ANNEXE I : POLITIQUE ET CAPACITÉS DE DÉFENSE DES SEPT FUTURS NOUVEAUX MEMBRES DE L'OTAN

(Source : ministère des Affaires étrangères 13 ( * ) )

1. BULGARIE

Aspects politiques

La Bulgarie a affirmé dans ses prises de position officielles à l'OTAN et devant l'Union européenne, sa volonté de contribuer à la sécurité du continent européen : adhésion à l'OTAN et à l'UE, présidence de l'OSCE pour 2004, intention de participer pleinement à la PESD.

La Bulgarie est bien insérée dans les dispositifs de coopération régionaux d'Europe centrale et surtout balkanique (en particulier, l'initiative pour l'Europe du sud-est, sous l'égide de l'OTAN).

Les réformes de politique intérieure recommandées par l'OTAN ont été adoptées. Le système judiciaire a été réformé, la lutte contre la corruption a été intensifiée (mesures pénales, mise en place d'une Commission anti-corruption), les exportations d'armements mieux réglementées. Il reste néanmoins à contrôler la mise en oeuvre de ces mesures.

En revanche les réformes sociales (lutte contre la pauvreté et insertion des Roms) restent limitées.

Capacités militaires

La Bulgarie a fait le choix de la professionnalisation. Actuellement, 31% des effectifs de l'armée bulgare sont professionnalisés. L'armée de l'air et la marine seront complètement professionnalisées en 2006, l'armée de terre en 2010.

La professionnalisation et l'adhésion à l'OTAN sont accompagnées d'efforts de formation spécifiques : l'accent est mis sur la spécialisation et la formation linguistique afin de permettre aux militaires bulgares de participer aisément aux opérations de maintien de la paix.

La Bulgarie a commencé la réduction du format de ses troupes pour tenir compte de l'évolution stratégique de la dernière décennie et améliorer l'intéropérabilité avec l'OTAN. Les effectifs militaires devraient atteindre 45.000 hommes en 2004, pour un objectif de 32.000 hommes à plus long terme.

Évolution des effectifs de l'armée bulgare

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

101 500 (49 300)

50 400

6 100

19 300

2001

77 260 (49 000)

42 400

5 260

18 300

2002

68 400 (49 000)

31 050

4 370

17 780

2003

51 000 (49 000)

25 000

4 370

13 100

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

La Bulgarie consacre actuellement 2,6% de son PIB aux dépenses de défense, en mettant l'accent sur les dépenses d'équipement.

La restructuration de l'armée bulgare a bien progressé mais la mise en place de systèmes de communication modernes ne sera effective qu'en 2006. La mise à niveau des bases ariennes et des flottes d'hélicoptères n'est pas achevée. Les lacunes en transport stratégique sont importantes. Enfin, le problème de la protection rigoureuse des documents classifiés de l'OTAN reste entier, en dépit de nombreuses missions d'experts de l'OTAN au sein des services de sécurité bulgares.

Dans la présentation des résultats de son plan d'action pour l'adhésion (automne 2003), la Bulgarie a annoncé plusieurs projets : modernisation d'hélicoptères MI 17 et MI 24, de MiG 29 et de deux bases aériennes pour répondre aux exigences de l'OTAN ; modernisation des équipement d'information, de communication et de navigation.

La Bulgarie envisage l'achat de 6 frégates et de 2 sous-marins. Elle a également fait part aux Alliés d'un projet de contrat pour l'installation de radars secondaires et de 6 stations radars modernisées, opérant pour la défense aérienne.

Par ailleurs, la Bulgarie a achevé la destruction de ses missiles SS-23, Scud et Frog et mené une réduction de 62% de ses blindés et de 50% de ses avions de combat. Elle poursuivra son programme de réduction d'équipements excédentaires dans le domaine des munitions et autres systèmes d'armes.

La Bulgarie contribue aux opérations de l'Alliance : 230 hommes dans les Balkans, 50 en Afghanistan. Elle participe également à la coalition internationale en Irak (500 hommes).

