II. PRÉSENTATION DÉTAILLÉE

A. DES DÉPENSES ORDINAIRES EN NETTE DIMINUTION

Globalement, les dépenses ordinaires sont réduites de 13,5% en 1996. Cette évolution recouvre toutefois deux mouvements différents : une stabilisation des moyens des services, une forte baisse des dépenses d'intervention.

1. Une stabilisation des moyens des services

Le présent projet de loi de finances prévoit une progression des crédits du titre III de 0,06 % par rapport aux dotations votées pour 1995 ce qui correspond à une légère baisse en francs constants. Les mesures nouvelles sont en effet pratiquement compensées par les économies.

Les principales augmentations de crédits concernent :


• les dépenses de rémunération qui progressent de 2.9 % en raison, d'une part, de l'incidence en année pleine de la revalorisation des rémunérations publiques intervenues en 1995 ("accords Rossinot" de 1993) et d'autre part, de la poursuite de la mise en oeuvre du "protocole Durafour" de 1990 (fin de la sixième tranche et début de la septième tranche) ;


• les prestations d'action sociale avec l'inscription d'un crédit de 20 millions de francs destiné aux catégories de fonctionnaires et retraités les plus démunis ;


• la modernisation de l'administration avec l'ouverture de 12,4 millions de francs pour la mise en place de points publics d'accueil en milieu rural ;

ï la réforme de l'État avec la création du Commissariat à la réforme de l'État, au titre duquel 15,1 millions de francs sont demandés ainsi que la création de 10 emplois (7 emplois seront en outre redéployés au sein du budget des services généraux, en provenance de la direction générale de l'administration et de la fonction publique) ;

ï l'accroissement des moyens d'information à caractère interministériel pour lesquels 14,8 millions de francs sont demandés :


• les actions en faveur des droits de l'homme dont la dotation passe de 5,8 à 10,3 millions de francs ;


• l'augmentation de 3,2 millions de francs des fonds spéciaux du gouvernement qui atteignent 454,8 millions de francs ;


• l'augmentation de 2,6 millions de francs de la subvention à l'École nationale d'administration (ENA).

En contrepartie, d'importantes économies sont réalisées. Elles comprennent :


• les mesures de révision des services votés (consolidation de la régulation budgétaire engagée en 1995 et nouvelle contribution des services à la maîtrise des dépenses de l'État) qui atteignent 20.7 millions de francs, soit 0,7 % des crédits du titre III ;


• la suppression nette de 5 emplois ;


• la réduction de 51,4 millions de francs des crédits d'action sociale interministérielle par application des dispositions de la loi du 2 juillet 1990 relative à l'organisation du service public de la poste et des télécommunications :


• la baisse de 11,5% de la subvention aux Instituts régionaux d'administration (IRA) en raison d'une modification du régime de scolarité pour 1996 ;


• la suppression du comité interministériel de l'informatique et de la bureautique dans l'administration (CUBA).

2. Une forte baisse des dépenses d'intervention

Après avoir doublé en 1994 et augmenté de près de 20 % en 1995, les crédits du titre IV diminuent de 35,1 % dans le projet de budget pour 1996.

Cette nette réduction des crédits résulte, pour l'essentiel, de la baisse de la contribution forfaitaire de l'État au financement des exonérations de redevances de télévision, qui passe de 1.500,4 à 810 millions de francs, principalement du fait du transfert de 630.7 millions de francs au budget de la Culture.

Les autres mesures d'économie affectent la réduction de tarif SNCF pour le transport de presse (- 37,8 millions de francs), le Centre des études européennes de Strasbourg (- 1,5 million de francs) et l'Institut français des relations internationales (- 1.35 million de francs).

Un chapitre du titre IV voit toutefois ses crédits augmenter : le chapitre regroupant les aides aux quotidiens et hebdomadaires régionaux d'information générale et politique, sur lequel 14 millions de francs supplémentaires sont inscrits.

Par ailleurs, un nouveau chapitre est créé pour l'ouverture d'une aide au plan social de la presse parisienne (25 millions de francs) et d'une aide au portage des quotidiens nationaux (2.4 millions de francs).

Enfin, les crédits d'actions sociales et culturelles en faveur des rapatriés sont reconduits à 185 millions de francs.

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