CHAPITRE VI : LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'AUDIOVISUEL

La réduction continue des moyens financiers alloués au Conseil supérieur de l'audiovisuel compromet l'accomplissement par l'autorité de régulation des missions que la loi lui a confiées.

Cette contrainte budgétaire s'exerce au moment où les compétences juridiques du Conseil supérieur de l'audiovisuel doivent être adaptées aux évolutions techniques et commerciales de l'audiovisuel. Dans son rapport d'activité pour 1996, le Conseil supérieur de l'audiovisuel fait une série de propositions qui méritent de retenir l'attention.

I. LA RESTRICTION DES MOYENS FINANCIERS

Les deux exercices ont été caractérisés par des mesures de régulation budgétaires qui ont réduit les moyens disponibles du Conseil supérieur de l'audiovisuel.

· Résultats 1996

En application de la loi de finances pour 1996, il avait été prévu une dotation budgétaire de 206,3 millions de francs, qui se répartissait, d'une part, en 60,7 millions de francs de crédits et, d'autre part, en 145,6 millions de francs de dépenses de fonctionnement, soit une diminution de 0,6 % par rapport à la loi de finances pour 1995.

La notification en mars 1996 d'un gel de crédits à hauteur de 2,7 millions de francs, transformé en fin d'année en une annulation de crédits de 2,44 millions de francs, d'une part, et les recettes issues de la vente de publications et de données, d'autre part, ont porté le budget à 204,5 millions de francs.

Le total des dépenses 1996 s'élève à 193,5 millions de francs dont 58,4 millions de francs pour les charges de personnel et 135,0 millions de francs en fonctionnement.

L'écart entre le budget et les dépenses de personnel s'explique par un nombre inhabituellement important de postes vacants sur tout ou partie de 1996, postes qui n'ont été comblés que très tardivement dans l'année, voire début 1997 pour l'essentiel. Il est également le résultat de la poursuite d'une gestion rigoureuse des effectifs.

La sous-consommation des crédits de fonctionnement résulte de plusieurs facteurs :

- En premier lieu, les négociations entamées dès 1995 avec TDF pour le renouvellement de la convention de prestations et de mise à disposition de personnels ont abouti en fin d'année à la signature d'un accord permettant au Conseil supérieur de l'audiovisuel d'économiser 4,8 millions de francs sur l'exercice 1996 par rapport à la facturation de 1995. Le fait que cet accord n'ait été conclu, et l'économie en résultant précisément chiffrée, qu'en fin d'exercice n'a pas laissé le temps au Conseil de pouvoir redéployer ces crédits sur d'autres actions prioritaires avant le 31 décembre 1996.

- En second lieu, les contraintes de l'annualité budgétaire et les délais de facturation n'ont pas permis de régler en 1996 un certain nombre de dépenses ayant pourtant donné lieu à service fait en 1996 et qui ont donc été prises en compte sur l'exercice 1997 avec, en financement, un report de crédits. Pour une bonne lisibilité des comptes, un montant de 1,45 millions de francs devrait donc être rattaché aux dépenses de 1996.

- En troisième lieu, enfin, d'importants travaux de rénovation et d'aménagement des locaux ont été portés sur l'exercice pour des raisons techniques.

Exécution 1997

Le budget initial 1997 du C.S.A. avait été fixé à 208,8 millions de francs, soit une progression apparente de 2,4 millions de francs par rapport au montant des crédits initialement alloués en 1996. Cette progression résultait pour l'essentiel de dépenses de personnel inéluctables.

En effet, inscrits pour près de 63,1 millions de francs, les crédits de personnel enregistrent une hausse de 2,3 millions de francs, pour une large part temporaire, dans la mesure où une partie de cette somme, 1,5 million de francs, correspond à la rémunération de deux Conseillers dont le mandat s'est achevé en début d'année 1997 mais qui ont droit au maintien pendant un an de leur salaire (article 5 de la loi du 30 septembre 1986).

Les crédits de fonctionnement ne bénéficiaient, toujours en loi de finances initiale, que d'une très légère progression de 0,1 million de francs.

En mars 1997, le Conseil a reçu notification du gel de 7,3 millions de francs. Début juillet, cette mesure a été transformée en annulation pour 6,3 millions de francs. Le million de francs rétabli a été affecté à la phase préliminaire de l'audit des fréquences radio.

Cette mesure de régulation qui est, à certains égards, contraire à l'esprit de l'article 7 de la loi du 30 septembre 1986 conférant l'autonomie budgétaire au Conseil supérieur de l'audiovisuel, a d'abord été mal perçue par cet organisme qui avait spontanément recherché des économies de gestion - notamment dans les relations avec TDF (cf. supra) et les AGF, propriétaires des locaux - . Elle compromet l'exercice de ses missions par le Conseil supérieur de l'audiovisuel en ne lui permettant pas de se doter des outils informatiques nécessaires.

Dans ces conditions, entre le 1er janvier et le mois de septembre, le budget du Conseil supérieur de l'audiovisuel pour 1997 est passé de 208,8 millions de francs à 203,3 millions de francs, compte tenu, outre les 6,3 millions de francs de crédits annulés, d'un abondement a priori insuffisant de 0,3 million de francs au titre des charges sociales et de 0,5 million de francs, au titre des cessions de publications et de données.

· Perspectives 1998

Le projet de budget 1998 du Conseil supérieur de l'audiovisuel s'inscrit à 203,4 millions de francs contre 208,8 figurant au budget initial 1997, soit une diminution de 5,4 millions de francs.

Les crédits de personnel passent de 63,1 millions de francs en 1997 à 64,0 millions de francs en 1998, soit une légère hausse de 0,9 million de francs. Compte tenu de la disparition des charges exceptionnelles, cette dotation est suffisante pour couvrir le glissement indiciaire normal, mais sans doute pas les ajustements de cotisations sociales. Aucune mesure nouvelle n'est prévue pour l'amélioration du régime indemnitaire des agents du Conseil supérieur de l'audiovisuel, dont la mise en oeuvre prévue sur trois ans à compter de 1993, et avec l'accord du Ministère du Budget, n'a toujours pas été achevée.

Avec 139,4 millions de francs, les crédits de fonctionnement sont en baisse de 6,3 millions de francs. La reconduction de fait de l'annulation de crédits opérée en 1997 affecte le fonctionnement de l'autorité de régulation.

Ces arbitrages ne laissent que peu de moyens à cet organisme pour lancer et réaliser en 1998 les importants et coûteux développements informatiques auxquels il doit procéder, concernant notamment un outil de planification et de gestion des fréquences et une banque de données sur les radios.

Enfin, il convient de souligner qu' aucun crédit n'est prévu à ce stade pour financer l'opération d'audit des fréquences radio dont la phase préliminaire doit démarrer fin 1997 . Le coût de cette opération, avalisée par les pouvoirs publics, ne sera précisément connu qu'à l'issue de la phase préliminaire mais devrait très certainement s'élever à plusieurs millions de francs.

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