III. LES ÉQUIPEMENTS CLASSIQUES

L'actuelle programmation - compte tenu de la réduction du format des armées - est en retrait sensible sur les dotations prévues par la précédente.

Le budget en projet marque un nouveau décrochement d'importance puisque les équipements classiques voient leurs crédits diminuer de 8 % par rapport à 1997 : 46,7 milliards de francs contre 50,7 milliards de francs.

Il convient cependant, de préciser que les chapitres Fabrications de la nomenclature budgétaire (chapitre 53-70 - Fabrications Services communs et Gendarmerie ; chapitre 53-80 - Fabrications Air, Terre, Mer) recouvrent non seulement les fabrications d'équipements neufs, mais aussi les fabrications de munitions, l'entretien programmé des personnels (habillement, campement, couchage, ameublement), l'entretien programmé des matériels et l'achat des matériels informatiques.

Pour les fabrications proprement dites de matériels neufs, les crédits peuvent être évalués à près de 28 milliards de francs soit 35 % du titre V :

(En millions de francs)

1997

1998

Armée de l'Air ..

10 793

9 487

Armée de Terre..

7 751

7 419

Marine ...............

ND

9 911

Gendarmerie ......

977

965

Total ............

19 521

27 782

Toutes les armées sont touchées. Mais si l'armée de Terre voit ses missions allégées dans la mesure où elles sont davantage tournées, désormais, vers les interventions extérieures que vers la défense du territoire national, pour la Marine et pour l'armée de l'Air, la régression des moyens ne s'accompagne d'aucun changement notable de leurs missions.

La diminution des crédits de fabrications se répercutera sur les commandes ou les livraisons dont le montant sera diminué ou la réalisation retardée. La chute des crédits de développement (- 11 %) et d'étude (- 15,5 %) freinera, quant à elle, le renouvellement des équipements.

De surcroît, la priorité donnée aux programmes en coopération, dont les dotations prévues par la programmation ont été maintenues, contribuent à écraser davantage les crédits des programmes nationaux.

A. L'ARMÉE DE TERRE

Les crédits s'élèvent à 20 525 millions de francs en autorisations de programme et à 17 355 millions de francs en crédits de paiement (- 10,8 %). Ils étaient respectivement, de 19 158 millions de francs et 19 449 millions de francs en 1997.

CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE

(En millions de francs)

Budget voté pour 1995

Budget voté pour 1996

Budget voté pour 1997

Projet de budget pour 1998

AP

CP + reports

AP

CP

AP

CP

AP

CP

Études .............................................

3 405

3 458

3 166

2 974

2 124

3 532

1 967

3 075

Fabrications classiques ....................

9 612

11 519

9 760

10 164

10 303

9 296

12 059

8 699

Entretien programmé des matériels ..

2 628

2 659

2 533

2 077

2 613

2 535

2 440

2 129

Entretien programmé des personnels

1 466

1 378

1 518

1 341

1 432

1 424

1 236

1 122

Infrastructure ...................................

3 413

3 387

3 019

3 012

2 686

2 662

2 823

2 330

Total ...................................

20 524

22 401

19 996

19 568

19 158

19 449

20 525

17 355

1. Les blindés

Les livraisons en 1998 seront réduites de 33 prévues à 30 chars LECLERC ; l'échéancier du programme reste en principe inchangé jusqu'à sa fin.

Au 1 er juillet 1997, 122 chars avaient été livrés aux forces. A la fin de 1997, 139 chars auront été livrés et 222 chars commandés. La programmation a réduit la quantité totale des livraisons de 650 chars à 406 chars qui doivent être tous livrés d'ici à la fin de l'année 2005.

Cette réduction sensible des cibles touche directement le producteur final, GIAT-Industries dont, malgré des mesures de redressement, la situation reste difficile. Il n'est pas assuré du reste que la fabrication des chars pour l'armée de Terre, dégage un résultat positif. Et les acquis de l'exportation ont fait l'objet, on le sait, d'une gestion désastreuse.

Quoiqu'il en soit, le char LECLERC semble aujourd'hui parfaitement au point. Les marchés d'Arabie Saoudite, de Turquie, de Grèce et de Taiwan pourraient s'ouvrir à lui.

La réalisation du véhicule blindé de combat d'infanterie (Vbci), fait l'objet de deux appels d'offres lancés simultanément en France et en Allemagne. Deux consortiums franco-germano-britanniques ont été constitués, l'un avec la participation de GIAT, l'autre avec la participation de PANHARD, filiale du groupe PSA-PEUGEOT-CITROËN.

Le coût total du programme LECLERC s'élève à 34,3 milliards de francs (1997) dont 12,4 milliards de francs au cours de la programmation. Les crédits prévus pour 1998 s'élèvent à 2,2 milliards de francs.

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