2. Le renouveau des relations économiques franco-algériennes

Le bilan des relations économiques franco-algériennes pour l'année 2002 laisse apparaître une progression sensible par rapport aux années précédentes. Les relations commerciales se sont densifiées en 2002 pour atteindre un flux croisé d'environ 6,5 milliards d'euros (la France a dégagé en 2002 en excédent commercial de 1 Md €, contre 800 M € en 1999). Les exportations françaises se sont ainsi accrues de 60 % en trois ans et dépassent désormais 3,7 milliards d'euros. Les exportations françaises se composent essentiellement de biens d'équipement (28 %), du secteur automobile (21 %), les marques Renault et Peugeot-Citroën détenant 64 % du marché, et de produits pharmaceutiques. Nos importations se sont accrues dans la même proportion en raison essentiellement de la hausse du prix des hydrocarbures qui composent 96 % de nos importations d'Algérie. Elles ont atteint près de 2,7 milliards d'euros en 2002. L'Algérie fournit à la France 25 % de gaz naturel. La France est désormais le premier partenaire commercial de l'Algérie (1 er fournisseur - 23 % - 2 e client - 15 %). L'Algérie est devenue pour la France son 1 er partenaire hors OCDE avec la Pologne.

Surtout, les investissements français en Algérie, s'ils demeurent modestes, ont néanmoins progressé en 2000-2001. Le montant total des grands contrats (supérieurs à 3 M € ) est estimé à 565 millions d'euros contre 106 millions d'euros en 1999. Près d'une centaine d'entreprises françaises opère aujourd'hui sur le marché algérien, employant près de 6 000 personnes.

Plusieurs grands contrats ont été conclus récemment : GDF s'est engagé aux côtés de la Sonatrach dans l'exploration, l'exploitation et la commercialisation du champ gazier d'Ahnet (investissement total de 2 Mds $, avec une participation de GDF à hauteur de 25 %) ; SPIE-CAPAG a signé à la mi-décembre 2000 un contrat de 364 millions d'euros portant sur l'oléoduc reliant Ouargla au port d'Arzew ; la société ENTREPOSE a remporté le premier lot d'un projet de développement d'un gisement de gaz pour 120 millions de dollars ; TOTAL-ELF-FINA a conclu en octobre 2001 un contrat d'exploration d'un bloc au sud-est du pays (investissements de 15 à 25 millions de dollars) ; DANONE s'est associé avec la société algérienne Djurdjura pour l'installation d'une usine de produits laitiers ; CASTEL s'est engagé dans la production en Algérie de boissons gazeuses ; MICHELIN s'est réimplanté en Algérie en août 2002 (après huit ans d'absence).

Le développement des investissements français en Algérie , tant souhaité par les autorités algériennes, dépendra néanmoins des progrès accomplis dans la mise en oeuvre des réformes économiques que la France cherche à appuyer. Un accord bilatéral de conversion de dette en investissements privés d'un montant de 61 millions d'euros a été signé le 17 décembre 2002 à Alger.

Les autorités françaises ont, en outre, pris en 2000 diverses mesures de nature à favoriser le développement de nos relations commerciales avec l'Algérie : assouplissement de notre politique d'assurance-crédit ; suppression du protocole de sécurité ; normalisation des conditions d'aide pour les exportateurs (assurance-foire, assurance-prospection) ; éligibilité de l'Algérie à la Réserve Pays Emergents et au FSP (Fonds de solidarité prioritaire). L'Algérie est avec le Maroc, la Tunisie et le Vietnam l'un des quatre pays au monde à bénéficier de tous nos outils financiers d'aide au développement .

De plus, les administrations françaises apportent dans de nombreux domaines un soutien technique à leurs partenaires algériennes (développement des partenariats secteur public / secteur privé ; soutien dans les négociations de la partie algérienne avec l'OMC ; assistance technique dans les domaines du développement durable et de l'aménagement du territoire.

Lors de la visite du Président de la République en Algérie, l'AFD (Agence française de développement) a signé à cette occasion trois conventions d'un montant total de 95 millions d'euros (banque, habitat, eau) ; la France apportera, entre autres, son appui à la modernisation des infrastructures de transports (métro d'Alger, réseaux ferroviaires), à la modernisation des réseaux de distribution d'eau potable et au développement du secteur de l'habitat.

Enfin, la compagnie Air France a récemment décidé de reprendre ses vols entre la France et l'Algérie. Deux lignes : Paris-Alger et Marseille-Alger seront ouvertes. Les vols étaient interrompus depuis la prise d'otages d'un avion airbus de la compagnie le 24 décembre 1994.

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