B. DE SÉRIEUSES OPPORTUNITÉS POUR LA FRANCE

1. Le Chili : un partenaire économique prometteur

Malgré la taille limitée de son marché, le Chili constitue pour la France un enjeu important et un partenaire intéressant, par son exemplarité économique en Amérique latine et son ouverture à l'international . Aux confins de l'Amérique latine, le Chili constitue une exception : stabilité politique et institutionnelle, gestion publique exemplaire, croissance forte sans inflation, système financier solide et performant.

Les échanges commerciaux de la France avec le Chili avaient doublé, en volume global, entre 1997 et 2001. Puis ils ont chuté de 22 % en 2002, en raison d'un ralentissement économique mondial, et de 17 % en 2003, du fait d'un manque de compétitivité des prix des produits français.

L'accord d'association Union européenne - Chili, signé en novembre 2002, a toutefois permis, depuis 2004, de fortement dynamiser les échanges qui ont atteint 1.580 millions d'euros en 2004 et 1.643 millions d'euros en 2005 (+ 4 %). Ces niveaux demeurent, certes, modérés en valeur absolue.

S'agissant des exportations, la France est le 10 ème pays fournisseur du Chili 4 ( * ) (et le 2 ème européen après l'Allemagne). Les exportations françaises se sont élevées à 340 millions d'euros en 2004 et 448 millions d'euros en 2005 (+ 32 %). Elles portent sur les secteurs suivants : automobile, ferroviaire, aéronautique, chimie et pharmacie, et tonneaux pour la vinification plus spécifiquement au Chili. Leur évolution peut être assez erratique car elle suit l'exécution des grands contrats d'équipement : transports urbains (Alstom), aéronautique (Airbus).

La bonne santé économique du Chili, l'appréciation du peso par rapport à l'euro, ainsi que la récente signature d'importants contrats devraient offrir à la France de réelles opportunités, notamment sur la période 2006-2009.

S'agissant des importations, la France est le 9 ème pays client du Chili 5 ( * ) (et 3 ème débouché européen derrière les Pays-Bas et l'Italie). D'un montant de 1.240 millions d'euros en 2004 et 1.195 millions d'euros en 2005 (- 3,6 %), les importations françaises se concentrent sur un petit nombre de produits : cuivre (72 %), produits agroalimentaires et agricoles (18 %, essentiellement produits de la mer, fruits et vins), ainsi que la pâte à papier (5 %).

Du fait de la hausse des cours du cuivre, la balance commerciale est déficitaire pour la France (900 millions d'euros en 2004) mais cette tendance s'est réduite en 2005 (747 millions d'euros). Ce rééquilibrage des échanges se traduit par un taux de couverture qui passe de 27 % en 2004 à 37 % en 2005. L'évolution de ce taux dépend avant tout de l'évolution des exportations.

2. Une présence économique française assez récente, qu'il convient de renforcer

La France se place au 9 ème rang 6 ( * ) des pays investisseurs et au 5 ème rang des investisseurs européens. La part de la France dans le total des investissements directs à l'étranger (IDE) est relativement faible, notre pays n'étant pas représenté dans le secteur minier, mais la présence française est sectoriellement diversifiée.

La plupart des entreprises françaises se sont implantées au Chili à la fin des années 90 . Alors qu'au début des années 90, on ne comptait qu'une quarantaine d'implantations, celles-ci représentent aujourd'hui environ 130 établissements 7 ( * ) , dans tous les secteurs à l'exception du domaine minier : agriculture (vignes), industrie, construction, services. Grâce à Suez, la France occupe une place très importante dans les secteurs stratégiques de l'eau, de l'électricité et du gaz. Par ailleurs, des sociétés comme Alstom, Air Liquide ou Sodexho font de très bons résultats au Chili.

L'année 2005 a été marquée par l'annonce ou la signature d'un certain nombre de grands contrats pour les entreprises françaises : voitures pour l'extension de lignes du métro de Santiago (43 millions d'euros), usine de dessalement à Antofagasta (15 millions d'euros), construction et concession du pont de Chiloé (90 millions d'euros), fourniture d'équipements hydro-électriques, commandes d'avions Airbus.

En dépit de ces avancées, les relations économiques bilatérales demeurent globalement limitées, pour des raisons structurelles (éloignement géographique, absence de présence française dans le secteur minier...) et conjoncturelles (distanciation pendant les années de dictature).

Les secteurs prioritaires pour un renforcement de la présence économique française sont principalement la santé, le secteur minier, le secteur énergétique et le développement durable, le secteur financier, à la fois comme partenaire et comme client de biens et services.

* 4 La part de marché française a été de 3,1 % en 2003, 2,5 % en 2004 et 2,3 % en 2005.

* 5 Le marché français représente 3,6 % des exportations chiliennes en 2005.

* 6 Ce classement sous-estime la présence française, de nombreux investissements ayant été effectués par des filiales étrangères (Tractebel pour Suez par exemple).

* 7 Aux entreprises citées dans le présent rapport, il convient d'ajouter principalement Peugeot, Renault, Citroën, Total, Aventis, Alcatel, Calyon, Bongrain, Bonduelle, BNP, AGF, Mutuelles du Mans, Accor, L'Oréal.

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