C. ASSOCIER LE MONDE SCOLAIRE À LA COMMÉMORATION DE LA JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE

Au-delà de l'hommage national que doit constituer la journée nationale de la Résistance, il est important que celle-ci ne se limite pas à l'organisation de cérémonies officielles dans chaque département. Bien que l'éducation nationale soit loin d'être inactive sur le sujet, il faut faire en sorte que l'anniversaire de la création du CNR soit mis à profit pour que les jeunes découvrent de manière plus approfondie l'histoire et les valeurs de la Résistance.

En effet, l'éloignement temporel croissant avec ces événements ainsi que le faible nombre de leurs acteurs encore vivants font que cette commémoration doit avant tout se construire autour de la préservation de la mémoire de leurs actions et de l'assimilation de celle-ci par ceux qui font l'apprentissage de la citoyenneté.

L'auteur de la proposition de loi a bien perçu cette nécessité en inscrivant, à l'article 3 de celle-ci, que dans tous les établissements d'enseignement les enseignants consacrent une partie de cette journée anniversaire aux thèmes de la Résistance et de la Déportation.

Votre rapporteur partage pleinement ce point de vue, mais les auditions qu'il a conduites l'amènent à proposer un amendement qui modifie le champ et la rédaction de cet article.

Un exemple récent et particulièrement médiatisé a montré que lorsqu'on impose aux enseignants, de manière uniforme et sans aucun accompagnement pédagogique, de s'appuyer sur le sacrifice d'un jeune résistant pour sensibiliser les élèves aux valeurs au nom desquelles il a perdu la vie, la controverse prend une ampleur telle qu'elle rend le message pédagogique inaudible. En 2007, la lecture de la lettre écrite par le jeune Guy Môquet à ses parents avant son exécution, rendue obligatoire, n'a pas eu les effets escomptés et a suscité une très forte opposition au sein du corps enseignant et une violente polémique dans la société civile.

De plus, ainsi que l'ont souligné les représentants de l'éducation nationale auditionnés par votre rapporteur, il faut avant tout réfléchir à la meilleure façon de susciter l'adhésion des professeurs et l'intérêt des élèves. Ces derniers sont peu réceptifs aux discours moraux. Un investissement de leur part, par le biais d'une réflexion en classe ou de la réalisation d'un travail personnel, est le seul moyen de garantir la portée éducative d'une telle initiative mémorielle. Celle-ci doit être élaborée en tenant compte de la liberté pédagogique de chaque enseignant et en y associant toute l'équipe éducative de l'établissement scolaire concerné.

Pour s'assurer de l'implication des élèves et du soutien des professeurs, votre rapporteur propose donc que les établissements scolaires du second degré soient invités, à l'occasion de la journée nationale de la Résistance, à organiser des actions éducatives visant à assurer la transmission des valeurs de la Résistance et de celles portées par le programme du CNR. Cela permet de rester fidèle au souhait de l'auteur de la proposition de loi tout en prenant en compte les contraintes propres à l'organisation de l'éducation nationale et à la transmission des savoirs.

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