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

Dès son adhésion, la Bulgarie mettra à disposition de l'Alliance :

- armée de terre : 1 brigade d'infanterie mécanisée, 1 bataillon NBC (nucléaire, bactériologique et chimique), 1 compagnie d'approvisionnement, 1 compagnie de génie, 1 compagnie de franchissement (ponts flottants), 1 groupe « opérations spéciales », 1 compagnie civilo-militaire et 1 détachement « mouvements ferroviaires ». À terme, la Bulgarie prévoit également de mettre à disposition de l'Alliance 1 poste de commandement divisionnaire, 1 compagnie de transport terrestre, 1 unité de police militaire et 1 unité de génie de l'air ;

- marine : 1 corvette et 1 bateau anti-mines ;

- armée de l'air : 2 hélicoptères de transport, 4 avions et 4 hélicoptères de combat, 1 unité de génie de l'air.

La Bulgarie ne sera réellement interopérable avec les troupes de l'Alliance sur toutes les opérations qu'à un horizon de 10 ans. La modernisation se poursuivra donc, dans le cadre de l'Alliance.

La position géographique de la Bulgarie (comme la Roumanie) est un atout pour l'Alliance. Son adhésion favorisera la consolidation et la stabilisation des Balkans. Elle offre également un point d'appui proche des zones de crises (notamment pour les Balkans).

2. ESTONIE

Aspects politiques

La coopération régionale avec les pays de la Baltique s'est intensifiée, tant dans les domaines politiques que militaires (exemple de l'initiative Baltsea à laquelle la France participe).

L'Estonie a confirmé les progrès effectués en matière d'insertion de la minorité russophone (test linguistique simplifié pour obtenir la nationalité estonienne, cours d'estonien pris en charge financièrement par l'État).

Capacités militaires

L'Estonie conserve un système de conscription pour des raisons politiques (élément d'identité nationale). Elle a cependant accru le nombre des professionnels au sein des structures opérationnelles des forces armées, et réduit le nombre de conscrits et de réservistes. Les forces armées professionnelles sont de mieux en mieux formées. Elles représentent 2500 hommes (auxquels s'ajoutent 3000 conscrits et 1100 réservistes).

Évolution des effectifs de l'armée estonienne

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

4 340 (2 490)

3 980

320

36

2001

4 450 (2 790)

4 040

300

110

2002

5 510 (1 310)

2 250

440

220

2003

5 510 (1 310)

2 250

440

220

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

Les dépenses budgétaires se maintiennent à 2% du PIB dont un cinquième pour l'équipement.

Les réformes en matière de sécurité de l'information classifiée qui constituaient le point noir de l'évaluation annuelle précédente ont été menées à terme cette année (résultats positifs de l'inspection du bureau de sécurité de l'OTAN).

L'Estonie a renforcé sa spécialisation sur les bateaux démineurs. En 2002-2003, la priorité en termes d'équipement, allait aux capacités de réaction rapide et à la surveillance aérienne. L'Estonie a pu doter sa brigade d'infanterie de systèmes de défense aérienne de courte portée et de systèmes de missiles anti-chars. Elle a installé fin 2003, 20 radars de surveillance côtière.

Dans son dernier plan d'action, l'Estonie a présenté un important programme d'acquisitions (véhicules, armement, équipement NBC, de surveillance et de communication, équipement personnel, munitions, matériels et équipement divers). De plus, l'Estonie prévoit de se doter d'équipements de déminage à l'horizon 2007-2015

L'Estonie a déployé une trentaine d'hommes sur les opérations de l'OTAN dans les Balkans ainsi que 6 hommes dans la FIAS en Afghanistan. L'Estonie a par ailleurs affecté une cinquantaine de personnes à la force de stabilisation en Irak. L'Estonie participe également à l'ensemble des opérations de l'UE. Au total plus de 200 personnes sont déployées dans le cadre d'opérations internationales, ce qui est significatif au regard de la dimension, très réduite, de l'armée estonienne.

