II. TEXTILE-HABILLEMENT-CHAUSSURE

A. UN SECTEUR TRÈS EXPOSÉ

La situation du secteur du textile-habillement était préoccupante au début de 1996. La consommation était en repli de 2,5 % sur 1995. Le repli pouvait aller jusqu'à 60 % pour le tissage ou le peignage. La trésorerie des entreprises était tendue.

Les causes de ces difficultés sont de plusieurs ordres :

- l'atomisation des entreprises, souvent de caractère individuel ou familial qui freine leur développement ;

- les dévaluations de la monnaie de certains de nos partenaires européens ont renforcé leur compétitivité de 21 à 30 % et entraîné 1,3 milliard de francs de pertes de marchés en 1995. Ainsi, l'Italie a-t-elle pu, en un an, augmenter sa production de laine peignée de 15.000 tonnes, ce qui lui a assuré

60% de la production européenne et augmenter ses façonnages d'habillement ;

- l'insuffisante flexibilité des entreprises à l'innovation des produits et des techniques, comme à l'anticipation ;

- la dispersion des organisations professionnelles et des filières de formation ;

- la mondialisation de la production, notamment pour les produits de moyenne ou médiocre qualité et l'extension de la contrefaçon. Désormais, les commentateurs ont pu parler de la « planète textile » 2 ( * ) ;

- le différentiel des coûts salariaux (salaires et charges) entre la France et les autres pays producteurs, dont témoigne le tableau ci-après :

B. UN EMPLOI EN HÉMORRAGIE

L'emploi dans le secteur textile n'a cessé de se dégrader de - 4 % l'an depuis dix ans. Alors que l'Union de l'Industrie textile a signé, en novembre 1995, une charte de l'emploi-formation portant sur l'embauche de 2.500 jeunes, en 1995, 15.000 emplois ont disparu. De grandes marques ont été contraintes à des restructurations. Il subsiste quelque 260.000 à 285.000 emplois dans le secteur qui compte 13.000 entreprises.

Certains experts annonçaient la perte de 30.000 emplois en 1996. On passerait à une chute d'emplois de 12 % l'an et 1 % par mois.

On notera cependant que les pertes d'emplois sont passées de 2.200 par mois au premier trimestre de 1996 à 1.300 par mois au deuxième trimestre.

Chargeurs ou DIM ont rencontré des difficultés.

En outre, la Lainière de Roubaix qui fut, dans les années 1955-1965, la vitrine de l'industrie textile française avec 8.000 salariés a été contrainte au dépôt de bilan le 30 avril. Un premier plan de sauvetage de l'entreprise a été écarté en juin, le tribunal devant rendre sa décision à la mi-juillet. Elle a été reprise en septembre par son directeur général.

Quant aux petites et moyennes entreprises elles sont en grande difficulté.

* 2 L'Expansion n° 521 - avril 1996-p. 86-91.

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