TNS) même si elle apparaît à travers de la lettre de mission que la ministre adresse aux directeurs au moment de leur nomination.

En revanche, pour les compagnies dramatiques conventionnées, le contrat prend la forme d'une convention de trois ans qui fixe les enjeux de la période pendant laquelle l'équipe artistique est aidée et précise les objectifs en termes de production à réaliser et de nombre minimum de représentations.

De la même façon, les centres dramatiques nationaux inscrivent leur action pour trois ans dans le cadre du contrat type de décentralisation dramatique fixé par l'arrêté du 23 février 1995 ; quant aux centres dramatiques régionaux, ils disposent d'un modèle de convention triennale largement inspiré du contrat des CDN.

C'est dans le domaine des scènes nationales que la situation est la plus complexe en raison du caractère plus diversifié des actions conduites par ces établissements.

On peut rappeler que le label de scène nationale est délivré par le ministère de la culture et de la communication au vu d'un projet d'orientation artistique cohérent. La durée initiale d'un projet artistique est de quatre saisons. Au terme de la première saison, le directeur de la scène nationale doit proposer à ses tutelles un contrat d'objectifs pour les trois saisons à venir - prolongement et traduction de son projet artistique en objectifs concrets et « mesurables ». La mise en place des contrats d'objectifs doit être l'occasion de s'assurer de l'adéquation entre les missions, les attentes des différents partenaires et le projet mis en oeuvre sur le terrain. L'octroi du label de scène nationale pour l'établissement concerné peut donc être remis en cause. La mise en place d'un contrat d'objectifs pour chaque scène nationale demeure une priorité.

On ne peut que se louer des intentions affichées dans la mesure où cette politique de contractualisation se fonde sur le rythme ternaire ; fixation conjointe des objectifs, évaluation des résultats et décision de renouvellement

Le suivi et le contrôle sont assurés par le conseil d'administration et par la DRAC. Lors de la dernière saison du contrat, l'inspection générale de la création et des enseignements artistiques de la DMDTS évalue, en liaison avec la DRAC, le résultat et la réalisation ou non des objectifs initialement prévus.

Suite à l'évaluation, les collectivités publiques décident s'il convient de demander au directeur de préparer un nouveau contrat d'objectifs.

Le ministère admet que cette politique volontariste a connu quelques difficultés de démarrage pour les raisons suivantes :.

- D'une part, durant les deux premières années (97 et 98) de la mise en oeuvre de cette nouvelle procédure, le débat entre le ministère et les organisations professionnelles a porté sur la question des moyens. Ainsi, à la notion de contrat d'objectif a été ajoutée la notion de moyens. La possibilité a ainsi été ouverte à l'occasion de la négociation de réajuster, collégialement entre les collectivités, le montant des subventions allouées à la mise en oeuvre du projet.

- D'autre part, les directeurs de scènes nationales à qui, il revenait de préparer le document contractuel, étaient dans leur grande majorité peu préparés à ce type d'exercice. En effet, il fallait passer, dans la relation contractuelle, d'une situation où le directeur avait ou non à accepter un cahier des charges à une situation d'évaluation et de prospective des moyens à mettre en oeuvre et des résultats à attendre.

Au-delà de ces aspects de politique culturelle, il convient de remarquer que les scènes nationales connaissent aujourd'hui des évolutions. Au cours des deux dernières années, 13 scènes ont connu un changement de directeur. Les nouveaux directeurs n'ont, conformément au texte de la circulaire, à engager la rédaction de leur contrat d'objectifs qu'au cours de l'année qui suit leur nomination. Vingt contrats sont, selon le ministère, prêts à être signés.

Enfin, un certain nombre de situations restent bloquées (13) pour des raisons d'ordre divers : désaccord entre les collectivités partenaires, conflits liés à la question des moyens mis à la disposition de la scène nationale ou attente pour la scène nationale de nouveaux locaux de travail venant sérieusement modifier l'économie et le fonctionnement du théâtre.

D'une façon générale la procédure de contractualisation s'avère plus longue que prévue initialement.

On note enfin qu'afin d'homogénéiser les évaluations pratiquées chaque année pour mesurer l'activité des grands établissements de production et de diffusion, un nouveau cadre comptable analytique a été élaboré en lien avec le syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndéac). Ces nouveaux documents standardisés, baptisés UNIDO, ont été transmis en décembre 2000 aux directions régionales des affaires culturelles et devraient être opérationnels pour l'analyse des bilans de l'exercice 2002.

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