B. L'ÉVOLUTION DE L'ENDETTEMENT

1. L'effet "boule de neige" de la dette

L'évolution du stock de la dette est évidemment corrélée avec celle des déficits budgétaires.

Mais, elle dépend aussi des charges d'amortissement et d'intérêts de la dette, qui sont responsables de l'effet "boule de neige" souvent décrit ; l'endettement s'accroît ainsi dans des proportions supérieures à la simple addition des déficits successifs, sous l'effet de la charge des intérêts, qui est plus que proportionnelle à l'accroissement de l'endettement du fait des taux d'intérêt à servir, et qui génère par elle-même la nécessité d'émettre de nouveaux titres, etc...

L'endettement de l'Etat depuis le début des années 1980 a ainsi été multiplié par 10 en francs courants :

Dette de l'Etat

(en milliards de francs)

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

327,7

418,3

500,4

616,6

779,8

915,4

1.067,6

1.194,6

1.281,7

1.474,8

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1.622,4

1.782,4

1.867,1

2.106,7

2.461,8

2.904,5

3.251,3

3.541,6

3.842,0

4.110,0


La dette de l'Etat représentait 43,6 % du PIB à la fin de 1996.

2. Un résultat plutôt meilleur que celui de nos principaux partenaires

La dette des administrations publiques s'est accrue pour l'ensemble des principaux partenaires de la France. Une comparaison internationale montre que le résultat français n'est pas le plus mauvais.

Dette publique des administrations publiques par rapport au PIB

(en %)

Allemagne*

Etats-Unis

Italie*

Royaume-Uni*

France

1991

41,5

59,5

101,4

35,5

35,3

1992

44,1

61,8

108,5

41,8

39,2

1993

48,2

63,3

119,1

48,5

45,2

1994

50,4

62,8

125,1

50,5

48,1

1995

58,1

63,4

124,4

54,2

52,2

1996

60,7

63,9

123,7

54,5

55,5

* définition retenue dans le cadre du traité de Maastricht

3. La nécessité d'un freinage

Toutefois, la France se dirige vers le chiffre plafond de 60 % du PIB. Une stabilisation de l'endettement de l'Etat par rapport au produit intérieur brut à un niveau proche de 47 % supposerait que le stock de cette dette augmente dans une proportion inférieure ou égale à celle du PIB, soit une progression inférieure à 160 milliards de francs.

Or, pour obtenir un déficit total inférieur à 160 milliards de francs, il faudrait que l'Etat dégage un excédent primaire (hors charge de la dette) de l'ordre de 75 milliards de francs (si l'on retient l'hypothèse optimiste de croissance de 3 % en volume et de 4,2 % en valeur du PIB en 1998) : on peut rappeler que le déficit primaire du budget de l'Etat atteint 23 milliards de francs dans le projet de loi de finances pour 1998...

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