II. L'ACTIVITÉ DES PORTS MARITIMES RESTE MOROSE

A. L'ÊVOLUTION RÉCENTE DES TRAFICS

1. La diminution d'ensemble du trafic en 1995

Résultats globaux de 1995

(en millions de tonnes)

Comparativement à l'année 1994, dont les résultats quasiment stables (- 0,2 %) recouvraient une reprise sensible du trafic des marchandises diverses, l'année 1995 connaît une réduction globale des trafics causée par la mauvaise conjoncture qui a frappé certains vracs.

Alors qu'en 1994 seuls les ports autonomes avaient enregistré une diminution de leur activité, celle des ports d'intérêt national est également orientée à la baisse en 1995. Ces deux catégories de ports représentent respectivement 76,1 % et 19,5 % du trafic total des ports maritimes.

2. Les évolutions par catégories de trafics

Le ralentissement de la croissance mondiale durant l'année 1995 a rendu plus sensibles les difficultés structurelles que connaît l'industrie pétrolière en Europe et qui concernent, notamment, l'activité du raffinage. Cette situation n'a pas été sans conséquences sur les trafics d'hydrocarbures : les entrées de produits pétroliers ont diminué de 2,8 % et les sorties, principalement constituées de produits pétroliers raffinés, ont diminué de 19,6 %. Au total, ces trafics baissent de 4,9 %.

De même, les sorties de vracs solides, essentiellement constitués de céréales, ont subi les effets des changements de la politique agricole commune (PAC) dès 1994, avec une chute brutale des exportations. L'année 1995 a vu une confirmation de cette situation particulièrement difficile pour certains ports. Toutefois, une reprise, souvent conjoncturelle, des exportations dans quelques ports a entraîné une progression de 6,3 % des tonnages à la sortie. Leurs niveaux restent cependant inférieurs à près du tiers de ce qu'ils étaient en 1993.

Les trafics de marchandises diverses, constitués principalement par les trafics conteneurisés et par les trafics rouliers transmanche, ont connu en 1995 des évolutions contrastées selon les ports, mais ont subi une baisse globale de 2,6 %.

Particulièrement sensibles à la concurrence, les trafics conteneurisés ont connu de bons résultats en 1995. Principalement concentrés dans les ports autonomes et sur le port de Sète, ces trafics ont progressé de 9,1 %, excédant le niveau record de 1989. Ce pourcentage masque cependant des évolutions contrastées. Le trafic augmente à Dunkerque (+ 19,9 %), au Havre (+ 9,7 %), à Nantes-Saint-Nazaire (+ 15,1 %) et à Marseille (+ 11,81 %), il est stable à Rouen (+0,11 %), mais régresse à Bordeaux (-7,1 %) et surtout à Sète (- 56,8 %), qui avait bénéficié l'année précédente de reports exceptionnels de trafics en provenance de Marseille.

Soumis à la concurrence du tunnel sous la Manche, les trafics transmanche ont subi les effets du changement de stratégie des armements en 1995. Dans ce contexte, les ports les plus proches du détroit du Pas-de-Calais ont connu une situation difficile (- 18,4 % à Dunkerque et - 11 % à Dieppe). Mais il convient de signaler la relative bonne tenue des ports normands, plus éloignés et donc moins soumis à la concurrence du tunnel (+ 5,2 % au Havre et + 8,9 % à Cherbourg) et l'essor important du trafic à destination des îles britanniques et anglo-normandes du port de Saint-Malo.

Le trafic de marchandises conventionnelles a connu une progression de 8 % en 1995 : cette évolution est due aux entrées qui augmentent de 18,2 % alors que les sorties baissent très légèrement de 0,6 %.

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