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

L'Estonie donne la priorité au développement de forces de réaction rapide. Elle dispose désormais d'un centre de commandement des opérations interarmées, apte à conduire et coordonner la participation d'unités estoniennes à des opérations internationales. Elle prévoit de mettre à la disposition de l'Alliance :

- armée de terre : d'ici fin 2005, 1 bataillon d'infanterie professionnel accompagné d'unités de réserve en soutien affectées chaque année dans la structure opérationnelle, 2 équipes de démineurs, 1 section de police militaire ; d'ici 2008, 1 équipe de spécialiste civilo-militaire ;

- marine : 2 bateaux de guerre des mines d'ici 2006 ;

- armée de l'air : l'objectif est d'assurer la surveillance aérienne et la police de l'air ; la création d'une équipe de contrôle de mouvement aérien est prévue pour 2009.

L'Estonie attache une très grande importance à son entrée dans l'OTAN. Il s'agit pour elle de la seule protection crédible dont elle dispose face à la Russie, toujours considérée par elle comme une menace majeure.

La réforme de défense a été menée avec sérieux et les capacités de projection extérieure des unités estoniennes, déjà insérées dans des structures régionales, sont réelles.

3. LETTONIE

Aspects politiques

Les relations avec la Russie restent difficiles : refus russe de signer l'accord sur les frontières communes, critiques récurrentes sur le traitement de la minorité russophone. La Lettonie a pourtant réalisé des efforts substantiels en matière de droit des minorités (en particulier pour le système scolaire et universitaire). Seul l'accès à la citoyenneté lettone reste difficile, même si le mouvement de naturalisations s'accroît fortement.

La Lettonie cherche provisoirement à valoriser la coopération avec ses deux voisins baltes, surtout au niveau militaire (Baltbat, Baltnet).

Au niveau interne, la corruption reste forte, en dépit des mesures législatives adoptées récemment.

Capacités militaires

La professionnalisation des armées a été décidée en juillet 2003 et devrait aboutir en 2007. Actuellement, les armées lettones comptent environ 6 000 personnes.

Évolution des effectifs de l'armée lettonne

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

4 960 (2 150)

2 350

880

130

2001

6 500 (2 050)

3 100

840

210

2002

5 500 (1 600)

4 300

930

270

2003

4 880 (1 600)

4 000

620

250

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

La Lettonie a réorganisé ses structures de forces conformément aux préconisations de l'OTAN : elle dispose à présent d'unités (terrestres) mobiles et facilement déployables.

Elle a par ailleurs renforcé sa spécialisation sur le déminage maritime (seule composante maritime développée), les unités médicales de théâtre et la protection NBC (à horizon 2006).

Son objectif prioritaire est à présent la modernisation de son système de contrôle et de défense aérien. Elle compte sur l'assistance de l'Alliance en la matière.

Les ressources attribuées à la défense restent toutefois faibles, notamment en vue du financement de la professionnalisation des armées.

La Lettonie dispose de 7 hommes dans la KFOR ; de 9 hommes dans la FIAS (une équipe médicale et un officier de liaison) ; elle a déployé 300 hommes (une compagnie d'infanterie) dans le secteur américain en Irak.

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

La Lettonie mettra à disposition de l'Alliance des unités flexibles et déjà internationalisées et renforcera les capacités NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) de l'Alliance et les unités de soutien (médicales, déminage).

- armée de terre : 1 bataillon d'infanterie disponible d'ici à 2005, 1 bataillon avec des éléments de soutien d'ici à 2009 ; à terme, des unités de génie et de déminage ;

- marine : participation prévue aux opérations de l'OTAN dans le domaine du déminage ;

- armée de l'Air : développement des capacités de surveillance aérienne.

La Lettonie a globalement respecté ses engagements de modernisation par rapport à l'Alliance même si elle reste en retard comparé à ses voisins baltes.

