II. LA ZAMBIE DISPOSE D'IMPORTANTES RESSOURCES MINIÈRES, MAIS MANQUE DE CAPITAUX POUR LES VALORISER

Pays enclavé de l'Afrique australe, dont les grands voisins sont l'Angola, à l'Ouest, la République démocratique du Congo, au Nord, et le Zimbabwe, au Sud-Est, la Zambie est composée d'un ensemble de plateaux situés de 900 à 2000 mètres d'altitude.

La majorité des 10 millions d'habitants, répartis sur 753.000 km2, se consacre à l'agriculture vivrière (maïs, sorgho, manioc et riz), ainsi qu'au tabac et au coton, dévolus à l'exportation.

Ces cultures ont été très affectées par deux fortes sécheresses consécutives, en 2002 et 2003, qui ont compromis les récoltes. Le Programme alimentaire mondial, a dû intervenir pour fournir environ 20.000 tonnes d'aide alimentaire par mois. Celle-ci parvient difficilement aux quelque trois millions de destinataires, du fait du manque d'infrastructures qui isolent les provinces les plus reculées.

Les 80 % de la population active qui travaillent dans l'agriculture ne dégagent qu'un quart de la richesse nationale, le reste provenant, pour un quart, de l'industrie, et, pour la moitié, des services. La Zambie s'efforce de diversifier l'emploi de cette main d'oeuvre vers le secteur manufacturier, notamment sous l'impulsion des bailleurs de fonds internationaux, qui y sont très présents. Le cuivre et le cobalt constituent les principales ressources minières 1 ( * ) , mais la baisse persistante des cours du cuivre a conduit au retrait d'importants investisseurs étrangers, comme le sud-africain Anglo-American Corporation. On estime que, depuis le début des années 1990, l'industrie zambienne est affectée par un fort déclin, qui s'est traduit par la perte de 60 % des emplois.

Pour faire face à cette crise, le Président Frédérick Chiluba, au pouvoir de 1991 à 2001, a entrepris une politique très libérale , caractérisée par d' amples privatisations et une forte réduction du secteur public et des crédits qui lui étaient affectés, conformément aux indications des institutions internationales.

L'économie s'est certes redressée, mais au prix d'importants troubles sociaux ; ceux-ci, ajoutés à une attitude intransigeante du président Chiluba envers l'opposition politique et, en particulier, à l'égard du fondateur de la nation, Kenneth Kaunda, ne lui a pas permis de modifier la Constitution pour se présenter pour un troisième mandat, comme il le souhaitait.

L'accession à la présidence, au début 2002, de Lévy Mwanawasa, s'est faite sur un mot d'ordre de « tolérance zéro pour la corruption », qui a conduit à l'accusation de Chiluba en février 2002 pour détournement de fonds. Mais les conditions de l'élection présidentielle de 2002 ont elles-mêmes été mises en doute par un rapport d'observation de l'Union européenne, faisant état d'achat de voix par le futur élu.

Ce climat politique troublé s'ajoute à la détresse de la population, affectée par la sécheresse, les suppressions d'emplois consécutives aux privatisations, et par l'extension marquée du Sida.

L'essentiel des échanges commerciaux entre la France et la Zambie porte sur l'achat de cuivre par notre pays, et de biens d'équipement par la Zambie, avec un fort déficit à notre détriment.

* 1 La Zambie est, respectivement, le 4 ème et le 2 ème producteur mondial de ces métaux.

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