C. QUELS MOYENS FINANCIERS ?

La politique audiovisuelle extérieure n'est pas une question de moyens financiers. Elle est, en effet, suffisamment pourvue.

En 1994, la direction de l'action audiovisuelle extérieure du Ministère des Affaires étrangères a géré un budget d'environ 900 millions de francs (chapitre 42-10), dont :

- 840,87 millions de francs au titre des « crédits parisiens », consacrés aux opérateurs audiovisuels et à des actions ponctuelles, répartis, principalement, entre :


• 307,1 millions de francs pour la télévision, dont :

102,1 millions de francs pour CFI,

158,3 millions de francs pour TV5,

22 millions de francs pour les bouquets satellitaires,


• 488,2 millions de francs pour la radio, dont

449,3 pour RFI,

28 millions de francs pour la SOMERA.

- 58,8 millions de francs au titre des « crédits géographisés » faisant l'objet d'une programmation et consacrés à la coopération audiovisuelle avec les pays « hors champ ».

De surcroît, les Conseils audiovisuels extérieurs de la France des 22 avril et 13 septembre 1994 ont arrêté un plan d'action quinquennal visant à accroître de 430 millions de francs d'ici 1998 les moyens financiers de la politique audiovisuelle extérieure, ainsi que l'indique le tableau ci-après.

Le Conseil audiovisuel extérieur de la France du 23 novembre 1995 a confirmé une enveloppe financière de 442 millions de francs allouée à ce plan d'action, en dépit des restrictions budgétaires.

Financement du plan d'action audiovisuelle extérieure

1995-1998

Source : Ministère des Affaires étrangères (MAE)

D. QUELS PROGRAMMES ?

Quelles images veut-on diffuser à l'étranger ? La France ne consacre-t-elle pas trop d'efforts pour multiplier les canaux de diffusion et pas assez sur le contenu ? On privilégie trop les « tuyaux » au détriment du contenu...

La production audiovisuelle est déjà largement aidée. Il ne manque pas d'argent pour soutenir la production, mais il manque des aides à l'exportation de programmes audiovisuels : UNIFRANCE dispose d'un budget de 170 millions de francs pour promouvoir le cinéma français -avec des méthodes assez contestables et de médiocres résultats -, alors que les crédits de promotion des programmes audiovisuels ne dépassent pas 6 millions de francs. En outre, les aides publiques doivent être affectées à des actions plus ciblées.

1. Des programmes français ou en français ?

La promotion des images françaises ne passe pas nécessairement par la diffusion de ces images en français : la francophonie ne doit pas être confondue avec la politique audiovisuelle extérieure. Une culture nationale peut s'exporter et se partager dans d'autres langues que celle dans laquelle est s'est forgée.

C'est ce que la chaîne musicale à capitaux publics MCM a bien compris : pour concurrencer MTV, il faut diffuser des programmes en anglais. Pour toucher un public non francophone mais qui s'intéresse à notre pays, il n'existe pas d'autre moyen. CFI pourrait ainsi s'engager dans une politique de doublage de ses programmes dans la langue locale de ses partenaires, ou en anglais.

2. Des programmes pour la France ou pour l'exportation ?

Trop souvent, les programmes français ne s'exportent pas ou mal, car ils ne sont pas adaptés au marché mondial : format trop long pour les documentaires (90' au lieu de 52'), scénarios trop franco-français, confiés à un seul auteur, structures de commercialisation et de distribution insuffisantes.

L'initiative de TV France International, présentant les catalogues des diffuseurs doublés ou sous-titrés dans la langue des clients potentiels, ne peut qu'être encouragée.

Il manque cruellement à TV5 un journal d'information réalisé spécifiquement pour le marché international, et qui permettrait d'éviter ainsi que l'on diffuse sur les cinq continents le journal de 20 heures de France 2, lequel, quelles que soient ses qualités, présente l'inconvénient de montrer au reste du monde les problèmes d'embouteillages sur le périphérique parisien ou les tensions dans nos banlieues, ce qui n'incite guère les étrangers à visiter notre pays !

De même, RFI, qui émet dans de trop nombreuses langues pour des durées d'émission trop brèves, doit se recentrer sur quelques langues bien choisies, dans chacune desquelles elle devrait émettre plusieurs heures par jour, afin de fidéliser son audience.

3. Des actions de soutien insuffisamment ciblées

L'aide aux programmes est suffisante mais n'est sans doute pas assez diversifiée.

En prenant l'exemple canadien, on s'aperçoit que les fonds d'aide sont plus ciblés (aides à la distribution, au doublage et au sous-titrage, au marketing, au financement d'émissions de télévision, distinctes du fonds de financement de longs métrages...).

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