2. Un dynamisme inattendu de la demande intérieure

En 2004 , la croissance du PIB serait de 2,5 % selon les prévisions du gouvernement et de 2,4 % selon le consensus des conjoncturistes de novembre 2004 2 ( * ) , contre 1,7 % selon le projet de loi de finances initiale pour 2004.

Lors du débat d'orientation budgétaire pour 2005, le gouvernement a maintenu sa prévision de croissance inchangée, à 1,7 %, alors que le consensus des conjoncturistes était alors de 2,1 %. Ce n'est que dans le cadre du présent projet de loi de finances qu'il présente une prévision de croissance révisée, à 2,5 %.

La demande intérieure a surpris par son dynamisme , toutes ses composantes ayant une contribution à la croissance plus forte que celle anticipée, ce qui a permis de contrebalancer l'impact fortement négatif de la contribution du commerce extérieur.

Le dynamisme de la demande intérieure s'explique en particulier par les mesures de soutien de la consommation 3 ( * ) prises en grande partie par la loi éponyme 4 ( * ) . Selon les estimations présentées par votre commission à l'occasion du débat d'orientation budgétaire pour 2005 5 ( * ) , ces mesures pourraient susciter une augmentation à court terme (en 2004 et 2005) de la consommation des ménages comprise entre 0,25 et 0,6 point de PIB.

3. Un déficit public conforme aux prévisions du gouvernement, grâce à cette croissance plus forte que prévu ?

En conséquence de la forte croissance du PIB observée en 2004, le solde public serait en 2004 de - 3,6 % du PIB selon le gouvernement et - 3,7 % du PIB selon la commission économique de la Nation du 1 er octobre 2004.

Ce solde est nettement plus favorable que le consensus des conjoncturistes de l'automne 2003, et même du printemps 2004.

La prévision de solde public en 2004

(en % de PIB)

Sources : projets de loi de finances pour 2004 et 2005, rapport déposé par le gouvernement en vue du débat d'orientation budgétaire pour 2005, commission économique de la Nation

Ainsi, il apparaît rétrospectivement que, si ces prévisions se confirmaient, le gouvernement aurait eu « raison d'avoir tort » . En tout état de cause, on ne pouvait critiquer un excès de prudence dans l'appréciation prévisionnelle de la croissance...

* 2 Consensus Forecasts.

* 3 Exonération des intérêts des crédits à la consommation ; transfert de l'épargne vers les jeunes générations ; déblocage anticipé sur les réserves de participation ; diminution des prix dans la grande distribution.

* 4 Loi n° 2004-804 du 9 août 2004 pour le soutien à la consommation et à l'investissement.

* 5 Estimations s'appuyant en particulier sur celles du gouvernement et de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

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