B. LES FORCES DE L'ONU : LA MINUSMA

La MINUSMA, établie par la résolution 2100 du Conseil de sécurité le 25 avril 2013 , acteur majeur dans la résolution du conflit au nord Mali, regroupe plus de 8 000 militaires ainsi que plus de 1 050 policiers de l'ONU .

La composante militaire de la MINUSMA est structurée autour d'un état-major basé à Bamako, de trois états-majors de secteurs (Tombouctou, Gao, Kidal) et d'une vingtaine d'unités déployées sur l'ensemble du territoire malien. Un total de 29 militaires et 6 policiers français sont actuellement insérés dans ces états-majors.

Le mandat de la MINUSMA, défini par la résolution 2227 du 29 juin 2015, est centré sur des tâches de renforcement de la sécurité, de stabilisation et de protection des civils, d'appui au dialogue politique national et de réconciliation nationale, ainsi que d'appui au rétablissement de l'autorité de l'Etat dans tout le pays, de reconstruction du secteur de la sécurité malien, de promotion et de protection des droits de l'homme, enfin d'aide humanitaire.

À la suite des attentats de Paris du 13 novembre 2015, la France a mis en oeuvre la clause d'assistance prévue à l'article 42.7 du traité de Lisbonne. La participation de nouveaux partenaires aux opérations de maintien de la paix doit en effet permettre à la France d'alléger son dispositif déployé en OPEX et ainsi de renforcer son dispositif sur le territoire national.

Il convient toutefois de noter que la MINUSMA souffre de certaines lacunes qui concernent la sécurisation des convois logistiques, la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED), les hélicoptères d'attaque, l'équipement complémentaire de certains contingents (Tchad, Sénégal, Niger et Burkina Faso) et les effectifs des officiers d'état-major dans les secteurs Nord et Est.

Au total, l'apport de la MINUSMA est essentiel : sans jouer un rôle opérationnel fort 2 ( * ) , ce rôle étant plutôt assumé par les troupes françaises, elle assure et manifeste la légitimité de l'intervention militaire au Mali .

C. LES FORCES DE L'UNION EUROPÉENNE : L'EUTM

L'EUTM Mali (mission européenne de formation de l'armée malienne) a été lancée le 18 février 2013 à la suite de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2085. Elle compte un effectif d'environ 550 militaires en provenance d'une vingtaine d'États membres, dont une douzaine de Français. Sa mission s'inscrit dans le cadre de l'approche globale conduite par l'UE pour renforcer la sécurité au Mali et au Sahel. Son rôle consiste à apporter un soutien à la formation et à la réorganisation des forces armées maliennes afin d'améliorer leur capacité militaire, dans l'objectif de rétablir, puis de garantir l'intégrité territoriale du Mali sous le contrôle des autorités civiles. Depuis le début de la mission de l'EUTM, six bataillons maliens ont été formés et équipés, dont quatre ont déjà bénéficié d'un cycle de réentraînement.

Le travail accompli par l'EUTM est d'une grande utilité pour la reconstruction de l'armée malienne et la sécurité du pays. Toutefois, il ne peut masquer un certain manque de soutien global de la part de l'Union européenne et des États européens, déjà souligné maintes fois par votre commission, malgré une inflexion récente (l'Allemange ayant décidé d'envoyer 650 soldats au Mali). La bascule des forces que l'on aurait pu attendre en 2014 du fait du désengagement de l'Afghanistan de certains Etats membres n'a pas eu lieu. Pourtant, les États membres ayant, comme la France, tout à craindre de la dégradation de la situation dans les États du Sahel, aux confins Sud de l'Europe, il serait sans doute logique qu'ils contribuent davantage aux efforts tant militaires qu'en matière d'aide au développement à destination de ces États.


* 2 Le caractère de complexité qui s'attache à toute force internationale et la relative lenteur de la chaîne de commandement, qui contraste avec la rapidité de celle de la France, contribuent à expliquer cet état de fait.

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