B. LES AVANCÉES PERMISES PAR LE TRAITÉ DU 7 JUILLET 1998

A l'image des accords conclus avec l'Italie et l'Allemagne, le traité franco-espagnol du 7 juillet 1998 institue des centres de coopération policière et douanière (CCPD) installés à proximité de la frontière et destinés à accueillir un personnel composé d'agents des deux parties.

L'article 4 précise qu'ils seront implantés en lieux et place des quatre commissariats communs créés par l'arrangement administratif du 3 juin 1996, les parties pouvant ultérieurement modifier le nombre et la localisation de ces CCPD.

L'article 5 précise la vocation des CCPD qui sont à la disposition de l'ensemble des services chargés de missions de police et de douane en vue de favoriser le bon déroulement de la coopération transfrontalière en matière policière et douanière, et notamment de lutter contre l'immigration irrégulière , la délinquance frontalière , et les trafics illicites , ainsi que de prévenir les menaces à l'ordre public .

Les personnels des CCPD exercent une double mission :

- un rôle d'information , par le recueil et l'échange de renseignements et la réponse aux demandes d'information des services français et espagnol ;

- un rôle opérationnel , en apportant l' assistance requise par les services compétents français ou espagnols en matière de remise des personnes en situation irrégulière, de participation à des opérations d'observation ou de poursuite transfrontalières ou de coordination de mesures conjointes de surveillance dans les zones frontalières respectives.

L'article 8 pose le principe du travail en équipe des agents français et espagnols. Chaque partie accorde aux agents de l'autre Etat la même protection et assistance qu'à ses propres agents. Au sein des CCPD, les agents effectuent leur service sous leur uniforme national en portant leurs armes réglementaires à la seule fin d'assurer, le cas échéant, leur légitime défense.

Le premier CCPD a été inauguré le 25 novembre dernier au Perthus (Pyrénées-Orientales). Pour la partie française, il comporte sous la responsabilité d'un commissaire de police, chargé des fonctions de coordonnateur, 8 fonctionnaires de la police nationale, 4 représentants de la gendarmerie et 2 fonctionnaires des douanes. La partie espagnole est constituée d'agents de la Guardia civil et de la Policia nacional (10 personnes au total).

Les trois autres CCPD situés à Melles Pont du Roi (Haute-Garonne), Canfranc-Somport (Aragon) et Biriatou (Pyrénées Atlantiques) seront en principe opérationnels fin 2003.

Chaque CCPD comprendra une salle opérationnelle reliée aux différents fichiers de la gendarmerie, de la police nationale et des douanes et aux centres de commandement respectifs de ces services.

Le traité du 7 juillet 1998 organise par ailleurs une coopération directe entre services de part et d'autre de la frontière . Chaque service français de la gendarmerie, de la police et des douanes se voit désigner un correspondant espagnol avec lequel s'effectuent des échanges privilégiés d'information et de personnels.

Une annexe au traité énonce l'ensemble des services concernés qui couvrent, côté français, les cinq départements frontaliers (Pyrénées-Atlantiques, Hautes Pyrénées, Haute Garonne, Ariège, Pyrénées-Orientales), et le cas échéant certains services régionaux (service régional de police judiciaire et direction interrégionale de la police aux frontières de Bordeaux), et côté espagnol les quatre communautés autonomes du Pays basque, de Navarre, d'Aragon et de Catalogne. Toutefois, la liste figurant dans cette annexe n'étant pas complète, un additif a été rédigé, le temps nécessaire à l'établissement de la liste complète des services compétents pour exercer la coopération directe expliquant, selon les indications fournies à votre rapporteur par le gouvernement, le retard pris pour la procédure de ratification du traité.

Les unités chargées de la coopération directe ont pour mission, aux termes de l'article 10 :

- de coordonner leurs actions communes dans la zone transfrontalière, notamment pour lutter contre la délinquance frontalière et prévenir les menaces à la sécurité et à l'ordre publics,

- de recueillir et d'échanger des informations en matière policière et douanière.

L'article 11 prévoit le détachement d'agents dans les services ou unités de l'autre partie. Ils peuvent être chargés de participer à des enquêtes communes et à la surveillance de manifestations publiques. Il ne sont en revanche pas compétents pour l'exécution autonome de mesures de police.

Hors des situations de détachement, les services de l'un des deux pays peut mettre à la disposition des unités opérationnelles de l'autre pays ou des CCPD un ou plusieurs agents pour des durées inférieures à 48 heures et selon les besoins liés à une affaire particulière.

Enfin, dans le cadre de ses dispositions générales, le traité impose des réunions périodiques (2 fois par an) des services compétents des deux parties au niveau local et des responsables locaux des CCPD, afin de dresser le bilan de leur coopération et d'élaborer un programme de travail commun et des stratégies coordonnées. Des échanges de stagiaires, des visites périodiques, une formation linguistique, la communication de certaines publications ou encore l'établissement d'un code simplifié commun pour désigner les lieux des infractions sont mentionnés comme autant de moyens de faciliter la coopération.

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