CHAPITRE III -

LES AXES PRINCIPAUX DE LA POLITIQUE ET DU BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR

I. UNE POLITIQUE CARACTÉRISÉE PAR LA CONTINUITÉ, ASSORTIE DE QUELQUES INFLÉCHISSEMENTS

Le Gouvernement actuel, comme le précédent, fait de l'encouragement des PME à l'exportation un des axes majeurs de sa politique. De même poursuit-il le redéploiement du réseau des postes d'expansion économique à l'étranger. Il semble, en revanche, s'orienter vers un infléchissement de la réforme des organismes d'appui au commerce extérieur .

A. ENCOURAGER LES PME À EXPORTER

1. Une participation encore insuffisante des PME françaises aux exportations

Les PME françaises ne sont guère plus de 40.000 à prendre le chemin -et le risque- des marchés extérieurs.

Les entreprises exportatrices françaises sont évaluées à 140.000, mais 100.000 très petites entreprises ne réalisent que 1 % des exportations ; 43.000 sont de véritables PME-PMI, c'est-à-dire employant de 20 à 500 salariés, mais la moitié seulement réalisent à l'étranger plus de 5 % de leur chiffre d'affaires.

Le taux d'export est de 9,8 % pour l'ensemble des PME , de 17 % dans la seule industrie et de 37 % pour les entreprises de plus de 500 salariés. Selon la Direction des relations économiques extérieures, les PME représentent 47 % du total des exportations , proportion variant de 38 % dans l'électroménager et l'électronique grand public à 65 % dans l'agro-alimentaire et 66 % dans le secteur des biens de consommation courante.

Les PME françaises contrôlent 2.240 filiales à l'étranger, occupant 125.000 salariés, soit moins que le seul groupe Alcatel-Alsthom.

Bien qu'en constante augmentation, la part des PME dans notre commerce extérieur reste insuffisante. A cet égard, leurs voisines européennes sont parfois citées en exemple. Quelles leçons pouvons-nous tirer de leur expérience ?

2. L'approche des marchés étrangers par les PME européennes

Menée par les Postes d'expansion économique de Londres, Bonn, Rome, La Haye et Madrid, une enquête récente 2( * ) a étudié le comportement à l'exportation des PME de ces pays afin d'en tirer des enseignements pouvant être utiles aux PME françaises, déjà exportatrices ou désireuses de le devenir.

En dépit de l'hétérogénéité et de l'ancienneté des chiffres disponibles, cette étude traduit à la fois une égale tendance à la progression de la part détenue par les PME européennes dans les échanges extérieurs de leur pays et des différences sensibles et instructives d'approche des marchés étrangers.

Au-delà des spécificités qui résultent notamment du poids de l'histoire, six tendances se dessinent, plus ou moins marquées selon les pays :

Les préférences des PME européennes vont aux marchés extérieurs rendus familiers par l'Histoire .

Les PME européennes cherchent à se regrouper en réseaux, consortiums ou clubs, afin de pallier la faiblesse de leurs moyens à l'export .

Un peu partout, des programmes nouveaux sont mis en oeuvre depuis le début des années 90 et l'internationalisation des très grandes entreprises européennes est virtuellement faite avec, en moyenne, la moitié des chiffres d'affaires réalisée à l'étranger.

Désormais, la nouvelle étape de la mondialisation des économies nationales , ne serait-ce que dans les limites restreintes de l'Union européenne, sera l'apanage des PME, sous des deux formes des exportations et des investissements directs à l'étranger. L'ensemble des PME s'avouent toutefois handicapées, dans cette perspective, par la faiblesse de leurs moyens humains, financiers, voire productifs. C'est sans doute pourquoi , avec plus ou moins d'intensité, mais partout, les regroupements d'entreprises apparaissent comme une solution . Plus avancés aux Pays-Bas et en Allemagne qu'en France, ils le sont moins en Espagne et en Angleterre, mais l'orientation est la même.

Cette tendance générale s'exprime par l'essor des réseaux et des consortiums de PME exportatrices, fréquemment établis dans une région précise ou bien autour des structures de portage à l'export que sont les très grandes firmes environnées de PME sous-traitantes.

Dans le Nord de l'Italie, les districts groupant des PME locales ont déjà donné lieu à toute une littérature et à la fondation d'organismes opérationnels. En Espagne, le Plan 2000 pousse les PME à se regrouper sur des stands collectifs dans les salons étrangers, dans le sillage des entreprises plus importantes, unies au Pays Basque en un " Groupement pour la coopération internationale ". Une formule espagnole originale est celle des consortiums qui, par lots de quatre PME exportatrices, réunissent des entreprises soucieuses de ne plus attendre d'éventuelles commandes étrangères et d'élaborer une stratégie internationale durable. Dans cette voie, l'Angleterre est plus timide, mais elle vient depuis peu, à sa façon, à l'idée d'équipes ou de réseaux.

