C. RÉUSSIR LA COMMÉMORATION DU SOIXANTE-DIXIÈME ANNIVERSAIRE DU 27 MAI 1943 ET DE LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Dans le cadre du cycle mémoriel du soixante-dixième anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, qui a débuté en 2009 et s'achèvera en 2015, chaque année est marquée par l'évocation, dans l'ordre chronologique du déroulement du conflit, des grandes problématiques et évolutions stratégiques qui ont façonné celui-ci. Il est donc logique que la saison mémorielle de l'année 2013 soit placée sous le signe de l'hommage à la résistance intérieure, qui s'affirme comme une force politique et militaire réelle à partir de 1943.

Organisées par la DMPA, ces commémorations devraient, selon les informations communiquées à votre rapporteur par son directeur, traiter de la Résistance sous deux angles. L'anniversaire de la création du CNR, le 27 mai prochain, fera l'objet d'importantes cérémonies. Il est indispensable, aux yeux de votre rapporteur, que les plus hautes autorités de l'Etat y participent car il faut que la portée symbolique de cet événement soit ainsi expliquée à tous les Français. L'autre thématique sera celle de l'armée des ombres et des maquis, qui prennent véritablement forme au second semestre 1943.

Il est également impossible d'ignorer en 2013 la mémoire de Jean Moulin, architecte du CNR et émissaire de la France libre auprès de la résistance intérieure, qui fût arrêté par les nazis à Caluire le 21 juin 1943 avant de mourir le 8 juillet suivant, des suites des tortures subies, dans le train le conduisant en Allemagne. Le Gouvernement en est pleinement conscient et devrait organiser des manifestations spécifiques à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa mort.

De nombreux autres coups d'éclat de la Résistance mériteraient également d'être honorés du fait du retentissement qu'ils eurent dans les mois qui les ont suivis. C'est le cas par exemple du défilé du 11 novembre 1943 organisé par les maquis de l'Ain dans la ville d'Oyonnax dont ils s'étaient rendus maitres.

En 2014, les commémorations porteront avant tout sur la libération du territoire national et les débarquements de Normandie et de Provence. Ce sera sans doute le dernier hommage que la Nation pourra rendre aux acteurs directs de cette période, les plus jeunes d'entre eux ayant maintenant plus de quatre-vingt-dix ans. Toutefois, la Résistance ayant mené plusieurs combats importants contre l'occupant et son action ayant constitué un appui certain et parfois décisif à la libération de plusieurs régions, des manifestations sur les lieux de mémoire des grands maquis que sont les sites des Glières, du Mont-Mouchet et du Vercors devront être organisées. Il est nécessaire de les inscrire dans une trajectoire commémorative unique, qui devra s'étendre sur tout le premier semestre 2014 et s'achever à la fin de l'été.

Le pilotage politique de cet anniversaire relève, en application du décret du 26 novembre 2012 6 ( * ) , de la mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales. Celle-ci doit, parmi ses responsabilités, assurer la coordination avec nos partenaires internationaux : tous attachent une très grande importance à la commémoration des principaux événements de 1944. Votre rapporteur partage bien évidemment cette préoccupation et ne peut donc que souhaiter que les arbitrages politiques attendus soient rendus dans les meilleurs délais. La France ne peut se montrer défaillante dans l'organisation de l'anniversaire de sa libération. Pour y parvenir et y associer tous ses citoyens, elle doit mettre en valeur la mémoire de la Résistance.


* 6 Décret n° 2012-1305 du 26 novembre 2012 créant une mission interministérielle des anniversaires des deux Guerres mondiales.

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