2. La structuration de la mission par programme

Quatre programmes structurent la présente mission. Ils sont présentés par titres dans le tableau suivant :

Répartition des crédits de la mission par titres et par programmes

(en millions d'euros)

Programmes

Mission

Titre 2

Titre 3

Titre 5

Titre 6

Personnel

Fonctionnement

Investissement

Intervention

AE

CP

AE

CP

AE

CP

AE

CP

AE

CP

P 144 « Environnement et prospective »

1 794

1 643

570

570

1 087

928

115

123

22

22

P 178 « Préparation et emploi des forces »

21 606

20 901

15 353

15 354

5 638

4 921

500

511

115

115

P 212 « Soutien de la politique de la défense »

3 044

2 908

895

895

799

750

1 255

1 176

95

88

P 146 « Equipement des forces »

10 528

10 610

1 012

1 012

688

728

8 828

8 869

0

0

Totaux

36 972

36 062

17 830

17 831

8 211

7 327

10 699

10 679

232

225

En % des crédits de la mission

100 %

100 %

48,22 %

49,44 %

22,20 %

20,32 %

28,93 %

29,61 %

0,62 %

0,62 %

La définition des programmes de la mission « Défense » a suscité de vifs débats. La solution retenue consacre le rejet d'une maquette s'appuyant soit sur une répartition organique par armées qui nierait la nécessité d'une interarmisation plus poussée, soit sur une répartition par grandes fonctions (dissuasion, projection de forces, prévention, etc.) conforme certes à l'esprit de la LOLF, mais qui nierait le caractère multifonctionnel de nombreuses forces.

Le découpage retenu se caractérise par le maintien de la distinction pour les deux programmes majeurs entre l'équipement (programme 146) et le fonctionnement (programme 178). De ce fait le programme « Equipement des forces » est le seul de cette nature dans tout le budget de l'Etat.

Cette solution est apparue inéluctable à vos rapporteurs spéciaux.

? Le programme « Equipement des forces » vise à « mettre à la disposition des armées les équipements leur permettant de remplir les missions qui leur sont ordonnées ». En termes concrets, le programme finance une « agence », la délégation générale pour l'armement (DGA), qui assure la maîtrise d'ouvrage des équipements depuis leur conception jusqu'à leur admission au service actif en contractant avec l'industrie puisque désormais, avec la disparition des arsenaux, l'Etat n'est plus maître d'oeuvre. Il était essentiel de conserver l'unité de cette « agence » de manière à permettre une certaine fongibilité des crédits entre les divers programmes d'armement.

Le programme « Equipement des forces » n'est pas assimilable à un programme de soutien. Le « schéma de déversement analytique » qui permet de ventiler les crédits des actions et des programmes de soutien vers les actions de politique publique ne lui est pas applicable. Il est d'ailleurs quasiment impossible de « déverser » le coût d'investissement d'une frégate vers les différentes actions du programme « Emploi et préparation des forces » auxquelles elle participera pendant ses trente années de service actif. En l'état actuel de la comptabilité analytique, le montant des coûts globaux des diverses actions de défense reste pratiquement inconnu.

La connaissance des coûts globaux calculés ex post , une fois l'investissement réalisé est d'ailleurs d'un intérêt restreint. En revanche, la détermination ex-ante du coût réel de possession d'un équipement en projet est essentielle pour prendre une décision optimale, d'un point de vue économique et budgétaire, et pour définir ses modalités de financement. Cette exigence avait d'ailleurs été perçue par votre commission des finances, comme en témoignent les débats lors de l'examen du projet de loi de finances initiale pour 2005 sur le financement des frégates multi-missions (FREMM). Il importe en effet que puissent être comparées sur des bases rationnelles (intérêts intercalaires compris) des solutions alternatives de « financement budgétaire classique », où l'Etat finance d'abord l'équipement puis le fonctionnement, d'une part et de « financement innovant », où l'Etat achète sur longue période le coût de possession d'un équipement équivalent, d'autre part.

? La frontière entre le programme « Equipements de forces » et les autres programmes a été difficile à préciser. Certaines dépenses d'investissement de l'ancien titre V, au sens de l'ordonnance organique de 1959, sont imputées sur d'autres programmes : « Environnement et prospective de la politique de défense », pour les études amont, « Préparation et emploi des forces », pour l'entretien programmé du matériel et « Soutien de la politique de la défense », pour les dépenses d'infrastructure. Dans le premier cas, la recherche militaire (à l'exception de la recherche duale menée par le CNES 2 ( * ) et le CEA 3 ( * ) , rattachée à la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur ») figure dans un programme hétérogène dont l'autre composante principale, le renseignement, regroupe la DGSE 4 ( * ) , et la DPSD 5 ( * ) , mais non la DRM 6 ( * ) rattachée à juste titre au programme 178 « Préparation et emploi des forces ». Dans le deuxième cas, le maintien en condition opérationnelle des équipements reste pour les satellites du ressort du programme 146 « Equipement des forces ». Dans le troisième cas, si les crédits d'infrastructure immobilière ont été regroupés dans un souci de mutualisation dans le programme 212 « Soutien de la politique de la défense », des exceptions ont été nécessaires pour des équipements hautement spécifiques comme ceux de l'Ile Longue. De plus un amendement gouvernemental, adopté par l'Assemblée nationale propose, logiquement, de rattacher les crédits d'infrastructure de la gendarmerie à la mission « Sécurité ».

Le schéma de déversement analytique des différents programmes de la mission « Défense » ne modifie pas fondamentalement ses grandes masses, à l'exception évidemment du programme 212 qui déverse ses crédits vers les autres programmes et vers d'autres missions (essentiellement la gendarmerie à hauteur de 816 millions d'euros, avant amendement gouvernemental).

Schéma de déversement analytique des crédits entre programmes

(Le tableau se lit par colonne ; chaque déversement apparaît pour chaque programme en positif s'il bénéficie des services d'un autre programme et en négatif dans le cas contraire)

(en millions d'euros)

Totaux

P 144

P 178

P 212

P 146

Crédits initiaux

36.060,745

1.642,974

20.900,059

2.908,033

10.609,679

P 144 « Environnement et prospective de la défense »

-4,456

-27,540

-95,61

P 178 « Préparation et emploi des forces »

4,456

-1.838,544

102,167

P 212 « Soutien de la politique de la défense »

27,540

1.838,544

P 146 « Equipement des forces »

95,61

-102,167

Autres missions

-826,751

-826,751

Crédits après ventilation

35.233,994

1.770,587

22.734, 147

96,422

10.616,231

* 2 Centre national d'études spatiales.

* 3 Commissariat à l'énergie atomique.

* 4 Direction générale de la sécurité extérieure.

* 5 Direction de la protection et de la sécurité de la défense.

* 6 Direction du renseignement militaire.

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