B. LA RELATION DU KAZAKHSTAN AVEC LA RUSSIE DANS LE DOMAINE SPATIAL RESTE FORTE DU FAIT DE L'EXISTENCE DE LA BASE DE BAÎKONOUR

La Russie a loué la base de Baïkonour au Kazakhstan jusqu'à 2050 pour un montant annuel de 116 millions de dollars. Mais l'exploitation de cette base de lancement est source de tensions entre les deux pays . Sa localisation géographique permet au Kazakhstan de chercher à renégocier les termes du contrat de location. Le Kazakhstan refuse ainsi de signer les accords relatifs aux retombées sur son territoire des premiers étages des fusées lancées depuis Baïkonour, au motif que ceux-ci provoquent une pollution des régions touchées. Lors d'un tir russe, un débris serait tombé non loin du véhicule du Président Nazarbaev. Ces complications n'affectent pas seulement des lancements institutionnels russes, mais également des tirs commerciaux. C'est le cas du tir du satellite Metop-B de l'Agence spatiale européenne, dont le lancement prévu en mai 2012 a été repoussé à une date ultérieure.

La Russie a relancé, il y a quelques années, son programme spatial. Cet effort comporte, notamment, le déploiement d'une nouvelle base de lancement en Extrême-Orient russe à Vostochniy. La montée en puissance de Vostochniy devrait, à terme, permettre à la Russie de se désengager de Baïkonour.

Dans ce contexte, la relation franco-kazakhstanaise vise à permettre de diversifier les relations d'Astana. Les Kazakhstanais inscrivent leur démarche de montée en puissance dans le domaine spatial dans une logique industrielle, donc d'acquisition d'infrastructures, leur permettant, par le biais de la construction d'un centre AIT, d'être capable, à terme, de fabriquer leurs propres satellites. Pour le Kazakhstan, la France, en raison du niveau de son industrie, de son statut de première puissance spatiale européenne et de son expérience dans ce domaine, constitue donc un partenaire de premier ordre. Pour la France, la coopération spatiale avec le Kazakhstan permet de nourrir le partenariat stratégique et de diversifier la coopération. La coopération institutionnelle a, dans ce contexte, vocation à accompagner la coopération dans le domaine industriel.

La stratégie spatiale française, définie dans un document publié en mars 2012, recommande, outre la contribution de notre pays à la politique spatiale européenne, le développement des relations avec les nations spatiales extra-européennes.

Il n'existait pas de coopération franco-kazakhstanaise institutionnelle avant la signature de l'accord de coopération spatiale du 6 octobre 2009. Le comité mixte est en cours de création. Il devrait se réunir une fois par an et sera composé de représentants du CNES et de Kaskosmos. Des représentants de laboratoires, d'organismes scientifiques ou universitaires pourront être invités à participer à ses réunions.

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