B. ASPECTS GÉOPOLITIQUES

1. Des relations de voisinage plus apaisées

Le Vietnam maintient des relations étroites avec ses voisins laotien et cambodgien. Les relations avec le Laos sont régies, depuis 1977, par un « traité spécial d'amitié et de coopération ». La stabilité du pouvoir au Cambodge et au Vietnam depuis 1979 a conduit à l'effacement des anciennes tensions entre Hanoi et Phnom Penh, même si certains irritants, liés notamment à la présence d'une importante communauté khmère dans le Sud du pays, demeurent.

En 1994, la signature avec la Thaïlande, le Laos et le Cambodge d'un accord de principe pour l'exploitation du Mékong et la protection de son environnement et l'entrée dans l'ASEAN en 1995 traduisent une volonté d'intégration régionale. Le Vietnam a assuré la présidence de cette organisation en 2010.

En son sein, il met l'accent sur la réduction des écarts de développement. Même s'il reste attaché au principe de non ingérence dans les affaires intérieures des États membres, le Vietnam a approuvé la Charte de l'ASEAN, entrée en vigueur en décembre 2008 et qui prévoit un mécanisme de promotion et de protection des droits de l'Homme. Dès son admission dans l'ASEAN, le Vietnam s'était engagé à participer à l'AFTA ( ASEAN Free Trade Area ), zone de libre échange. Il est par ailleurs membre de l'APEC depuis 1998 et participe aux négociations du Trans Pacific Partnership depuis 2009.

2. Les relations avec la Chine demeurent sensibles

Les relations traditionnellement conflictuelles avec la Chine se sont améliorées dans les années 1990-2000 avec la signature d'accords sur les frontières terrestres et sur la délimitation des frontières maritimes dans le golfe du Tonkin et se sont densifiées ces dernières années sur fond d'intégration économique croissante. Néanmoins, le contentieux de souveraineté (îles Spratleys et Paracels) en mer de Chine méridionale, marqué en 2011 par une série d'incidents, limite les perspectives de rapprochement.

3. Des relations traditionnelles avec la Russie

Héritage de l'ère soviétique, les relations sont excellentes avec la Russie, qui entretient avec le Vietnam un fructueux commerce de gaz et de pétrole, notamment.

4. Le développement important des relations avec les États-Unis

Les relations avec les États-Unis, après la période de la guerre du Vietnam, se sont progressivement normalisées à partir de 1997 et rapidement approfondies depuis plusieurs années. Un accord commercial a été conclu en 2001 entre les deux pays. Depuis, les États-Unis sont devenus le premier client du Vietnam, absorbant 20 % de ses exportations. Ils sont en 2010 le 5 e investisseur étranger en termes de nouvelles licences d'investissement, avec un flux de 1,9 Md USD. La présidence de l'ASEAN a aussi fourni l'occasion à Hanoi de multiplier les contacts bilatéraux avec les États partenaires de l'organisation, avec des résultats particulièrement visibles s'agissant des États-Unis, alors que l'administration Obama avait elle-même la volonté de se réengager en Asie du Sud-Est.

5. Un partenaire de la Francophonie

Le Vietnam est un pays membre de l'OIF dont il a accueilli le sommet en novembre 1997 à Hanoï.

6. Des relations avec l'Europe en développement rapide

Les relations sont marquées par un très net accroissement des échanges politiques bilatéraux au cours des dernières années. Le Vietnam a conclu en 2010 un accord de partenariat et de coopération avec l'Union européenne.

7. Des relations qui se diversifient

Enfin, depuis quelques années, le Vietnam entreprend d'affirmer sa présence au-delà du cercle habituel. Ce souci d'ouverture lui a permis d'adhérer à l'OMC en 2007 et de siéger au Conseil de sécurité des Nations unies pour la première fois en 2008 et 2009. Il a également conduit le Vietnam à s'ouvrir à des partenaires plus lointains, africains, sud-américains ou moyen-orientaux.

8. Une nouvelle stratégie d'« intégration internationale active »

La diplomatie vietnamienne poursuit aujourd'hui trois objectifs principaux : parfaire l'intégration internationale du pays, en appui à sa stratégie de développement économique ; garantir sa sécurité ; faire entendre la voix de Hanoi sur les sujets globaux. Cet état d'esprit a été renforcé par les deux années au Conseil de Sécurité et sa participation, en 2010, au G20. Après une année de présidence réussie de l'ASEAN en 2010, le XI e congrès a confirmé et élargi cette dynamique, désormais qualifiée d'«intégration internationale active ».

Les différents axes de la politique étrangère du Vietnam se sont ainsi manifestés de façon spectaculaire en 2010, à l'occasion de sa présidence de l'ASEAN. Au-delà de l'adoption de mesures concrètes pour l'édification d'une « communauté de l'ASEAN » à l'horizon 2015, le Vietnam a tiré avantage de sa position pour réaliser plusieurs avancées sur les questions politiques et de sécurité : introduction du sujet de la liberté de navigation en Mer de Chine du Sud dans les débats de l' ASEAN Regional Forum (ARF), première réunion des ministres de la sécurité publique, première réunion des ministres de la défense de l'ASEAN élargie à huit partenaires, et élargissement de l' East Asia Summit (EAS) à la Russie et aux États-Unis.

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