EXAMEN EN COMMISSION

La commission a procédé le Jeudi 6 novembre 1997 à l'examen des rapports sur les crédits de la Défense : exposé d'ensemble et dépenses en capital et article 30, sur le rapport de M. Maurice Blin.

M. Maurice Blin, rapporteur spécial des crédits de la Défense (dépenses en capital) a présenté les titres V et VI du projet de budget pour 1998.

Il a noté que les crédits de paiement des titres V et VI s'élevaient à 81 milliards de francs, en diminution de 8,7 % par rapport à 1997, les autorisations de programme atteignant le même niveau.

M. Maurice Blin, rapporteur spécial, a dressé un constat en cinq points :

- la réduction des dépenses en capital de près de 10 % s'ajoute à la baisse sensible des ressources consacrées à la défense opérée par la loi de programmation (- 18 % sur la période 1995-2000) ;

- le déséquilibre entre le titre III et le titre V s'accroît ;

- le nucléaire est le secteur qui, au sein du titre V, supporte la régression la plus forte (- 13,5 %) ;

- les crédits du court terme sont relativement mieux traités que ceux qui conditionnent l'avenir ;

- toutefois, les programmes en coopération déjà lancés sont préservés (comme la frégate antiaérienne HORIZON).

M. Maurice Blin, rapporteur spécial, s'est également inquiété du sort de certains programmes d'équipement, comme l'avion de transport du futur (ATF), qui ne verra probablement pas le jour, la même interrogation existant à propos du quatrième sous-marin nucléaire lanceur d'engins.

Il a posé le problème de la restructuration des industries de défense, notamment de celles qui n'ont pratiquement pas de marché civil, telles que GIAT-Industries.

Il a rappelé, enfin, que la France allait perdre de dix à quinze mille emplois dans les industries de défense.

M. Alain Lambert, rapporteur général, a exprimé son inquiétude au sujet de l'avion de transport futur et s'est interrogé sur le maintien de la crédibilité de défense française.

Il a également noté que les commandes pluriannuelles, dont la fréquence se réduit, étaient sources d'économies.

M. Jean-Philippe Lachenaud a estimé excessive l'idée selon laquelle la survie même de la loi de programmation était en question, ajoutant que les productions militaires devaient évoluer en fonction de la réflexion stratégique de la France.

M. Philippe Adnot a noté que certaines activités industrielles de défense n'avaient pas toujours eu le sens de la maîtrise des coûts, citant le manque de compétitivité de GIAT-Industries.

M. Maurice Blin, rapporteur spécial, a jugé que la crédibilité de la politique de défense française reposait, en matière budgétaire, sur la visibilité des crédits engagés, cette visibilité étant également le gage d'une reconversion qui s'avère difficile.

La commission a alors décidé de proposer au Sénat de rejeter le projet de budget de la Défense pour 1998.

Réunie le jeudi 6 novembre 1997 , sous la présidence de M. Christian Ponclet, président , la Commission a décidé de rejeter le projet de budget de la Défense pour 1998.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page