Annexe 2 - PLUIE ET POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE

Il existe un lien naturel entre la pluie et la pollution atmosphérique. L'air contient des particules et des gaz d'origine naturelle (sable, émissions volcaniques, gaz carbonique) et d'origine humaine (chauffage, transport) qui vont se redéposer au sol, avec ou sans transformation, par temps sec et par temps humide. Les particules se redéposent au sol pratiquement à l'identique, mais les gaz se transforment en acides par réaction chimique au contact de l'eau dans les gouttelettes nuageuses. La pluie est donc naturellement chargée.

Cette charge est non seulement naturelle, mais est même utile : « en l'absence de germes créés par les poussières, les gouttelettes d'eau ne parviendraient pas à atteindre une taille et un poids suffisant pour vaincre l'agitation moléculaire de l'air et arriver jusqu'au sol. Il est donc normal que l'eau de pluie soit impure (...). Dans une certaine mesure, la pollution atmosphérique est nécessaire à la formation de la pluie » (Encyclopédie de l'hydrologie urbaine, sous la coordination de B. Chocat - ed Tec et doc - 1997).

La pollution atmosphérique influence même la quantité des précipitations. Ainsi, dans les grandes métropoles urbaines, il pleut en moyenne un tiers de moins le samedi et le dimanche que le jeudi et le vendredi, jours où le réchauffement et la pollution sont au maximum.

En France, les émissions gazeuses ont beaucoup diminué au cours des deux dernières années mais la pollution de l'air, et par conséquent la pollution de la pluie, est l'une de celles qui s'exporte le mieux. Le soufre et l'azote, par exemple, à l'origine des pluies acides - voir annexe spécifique - viennent pour l'essentiel des pays limitrophes.

Les retombées de la pollution atmosphérique (gaz et particules) peuvent avoir lieu par temps sec (« les dépôts secs ») et par temps humide (« les dépôts humides »). Les retombées incorporées aux pluies ne forment qu'une fraction minime des retombées totales, qui viennent par conséquent pour l'essentiel par temps sec.

La répartition retombées sèches/retombées humides s'établit comme suit :

Dépôts atmosphériques (en kg/ha/an)

Dépôts humides (mini-maxi)

Dépôts totaux (mini-maxi)

Part des dépôts humides dans les dépôts totaux

Hydrogène (H+)

0,01-0,5

0,01-0,7

90 %

Soufre/sulfate (S-SO 4 )

3,3-19,6

5,3-47,5

51 %

Nitrates (N-NO 3 )

0,7-9,1

1,9-25,8

37 %

Ammonium (N-NH 4 )

0,3-12,2

0,3-43,6

64 %

Potassium (K)

0,2-5,8

0,7-39,1

20 %

Calcium (Ca)

1,2-15,7

2,2-47

45 %

Magnésium (Mg)

0,3-3,8

0,3-30,2

56 %

Chlorures (Cl)

2,9-58,9

5,5-436

33 %

Sodium (Na)

0,4-45,6

3,2-137

23 %

Source : École des mines de Douai - Audition du 20 février 2002

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