ÉTAT D

(article 39 du projet de loi)

TABLEAU PAR CHAPITRE, DES AUTORISATIONS D'ENGAGEMENT ACCORDÉES PAR ANTICIPATION SUR LES CRÉDITS À OUVRIR EN 1998

MODIFICATIONS ADOPTEES PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE

Amendement N° 54

« Au titre de l'article 37, majorer les crédits de paiement du titre III de 20 000 francs ».

Cette majoration concerne les locations immobilières pour la Gendarmerie.

ANNEXE - EXTRAIT DE « ARMÉES D'AUJOURD'HUI » N° 211

(JUIN 1996)

LE SPLEEN DES SOUS-OFFICIERS

La nécessaire évolution de l'armée pose un casse-tête arithmétique qui anime actuellement les discussions de cercles. Nous savons qu'il y a trop d'adjudants-chefs et d'adjudants, et qu'il n'y aura pas de loi de dégagement de cadres. Aussi, espérons-nous des incitations au départ dignes d'un pays qui a fait face aux grandes crises sociales de l'après-guerre et les a résolues.

PLAIDOYER POUR UNE CARRIÈRE MENACÉE

Adjudant-chef Magriorini

Notre propos n'est pas d'énumérer, ni d'expliquer ces périodes de réformes. Il tentera de situer des sous-officiers qui, dès la fin de la guerre d'Algérie, ont su être à leur place, face à la menace soviétique, dans les actions extérieures, mais aussi sur le territoire métropolitain. Ils ont exécuté les réformes nécessaires à l'instruction. Ils se sont toujours adaptés aux nouvelles structures et aux nouveaux matériels. Avec les appelés de toutes origines, ils ont vu réduire leur temps de formation.

Dans cette nouvelle réforme, nous redoutons des incitations au départ insidieuses. Cependant, une mise au point s'avère importante dans ce contexte de changement. L'appelé apparaît aujourd'hui comme un citoyen inefficace et de peu de relief. C'est faire injure à une jeunesse formidable. C'est oublier que derrière le mot « appelé » il y a un homme, en devenir certes, mais capable, si le temps nous est donné, d'en faire un soldat apte à se battre pour défendre son pays : « Le vainqueur de Verdun, c'est le soldat ».

La peur de l'avenir

Pendant trente années, des sous-officiers ont vu leur carrière évoluer. Pour résumer, nous pouvons dire que chaque grade a une durée de vie, que la carrière se construit sur la réussite aux examens militaires et techniques, la manière de servir et les résultats sportifs. Ce défi permanent permet, heureusement, de maintenir du personnel performant. En France, peu de catégories professionnelles vivent cette insécurité. Beaucoup d'adjudants-chefs et d'adjudants ont rempli ce contrat.

Que craignent-ils donc ?

Ils craignent que leurs problèmes personnels ne soient plus pris en compte avec attention.

Que la raréfaction logique des affectations futures débouche sur des mutations qui forceront leur départ.

Ils craignent, pour les adjudants, que le barreau qu'ils ne recevront pas signifie : « Tu es un mauvais sous-officier », alors qu'ils ont réussi leurs examens, qu'ils accomplissent leur travail correctement et qu'ils n'ont jamais été punis.

Rappelons que la majorité de ces personnes entretiennent une famille. Souvenez-vous du dicton : « Petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis ».

Favoriser la reconversion

Des mesures de reconversion existent. Elles satisferont aux exigences de la vie civile. La direction du personnel militaire de l'armée de Terre est à l'écoute des problèmes particuliers. Pour notre régiment, elle répond toujours favorablement à nos sollicitations. Mais ces mesures ne s'avèrent efficaces que pour les personnes de moins de 45 ans. Regardez les offres d'emploi : après cet âge, vous n'existez plus.

Silencieusement, beaucoup de cadres sont partis. Nous redoutons ce silence. Nous suggérons plusieurs mesures de départ pour les personnes de 46 à 53 ans.

Il existe, de manière limitative pour les adjudants, le passage au grade supérieur, conditionnel à un départ. Étendons cette faveur au plus grand nombre. De même, appliquons-la aux adjudants-chefs pour le grade de major conditionnel.

Un pécule, représentant trois ans de solde de base plus la pension normale relative aux années de service, pourra intéresser beaucoup d'adjudants-chefs.

Ces dispositions, additionnées à la reconversion classique des militaires, aideront sûrement cette réforme vitale de l'armée. Conscient de la partialité de notre plaidoyer et de posséder une information incomplète, nous désirons rappeler que les hommes modestes et obscurs ont transmis, dans une situation de non-guerre, le savoir-faire de leurs anciens. Qu'ils auraient aimé accomplir leur vraie mission : le combat. Leur parcours a subi des à-coups, des coups durs et des coups tordus. Mais la grande majorité de ces sous-officiers s'est toujours montrée fidèle, disciplinée et disponible.

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