II. LA GESTION DE LA CRISE FINANCIÈRE

Le Royaume-Uni constitue un partenaire économique essentiel. Il est le 4 ème client et le 7 ème fournisseur de la France. Réciproquement, la France est le 3 ème client et le 5 ème fournisseur du Royaume-Uni avec 7 % des parts de marché en 2007.

En matière d'investissements, le Royaume-Uni est la première destination des investissements français à l'étranger (11 % du total) avec 1.900 filiales et 350.000 salariés. Les investissements britanniques en France arrivent au 2 ème rang (15,4% du total).

En 2007, environ 250.000 Français étaient installés au Royaume-Uni et près de 25.000 entreprises françaises y commercialisaient leurs produits , 1.584 y étant, en outre, implantées.

L'économie britannique se place au 7 ème rang mondial. Les services représentent les trois quarts de l'activité avec un poids important des services financiers, des industries pharmaceutique et pétrolière. Les bons résultats du Royaume-Uni dans les années 1990 2 ( * ) ont tenu essentiellement à la réactivité de la politique économique, à la flexibilité du marché du travail et au développement du secteur financier. L'objectif d'un taux d'emploi de 80 % a été fixé par le Premier ministre, Gordon Brown. Cependant, depuis 2007 le retournement économique a mis un point d'arrêt à une longue période de prospérité. Au cours de l'hiver 2008, la situation économique s'est sensiblement dégradée. La croissance a subi un net infléchissement. D'abord estimée à 1,8 %, sa prévision a été ramenée à 0,8 % en 2008, contre 3,1 % en 2007.

La crise financière a touché le Royaume-Uni plus tôt que le continent. En février 2008, la banque Northern Rock a dû être nationalisée. Bradford & Bingley Bank l'a été en septembre, augmentant ainsi la dette publique de sept points. L'effondrement de Lehman Brothers, le 15 septembre a emporté tout un pan de la City.

La crise financière a conduit à une recomposition majeure du paysage bancaire britannique avec la création du géant Hbos-Lloyds ainsi qu'à des suppressions d'emploi massives. Le secteur financier, estimé à 10 % du PIB, ne devrait plus en représenter que 7 % en 2009. La capitalisation boursière des cinq premières banques a été divisée par cinq en un an, soit une perte comparable au produit intérieur brut (PIB) des Pays-Bas. L'économie réelle a été ensuite touchée. Une procédure de déficit public excessif a ainsi été ouverte à l'encontre du Royaume-Uni lors du Conseil Ecofin du 8 juillet 2008, lorsque le besoin de financement public prévu s'est élevé à 3,2 % du PIB.

Face à la pression des marchés, le Gouvernement a présenté le 8 octobre 2008 un plan de soutien massif au système bancaire britannique. Huit banques ont été recapitalisées pour un montant de 65 milliards d'euros (3,4 % du PIB). Un système de garantie sur les émissions de dette a été mis en place.

Un second plan de soutien aux banques a été annoncé le 15 janvier 2009. Il consistait en une stimulation du crédit, toujours bloqué, en créant une garantie publique des actifs toxiques ainsi qu'en un sauvetage de la Royal Bank of Scotland (RBS) qui annonçait des pertes historiques. Le 5 mars 2009, l'Etat a dû se résoudre à prendre le contrôle de RBS après avoir garanti des actifs à risque à hauteur de 22 % du PIB.

Un plan de relance budgétaire a été également annoncé le 24 novembre 2008. Le Gouvernement a mis en place un plan de soutien de l'activité de grande ampleur, à hauteur d'1,5 point de PIB (24 milliards d'euros). La TVA a été abaissée à 15 %. Une série de mesures en faveur des PME ainsi que des salariés modestes ont été prises. Ces décisions ajoutées aux effets de la récession ont conduit à une aggravation des déficits publics qui sont estimés à 8 % en 2009. La récession intervient à un moment où le déficit demeurait élevé et où le Gouvernement tentait de limiter la hausse de la dépense publique (+ 5 points de PIB depuis 2000).

La baisse des taux directeurs de la Bank of England (0,5 % actuellement, soit le plus bas taux de toute l'histoire de la banque) a eu pour but d'endiguer le resserrement du crédit.

* 2 Un taux moyen de croissance annuelle de 3% et un taux moyen de chômage de 4 %.

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