Elle mettra à disposition de l'Alliance des unités flexibles et déjà internationalisées ; elle renforcera les capacités NRBC de l'Alliance et les unités de soutien (médicales, déminages...).

4. LITUANIE

Aspects politiques

La Lituanie participe activement à la coopération politique et militaire balte. Elle a par ailleurs développé, dans le cadre du Parlement de l'OTAN, des relations suivies avec l'Ukraine et les pays du Caucase. Les relations avec la Russie se sont nettement améliorées (résolution de la question du transit vers Kaliningrad, signature d'un accord frontalier).

Les réformes internes en matière de lutte contre la corruption et d'insertion des minorités se poursuivent.

Capacités militaires

La Lituanie procède progressivement à la professionnalisation des armées (deux-tiers des effectifs seront professionnels en 2004) et réduit ainsi le format de ses troupes. L'objectif est d'atteindre le nombre de 8 000 professionnels et 2000 conscrits en 2008. La formation a été renforcée et la Lituanie devrait apporter à l'Alliance des troupes mobiles, performantes et rapidement déployables.

Évolution des effectifs de l'armée lituanienne

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

11 130

6 750

1 320

970

2001

12 190

7 500

580

800

2002

13 510 (4 200)

8 100

650

1 000

2003

12 700 (4 700)

7 950

650

1 150

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

La Lituanie a dégagé des priorités de spécialisation pour les opérations extérieures : déminage maritime et forces spéciales. Elle souhaite également constituer une défense aérienne moderne pour mieux protéger son territoire.

Le budget alloué à la défense reste toutefois faible (2 % par an, dont il faut déduire des dépenses de sécurité intérieure) mais axé sur la modernisation des équipements (35 % du budget).

La Lituanie s'est dotée (avec l'aide des États-Unis) de missiles portatifs sol-air Stinger et anti-char Javelin et de véhicules de reconnaissance Hummer.

La marine lituanienne maintiendra en service 2 frégates Grischa (de type soviétique) jusqu'en 2008. Les capacités de la marine en termes de surveillance côtière et de lutte anti-mines devraient être modernisées en 2004, notamment par l'acquisition de radars et de nouveaux équipements.

La Lituanie qui dispose dans le cadre de la défense aérienne de 2 avions de type L-39, envisage l'acquisition (en commun avec les deux autres États baltes) de 12 aéronefs. De même, elle prévoit de développer son système de défense aérienne par l'achat de radars et de systèmes de communication performants (Balnet).

Les prévisions d'acquisitions de la Lituanie pour la période 2004-2009 concernent des systèmes de défense sol-air courte portée, des systèmes anti-chars moyenne et longue portée, des équipements tactiques de communication, des moyens de transports de personnel et de fret, des équipements logistiques, des équipements divers : matériels de protection NBC (nucléaire, bactériologique, chimique), de déminage, de vision nocturne, armes légères d'infanterie

La Lituanie est engagée dans la KFOR (115 hommes), la FIAS (2 hommes) et en Irak (50 soldats).

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

La Lituanie mettra à disposition de l'Alliance :

- armée de terre : en 2005, 1 bataillon sera prêt pour des missions article 5, rejoint en 2008 par un second bataillon. Ils feront partie de la brigade de réaction, prévue pour être opérationnelle fin 2010 (3 bataillons d'infanterie et 1 bataillon de soutien au combat) ;

- marine : sa formation sera renforcée s'agissant des questions de surveillance côtière et de lutte anti-mines pour participer aux opérations de l'Alliance dans ces domaines ;

- armée de l'air : un centre de formation de l'armée de l'air et un bataillon de défense aérienne sont en cours de constitution.

La Lituanie a annoncé son intention d'intensifier sa participation aux opérations extérieures de l'Alliance. Elle a par ailleurs déjà identifié les bataillons les plus performants qu'elle mettra à disposition de l'Alliance.

