EXAMEN EN COMMISSION

Lors d'une réunion tenue le 19 novembre 1997, la commission des affaires culturelles a examiné le rapport pour avis de M. James Bordas sur les crédits des relations culturelles, scientifiques et techniques pour 1998.

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. Jacques Legendre , constatant la convergence des préoccupations du rapporteur pour avis et des siennes en ce qui concerne les régulations budgétaires et l'évolution relative des crédits de fonctionnement et des crédits d'intervention de l'action culturelle extérieure, a proposé que la commission exprime solennellement sa désapprobation en cas de renouvellement de la régulation en 1998.

Il a noté que TV5 América n'avait été lancée en 1997 que grâce à une ponction sur les crédits destinés aux associations soutenant la francophonie. Il a estimé que la France devait assumer les ambitions de sa politique francophone sans porter atteinte à l'indispensable action des associations.

Il a aussi souhaité que la remise en ordre de l'action télévisuelle soit menée à bien sans les perpétuelles remises en cause qui accompagnent les changements de Gouvernement. Il conviendrait de mettre en place un dispositif à la hauteur de ce que font d'ores et déjà la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l'Allemagne.

M. André Maman a estimé que le rapporteur pour avis avait bien rendu compte de l'immobilisme actuel de la politique culturelle et scientifique extérieure et a approuvé l'extension de la diffusion de TV5 aux Etats-Unis.

En ce qui concerne l'enseignement français à l'étranger, il a exprimé sa satisfaction à l'égard de l'augmentation des crédits, et spécialement des crédits des bourses, tout en notant l'existence d'un malaise chez les parents d'élèves. L'enseignement français, spécialement aux Etats-Unis, est efficace et estimé mais cher. En Suède et en Norvège, une partie du coût est payée par le pays d'accueil. Mais globalement, la part de financement assumée par les parents tend à croître, elle approche aujourd'hui 48 %, alors que l'un des objectifs assigné à l'agence pour l'enseignement français à l'étranger était la diminution des frais supportés par les parents. La classe moyenne est particulièrement touchée par cette situation, ce qui souvent la conduit à retirer ses enfants de l'enseignement français, même si d'autres motifs peuvent aussi expliquer de telles décisions.

Il a enfin estimé que l'un des objectifs devrait être d'attirer les enfants étrangers scolarisés dans les établissements français vers les universités françaises, mais qu'aux Etats-Unis, 60 % de ceux-ci poursuivaient leurs études dans le système universitaire américain.

Le président Adrien Gouteyron a demandé au rapporteur pour avis de développer son point de vue sur la rationalisation de l'audiovisuel extérieur.

M. James Bordas, rapporteur pour avis, a fourni les réponses suivantes aux intervenants :

- compte tenu des effets néfastes de la régulation budgétaire, il serait très opportun que la commission puisse exprimer solennellement sa désapprobation si de nouvelles mesures de régulation étaient prises en 1998 ;

- les statistiques fournies par le ministère des affaires étrangères montrent un bon maintien de la proportion d'élèves français dans les effectifs scolarisés dans les établissements du réseau de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger ;

- la rationalisation de l'audiovisuel extérieur est nécessaire, mais ne doit pas conduire à la diminution de l'offre française face à l'explosion internationale de l'offre de programmes. Ainsi, CFI apparaît, dans tous les endroits où il est diffusé, comme un instrument utile de la politique télévisuelle française.

M. Jacques Legendre a alors estimé que les émissions de CFI, très diverses, étaient aussi de qualité inégale, mais permettaient de renforcer la présence de la France dans l'offre internationale de programmes. Il a demandé si les erreurs qui avaient récemment conduit à la diffusion d'un film pornographique dans les émissions destinées au Moyen-Orient avaient été sanctionnées.

M. James Bordas a indiqué que CFI avait présenté une demande d'indemnisation à France Télécom, responsable de l'erreur technique à l'origine de cet incident.

M. Jacques Legendre a repris la parole pour dire qu'il se ralliait aux conclusions présentées par le rapporteur sur le projet de budget, l'avis favorable qu'il avait lui-même proposé le matin même sur le projet de budget de la francophonie étant justifié par les suppléments de crédits dégagés, grâce notamment aux positions prises par le président de la République, pour le financement des actions décidées au Sommet de Hanoi.

A l'issue de ce débat, et suivant les propositions de son rapporteur pour avis , la commission a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat pour l'adoption ou le rejet des crédits des relations culturelles, scientifiques et techniques pour 1998 .

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