4. Graphique 6 : Effets démographiques sur les dépenses de santé
(1) Analyse de la relation entre l'âge et les dépenses de soins
L'hypothèse faite jusqu'à présent d'une stabilité du profil des dépenses de santé par âge est forte. L'effet génération, c'est-à-dire l'existence d'un comportement propre à chaque génération (plutôt qu'à chaque classe d'âge) a conduit à une forte croissance des dépenses de santé par tête des personnes âgées dans les années 1970 à 1990 (Hourriez, 1993). En effet, les dépenses de santé sont concentrées en fin de vie, et ceci quel que soit l'âge de la mort. Comme les taux de mortalité sont plus élevés pour les personnes âgées, la concentration des dépenses en fin de vie biaise la distribution des dépenses de santé par âge pour les groupes de personnes âgées. Or, l'augmentation de l'espérance de vie traduit une baisse des taux de mortalité pour un âge donné. Par conséquent, les projections fondées sur un profil des dépenses par âge statique auront tendance à surestimer la dépense lorsque la population vieillit (voir Grignon, 2003).
On prend ici en compte l'effet de l'augmentation de l'espérance de vie sur les dépenses par classe d'âge. Pour cela, les dépenses par âge sont séparées en deux composantes : d'une part, les dépenses de ceux qui sont morts dans l'année, et d'autre part, les dépenses des survivants. Sous l'hypothèse que ceux qui meurent dans l'année dépensent environ cinq fois plus que ceux qui survivent, l'utilisation des quotients de mortalité par âge et par an des projections démographiques permet de corriger les projections du tableau 7 (tableau 8).