Si les forces lituaniennes sont bien entraînées et interopérables avec l'Alliance, l'OTAN souhaiterait que la Lituanie renforce sa spécialisation et consacre moins de moyens à sa défense strictement territoriale au profit du renforcement du système de la défense collective de l'OTAN.

5. ROUMANIE

Aspects politiques

La Roumanie participe activement à la stabilisation de l'Europe du Sud-Est (nombreuses coopérations politiques et militaires avec les pays balkaniques dans un cadre bilatéral et régional). Son contentieux frontalier avec l'Ukraine est en voie de résolution.

Au plan intérieur, la Roumanie a adopté en 2003 un dispositif législatif conséquent, destiné à lutter contre la corruption et la criminalité organisée : l'indépendance de la justice est consolidée, l'organisation et la formation des gardes-frontières est renforcée.

Au niveau social, l'intégration des Roms et, plus généralement, le respect des minorités linguistiques a progressé. Des efforts ont également été faits dans le secteur de la protection de l'enfance.

Capacités militaires

La réduction des effectifs (environ 100 000 hommes actuellement) se poursuit dans le cadre de la professionnalisation des armées à horizon 2007 (objectif de 75 000 hommes). Le niveau de formation moyen reste insuffisant. Seules quelques unités terrestres d'élites, qui participent aux opérations et formation de l'OTAN, sont réellement interopérables.

Évolution des effectifs de l'armée roumaine

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

219 650 (133 300)

11 300

22 100

46 300

2001

103 000 (35 000)

52 900

10 200

18 900

2002

99 200 (35 000)

66 000

6 200

17 000

2003

97 200 (29 600)

66 000

7 200

14 000

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

Les dépenses budgétaires se maintiennent à 2,4% du PIB (y compris le financement des opérations qui représentent un coût important).

La modernisation des équipements est très ciblée sur le contrôle de l'espace aérien. La Roumanie a notamment fait l'acquisition de radars de surveillance ainsi que de deux frégates de type 22 d'origine britannique. La mise en service de ces frégates interviendra en 2004-2005. Elles recevront leur armement spécialisé (missiles sol-air et torpilles) en 2007. Pour le reste, des efforts restent à faire. Peu de bases militaires remplissent les standards de l'OTAN.

Les engagements militaires extérieurs de la Roumanie sont importants pour les opérations de l'UE et de l'OTAN. Dans les Balkans (KFOR, SFOR), la Roumanie a délégué 220 militaires. En Afghanistan, dans la FIAS, ce sont 48 militaires qui sont engagés. La Roumanie participe par ailleurs à la force de stabilisation en Irak à hauteur de 750 hommes (pour les 2/3 dans le secteur polonais à Babylone).

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

La Roumanie dispose de troupes rapidement déployables et d'unités spécialisées de bon niveau (gestion civile des crises, protection et intervention NBC). Elle mettra à disposition de l'OTAN des forces capables de mener l'ensemble des missions de l'Alliance. Sa contribution envisagée comprend :

- armée de terre : dès 2004, 1 brigade mécanisée, 1 brigade de montagne, 1 bataillon de transport terrestre, 1 bataillon NBC, 1 compagnie NBC, 1 compagnie de génie, 1 compagnie de forces spéciales, 1 batterie de drones, 1 compagnie de police militaire, 1 compagnie médicale, 1 compagnie civilo-militaire, 1 équipe spécialisée civilo-militaire, 1 unité de purification de l'eau, 3 équipes de contrôle des mouvements , et, d'ici 2012, 1 division d'infanterie ;

- marine : 2 frégates ;

- armée de l'air : 4 MiG 21, 1 escadron d'avions (12 MiG 21) pour les attaques au sol, 4 MiG 21 pour la défense aérienne, 3 hélicoptères de combat, 1 avion de transport, 2 hélicoptères d'évacuation médicale, 4 hélicoptères de transport, 2 unités anti-aériennes.

