B. 1.2. LE FINANCEMENT DES DÉPENSES

La hausse tendancielle de la part du revenu consacrée aux dépenses de santé est la contrepartie de l'élévation de l'espérance de vie. En un sens, c'est un choix que fait la société de consacrer plus de ressources à sa santé, et on ne saurait remettre en cause ce choix. Le problème surgit du fait que les individus n'ont pas tous les mêmes ressources, alors que leurs besoins en soins sont, en première approximation, les mêmes sur l'ensemble du cycle de vie. Lorsque le financement des dépenses est essentiellement public, comme dans les pays européens (tableau 3), la hausse des dépenses suppose de faire croître au même rythme les ressources, ce qui pose de nombreux problèmes économiques (pression fiscale excessive, endettement public) et politiques (les contribuables ont l'impression de « trop payer pour les autres »).. Lorsque le financement est essentiellement privé, comme aux Etats-Unis, la croissance des dépenses de santé a pour conséquence de laisser sans assurance une part croissante de la population (42 millions de personnes non assurées aux Etats-Unis). Ceci conduit finalement à développer des filets de protection publics, eux-aussi coûteux. Selon les projections du Congrès américain, le coût des programmes Medicare et Medicaid pourrait ainsi passer de 4% du PIB en 2003 à 11,5% en 2050 30 ( * ) .

Tableau 3 : part du financement public dans les dépenses de santé (en %)

Allemagne

Espagne

France

Pays-Bas

Italie

Royaume-Uni

Suède

Etats-Unis

1970

75,6

67,8

65,9

87,8

86,6

36,4

1980

78,7

79,9

69,4

89,4

92,5

41,5

1990

76,2

78,7

76,6

67,1

79,3

83,6

89,9

39,6

2000

75

71,7

75,8

63,4

73,4

80,9

85

44,2

Source : Eco-Santé 2003

Le mode de financement des dépenses de santé peut également avoir un impact sur leur croissance, à travers les incitations à dépenser ou à économiser qu'il engendre . Le graphique 2 montre que la participation des ménages est la plus élevée en Espagne et en Italie. Cette participation aux dépenses est très proche en Allemagne, France et Etats-Unis. En Allemagne et en France, les organismes complémentaires couvrent plus de la moitié des frais non pris en charge par la collectivité et aux Etats-Unis, la part de l'assurance privée, prise en charge par les employeurs, est équivalente à celle de l'assurance publique ? ?. Pour le Royaume-Uni et la Suède, nous ne disposons pas des données équivalentes.

Graphique 2 : Le financement des dépenses de santé en 2000

Source : Eco-Santé 2003

.

* 30 Voir OCDE (2004), p. 57.

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