VI. SIDÉRURGIE

La production mondiale d'acier a augmenté de 3,5 % en 1995, soit une hausse de 25,1 millions de tonnes à 750,6 millions. Le Japon reste le premier producteur mondial, le seul à dépasser les 100 millions de tonnes (101,3 millions de tonnes). Le deuxième est la Chine, avec 93,5 millions. Dans les pays développés, la production d'acier brut a progressé de 3,6 % aux États-Unis, de 2,6 % dans l'Union européenne et de 3,1 % au Japon. Le centre mondial de la production d'acier s'est déplacé vers l'Asie. En Corée du Sud, la production a augmenté de 8,8 % à 36,7 millions.

Au sein de l'Union européenne, la confirmation de la reprise, au début de 1995, s'est d'abord traduite par une hausse encore plus rapide de la demande, dans la crainte d'un allongement des délais de livraisons ; lorsque utilisateurs et négociants ont commencé à ajuster leurs commandes à leurs perspectives ralenties, les stocks continuaient à croître mais ce mouvement s'est inversé en fin d'année ; sur l'ensemble de la période, ils auraient augmenté d'environ 4 millions de tonnes, sur une demande totale de 110 millions de tonnes et pour une consommation réelle estimée à 106 millions de tonnes ; l'assainissement réalisé précédemment, pendant les périodes de faible conjoncture, a cependant permis d'éviter que la portée des stocks, mesurée en mois de consommation réelle, n'augmente.

En France, à la mi-95, le ralentissement de l'activité et la contraction des carnets de commandes se sont fait sentir dans les principaux secteurs utilisateurs d'acier, à l'exception des industries mécaniques dont la reprise avait été plus tardive.

Au total, l'acier réellement consommé en France n'a progressé que de 1 % tandis que la demande, amplifiée par la poursuite du mouvement de stockage sur la première moitié de l'année, aurait augmenté de 2,4 %.

En valeur, le solde positif des échanges extérieurs, pour l'ensemble des produits, avoisinait 5 milliards de francs.

Pour 1996, la conjoncture dans l'acier en Europe reste maussade. Certes, les stocks (3 millions de tonnes) sont en voie d'apurement, mais les principaux clients (l'automobile et la mécanique) n'augmenteront guère leur volume de commandes et les contrats annuels négociés n'offrent qu'une stabilité des prix. Le second semestre devait, selon les experts, être plus vigoureux en Europe, l'industrie américaine poursuivant son expansion. Au total, le marché anticipait une légère reprise sur le dernier trimestre de 1996.

Les analystes attendent, enfin, une consommation record d'acier dans le monde en 1997 (680 millions de tonnes).


• Usinor-Sacilor

En 1995, Usinor-Sacilor a atteint un résultat net de 4,4 milliards de francs et sa marge brute d'autofinancement a atteint 8,1 milliards de francs (+42 %). Son endettement net atteint encore 11 milliards de francs mais, grâce à l'augmentation de capital qui a accompagné sa récente privatisation, devrait disparaître d'ici à 1997. Le ratio endettement/fonds propres atteint 0,4 %.

Le chiffre d'affaires a atteint 78,4 milliards de francs, contre 79,4 milliards en 1994. Les investissements (3 milliards de francs) sont restés inférieurs aux amortissements (4,7 milliards de francs).

L'année 1996 était attendue comme en demi-teinte, avec un fléchissement au premier trimestre (- 9,9 %) mais un bon second semestre.

Au premier semestre, le résultat net, avec 833 millions de francs, a été amputé des deux tiers mais la réduction de l'endettement de l'entreprise assainit sa situation.

L'entreprise devrait prochainement ne conserver que la raison sociale « Usinor ».

La filiale Sollac, spécialisée sur les aciers plats a donné des résultats satisfaisants. En revanche, Ugine a connu, dans la même période, un recul de 15,3 % de son chiffre d'affaires.

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