La position géostratégique de la Roumanie est un atout pour l'Alliance : proximité des Balkans, point de passage vers le Moyen-Orient, ouverture maritime. La Roumanie a engagé une réforme de ses armées. Plusieurs années seront encore nécessaires avant que soit atteinte l'interopérabilité effective avec l'OTAN. Mais d'ores et déjà, la Roumanie a démontré qu'elle dispose de troupes rapidement déployables et d'unités spécialisées de bon niveau (gestion civile des crises, protection et intervention NBC). Enfin, sa forte participation aux opérations de l'Alliance et son implication régionale attestent de sa volonté de contribuer à la sécurité euro-atlantique.

6. SLOVAQUIE

Aspects politiques

La Slovaquie met progressivement en place un système de protection des minorités conforme à ses engagements internationaux, en particulier pour les minorités hongroises et roms.

Le soutien de l'opinion publique à l'entrée dans l'OTAN reste faible (52% d'opinion favorables). Pendant l'intervention de la coalition en Irak, les opinions défavorables étaient majoritaires. Le gouvernement a en conséquence entrepris une campagne d'information sur l'OTAN.

Capacités militaires

La Slovaquie mène une professionnalisation graduelle de ses armées. Elle a réduit ses effectifs et réorganise ses structures de commandements. Actuellement, les forces armées slovaques comptent environ 26 000 personnes. Dans la perspective de l'adhésion à l'OTAN, la formation des officiers a été renforcée, notamment au niveau linguistique.

Évolution des effectifs de l'armée slovaque

 

Effectifs des forces armées

Terre

Air

1999

45 450

23 800

23 800

2001

33 000 (14 900)

19 800

10 200

2002

26 200 (14 900)

13 000

10 200

2003

22 000

13 700

7 000

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

Les ressources affectées aux dépenses de défense sont, selon les experts de l'OTAN, trop limitées (1,9% du PNB, sans perspective de croissance dans les années à venir). La modernisation des équipements militaires, prévue dans le dernier plan d'action pour l'adhésion, aboutira en 2008.

La Slovaquie élimine progressivement ses équipements militaires en surplus.

Parallèlement, elle prévoit de moderniser certains équipements : une dizaine de radars (d'ici 2004-2005) ; 11 hélicoptères de combat MI-24 et 26 lanceurs de roquettes RM 70 (d'ici à 2008). La Slovaquie met également l'accent sur le développement des capacités de communication de ses armées : construction d'infrastructures de relais de communication radio, acquisition de camions pour la communication mobile.

La Slovaquie est présente dans les Balkans (102 hommes dans la KFOR, 24 hommes dans la SFOR) et en Irak (300 hommes).

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

La Slovaquie met à disposition de l'Alliance des compétences très spécialisées déjà utilisées sur les théâtres d'opération : déminage contrôlé à distance, unités de génie (reconstruction de pistes d'aéroports), protection NRBC (détection chimique) et unités de transport aérien.

Dans les années qui viennent, la Slovaquie prévoit de mettre à disposition de l'Alliance :

- armée de terre : 1 groupe de soutien logistique, 1 bataillon multi-fonctionnel de réserve et 1 bataillon de maintenance, tous deux opérationnels dès 2004 et pleinement déployables en 2007 ; 2 bataillons de transport, 1 compagnie de construction de génie (maintenance et réparation d'aérodromes), 1 bataillon NBC (pleinement opérationnel en 2007) ; l'établissement d'un hôpital de campagne multi-fonctionnel est également à l'étude ;

- armée de l'air : des incertitudes pèsent sur la mise à disposition de 4 hélicoptères MI-24 et la mise en oeuvre d'un centre de contrôle tactique et de radars et d'une batterie anti-aérienne.

La Slovaquie a développé très clairement une stratégie capacitaire « de niche ». Un effort budgétaire plus soutenu sera toutefois nécessaire pour achever la réorganisation de l'armée slovaque et la modernisation des équipements.

7. SLOVÉNIE

Aspects politiques

Conformément aux préconisations de l'OTAN, la Slovénie a continué d'améliorer sa législation en matière de lutte contre la corruption et de protection des minorités.

