V. UNE RELATION FRANCO-ARMÉNIENNE REPOSANT SUR UNE AMITIÉ ANCIENNE

La France et l'Arménie entretiennent une amitié ancienne, en raison notamment d'une importante communauté arménienne présente en France. Un demi-million de Français ont une origine arménienne et au 31 décembre 2018, plus de 20 000 ressortissants arméniens résidaient légalement en France, sans compter les binationaux.

La France a officiellement reconnu le génocide arménien par une loi du 29 janvier 2001 et a instauré, cette année, une journée de commémoration du génocide arménien le 24 avril.

Les visites politiques de haut niveau entre les deux pays sont fréquentes et la France s'implique dans la recherche d'une solution au conflit du Haut-Karabagh en assurant la co-présidence du Groupe de Minsk avec la Russie et les Etats-Unis.

Les échanges commerciaux bilatéraux sont relativement faibles mais l'on observe une tendance haussière récente sur laquelle il convient néanmoins de rester prudent. S'ils n'avaient jamais dépassé 48 millions d`euros ces dix dernières années, ils se sont élevés à 82 millions d'euros en 2018 (+67.2%).

Ils se sont élevés à 50 millions d'euros en 2017 mais ont connu une forte augmentation (+67,2 %) en 2018 pour atteindre 82 millions d'euros. En 2017, la France était le 11 e fournisseur de l'Arménie (équipements, machines-outils, produits industriels, produits chimiques, parfums et cosmétiques) et un client mineur de ce pays avec l'achat essentiellement de produits métallurgiques et métalliques. Au cours des dix dernières années, notre balance commerciale a été excédentaire. Selon la Direction générale du Trésor, parmi les pays européens, la France est le troisième fournisseur derrière l'Allemagne et l'Italie avec 8,5 % des parts de marché. Sur l'ensemble des partenaires de l'Arménie, la part de marché de la France est de 1,9 % en 2017 et elle absorbe 0,2 % des produits arméniens.

S'agissant des investissements directs à l'étranger, des entreprises françaises sont présentes en Arménie dans l'agro-alimentaire (Pernod Ricard, Carrefour), le domaine de l'eau (Veolia) et le secteur bancaire (Crédit agricole).

La France et l'Arménie coopèrent dans le domaine culturel, scientifique et technique.

Selon les informations transmises par les services du MEAE, l'Arménie, membre à part entière de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), a signé en 2012 avec l'OIF un Pacte linguistique qui l'engage à développer la place du français dans l'enseignement et à favoriser l'accès aux produits culturels francophones. Des sections à français renforcé sont ainsi effectives depuis 2012 dans cinq écoles primaires. Vingt établissements proposent en outre un enseignement du français comme troisième langue vivante et le lycée bilingue franco-arménien d'Erevan est une filière expérimentale d'excellence.

L'Université française en Arménie (UFAR) accueille plus de 1 000 étudiants par an. C'est un établissement délivrant des doubles diplômes français et arméniens, grâce à un partenariat initié il y a une vingtaine d'années avec l'Université Jean Moulin Lyon 3 dans les domaines du droit, de la gestion, du marketing et des finances. L'UFAR, qui a pour vocation d'accompagner le développement de l'Arménie en formant des cadres de haut niveau pour les secteurs publics et privés, connaît un fort développement, marqué par le lancement d'études doctorales (2016) et la création d'une cinquième faculté en informatique et mathématiques appliquées (2018). La croissance prévisionnelle de ses effectifs qui devrait doubler à l'horizon 2022 impose à l'établissement de s'engager dans un projet de relocalisation.

Par ailleurs, la France est le deuxième pays d'accueil des étudiants arméniens derrière la Russie, avec près de 1 550 étudiants arméniens présents dans nos établissements d'enseignement supérieur en 2016-2017. La mobilité est en augmentation de 65% sur les cinq dernières années.

Ce dispositif est outre renforcé par la présence de l'Alliance Française d'Erevan. La création d'un centre culturel et linguistique français (CCLF) à Erevan au sein du futur centre Charles Aznavour « ayant vocation à devenir l'Institut français en Arménie » a été annoncée en marge du sommet de la Francophonie, le 11 octobre 2018.

Un accord intergouvernemental de coopération culturelle, scientifique et technique entre la France et l'Arménie est en vigueur depuis le 4 novembre 1995. Le centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui est le principal acteur scientifique français en Arménie, entretient des coopérations d'envergure avec des équipes arméniennes dans le cadre d'un Laboratoire international associé (LIA) et d'un Groupement de recherche international (GDRI), dans les domaines de la physique, de la chimie, de la géologie et de la géophysique.

En matière de développement, l'Agence française de développement (AFD) est présente en Arménie depuis 2012, « pour financer des projets de développement sous forme de prêts souverains et non souverains, principalement dans les secteurs du développement agricole et territoriale, de l'efficacité énergétique, des infrastructures et accompagne les réformes de politiques publiques ». Depuis cette date, elle a octroyé 125 millions d'euros de prêts et 12,5 millions de subventions.

La coopération judiciaire franco-arménienne en matière pénale, qui repose sur trois conventions européennes relatives respectivement à l'entraide judiciaire en matière pénale, à l'extradition et au transfèrement des personnes condamnées, est considérée comme satisfaisante.

En octobre 2016, un protocole bilatéral d'application de l'accord signé à Bruxelles en avril 2013 entre l'UE et l'Arménie concernant la réadmission des personnes en séjour irrégulier, de portée essentiellement technique, a été signé entre la France et l'Arménie. Le projet de loi autorisant la ratification de ce protocole a été adopté en première chambre au Sénat le 20 juin dernier.

À cela, il faut ajouter une coopération décentralisée franco-arménienne ancienne et relativement dynamique, principalement portée par des collectivités territoriales françaises où est installée une « diaspora » arménienne active (Provence-Alpes-Côte-D'azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de- France, Lyon, département des Hauts de Seine). Une vingtaine de collectivités territoriales françaises sont ainsi impliquées dans des domaines très variés (tourisme, santé, agriculture, éducation, francophonie, développement durable, etc.).

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