Ses relations de voisinage se sont également améliorées (à l'exception de la Croatie avec laquelle elle a un contentieux sur l'utilisation de la zone maritime). Ses contacts avec les pays de l'ex-Yougoslavie se sont multipliés. Les coopérations militaires avec les pays voisins, notamment Hongrie, Autriche et Italie sont significatives.

L'adhésion à l'OTAN a été approuvée par une large partie de la population (66% des votes lors du référendum de mars 2003). La Slovénie indique qu'elle entend soutenir le développement de la PESD.

Capacités militaires

La réorganisation de l'armée slovène a été menée à bien : les échelons de commandements intermédiaires ont été supprimés, le système de conscription prend fin cette année, la diminution de la réserve est programmée sur les 7 ans qui viennent. C'est donc une armée professionnalisée et resserrée (environ 7000 personnes) qui rejoindra l'Alliance.

Évolution des effectifs de l'armée slovène

 

Effectifs des forces armées

Terre

Mer

Air

1999

9 950 (5 500)

9 950

100

120

2001

7 600 (4 500)

7 600

100

120

2002

9 000 (4 500)

9 000

100

250

2003

6 650 (1 200)

6 550

7

530

Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de conscrits inclus dans les effectifs

Les officiers slovènes ont participé activement aux formations dispensées par l'Alliance et disposeraient d'un très bon niveau linguistique (anglais, français, allemand). La défense slovène s'est spécialisée sur le secteur de la protection civile (aide aux populations, gestion des conséquences) pour lequel elle dispose d'unités déployables sur les théâtres extérieurs et de centres de formation internationaux.

Toutefois, la capacité de projection des forces armées slovènes reste limitée, principalement en raison de la faiblesse des dépenses budgétaires de défense (1.6% du PNB) qui retardent la modernisation des équipements.

Les objectifs de modernisation et d'acquisition de l'armée slovène devraient permettre dans les prochaines années de doter les bataillons motorisés de nouveaux véhicules (abandon progressif des blindés sur chenilles, nouveaux véhicules de combat et de transport), de systèmes anti-chars, d'équipements du génie et de nouvelles armes d'infanterie.

Dans le domaine de la défense aérienne, la Slovénie a mis en place un centre de contrôle de l'espace aérien et procède à l'acquisition d'hélicoptères de transport. Elle prévoit d'établir des centres de surveillance tactique au cours des prochaines années.

La Slovénie contribue aux opérations de l'OTAN dans les Balkans à hauteur de 140 hommes dans la SFOR. Elle n'a pas déployé de personnel en Afghanistan et ne participe pas à la coalition en Irak.

Engagements concernant la mise à disposition de forces pour l'OTAN

La Slovénie mettra à disposition de l'Alliance :

- armée de terre : 1 bataillon d'infanterie motorisée déployable 6 mois dès 2004 ; 1 bataillon d'infanterie d'ici fin 2006 ; 1 bataillon déployable de façon permanente d'ici 2012 ; des spécialistes civilo-militaires d'ici 2006 et 1 bataillon NBC (réaction rapide) d'ici fin 2007 ;

- armée de l'air : raccordement au système de surveillance aérienne d'ici fin 2004 ; réflexion en cours sur la possibilité de mettre effectivement à disposition de l'Alliance en 2008 2 hélicoptères de transport et 1 hélicoptère d'évacuation médicale en 2007.

La Slovénie a accompli les réformes que l'OTAN lui avait conseillées, tant dans le domaine militaire que politique. Elle a développé une spécialisation sur le secteur civilo-militaire d'urgence dont la qualité est reconnue par l'Alliance.

La Slovénie risque toutefois de se retrouver dans la même situation que son voisin hongrois, critiqué, au sein de l'Alliance, pour la faiblesse de son effort budgétaire.

* 13 Les aspects politiques évoqués ici sont ceux issus des analyses formulées dans le cadre de l'évaluation des Plans d'action pour l'Adhésion à l'OTAN.

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