En Allemagne, où foisonnent les PME exportatrices, les clubs, groupements et GIE d'exportateurs font assaut d'imagination. Les uns sont permanents, les autres éphémères. Des clubs-pays ne s'intéressent qu'à une région du monde. Des groupements de PME louent des bâtiments à l'étranger et salarient des experts tant allemands qu'étrangers. La plupart de ces initiatives sont liées au particularisme accentué des Länder.

Les PME européennes recherchent des partenaires et des intervenants locaux plutôt que nationaux.

Elles attribuent une réelle importance aux chambres de commerce et d'industrie nationales et implantées à l'étranger.

Elles rêvent d'un " guichet unique ".

Partout, le " moins d'Etat ", le " guichet unique " local, sont revendiqués au nom de l'efficacité. Les Chambres de commerce et d'industrie locales et les CCI implantées à l'étranger puisent dans ces demandes un dynamisme supplémentaire et participent, souvent de façon déterminante, à la création de nombreux " centres " où les PME retrouvent des partenaires et un climat familiers.

Les PME européennes manifestent leur attrait pour le " portage " ou l'association avec de grandes entreprises .

3. Quelle politique pour les PME françaises ?

Par ailleurs, outre les moyens budgétaires destinés à soutenir les efforts de nos PME à l'export -qui seront examinés ci-après- et la création d'une sous-direction " PME " à la Direction des relations économiques extérieures en décembre 1996, la politique d'encouragement aux exportations et à l'implantation des PME à l'étranger, développée en particulier depuis deux ans, tend essentiellement à pallier la faiblesse des moyens humains des PME, ceci notamment au travers du portage ou du parrainage, d'une rénovation des procédures d'expatriation et d'un meilleur accès à l'information.

a) Le développement du portage ou du parrainage

Disposant de structures de coûts plus avantageuses que les PME, les grandes entreprises doivent davantage faire en sorte que leurs sous-traitants les accompagnent sur les marchés extérieurs et diversifient leurs marchés. De telles démarches pourraient, par exemple, prendre la forme d'un " joint venture ".

Le développement de réseaux d'aide pourrait également être encouragé au travers de la diffusion des clubs des exportateurs ou par le biais d'étrangers ayant poursuivi leurs études et qui sont peu sollicités à l'heure actuelle.

b) Une rénovation des procédures d'expatriation

La constitution d'une nouvelle génération de cadres rompus aux spécificités du commerce international est devenue une exigence nationale : le recueil d'informations sur les marchés étrangers, la constitution de réseaux d'influence auprès des décideurs locaux, la connaissance des pratiques commerciales ne peuvent s'accomplir sans un vivier dense de Français expatriés ou ayant vécu une expérience d'expatriation.

Plusieurs dispositifs sont de nature à stimuler l'emploi des jeunes, mais aussi celui des plus expérimentés, et devraient être encore développés.

(1) Des coopérants du service national au volontariat

Forme civile du service national, la coopération en entreprise (CSNE) -créée au début des années 80- a permis à plus de 15.000 jeunes diplômés d'accomplir leur service pendant 16 mois pour le compte d'une entreprise française à l'étranger. En 1996, la formule a bénéficié à 3.230 jeunes, soit + 25 % par rapport à 1994. Elle a profité à l'ensemble des entreprises, dont de nombreuses PME.

Ces dernières ont également bénéficié plus indirectement de l'aide que les 260 emplois de coopérants du service national en administration (CSNA) leur ont apporté à l'occasion de leur affectation dans les 165 postes d'expansion économique et, pour une trentaine d'entre eux, auprès des chambres de commerce françaises à l'étranger.

Avec l'abandon progressif du service militaire obligatoire, ses formes civiles vont également disparaître. De 1998 à fin 2002, les sursitaires pourront continuer à se porter candidats pour des postes de CSNE et de CSNA ; cependant, cette " ressource " se tarira définitivement au plus tard fin 2002. Il convient donc, d'ores et déjà, de préparer la mise en place d'une formule de remplacement. Le projet de volontariat, dans le cadre du futur service national, pourrait répondre à ce besoin . L'ensemble des partenaires institutionnels et des entreprises interrogés le soutiennent massivement. Il s'agit là d'un enjeu essentiel pour le développement international de nos entreprises.

Un projet de loi devrait être présenté au Parlement afin de permettre un passage progressif de l'ancienne à la nouvelle formule. Il conviendra alors de préciser les critères de sélection des jeunes concernés et de s'assurer de la transparence des choix en la matière, qui devraient bénéficier au premier chef aux PME.

(2) L'aide au recrutement de collaborateurs export

Les stages d'étudiants ou de jeunes diplômés à l'étranger doivent être encore davantage encouragés.

Au-delà, l'aide au recrutement de collaborateurs export s'avère bien souvent fondamentale pour les PME qui manquent cruellement des moyens humains leur permettant d'accéder aux marchés étrangers.

A côté des facilités offertes par l'Etat, dans le cadre notamment de la procédure d'assurance prospection de la COFACE qui favorise de manière induite la création d'emploi (environ 1.000 chaque année), les entreprises peuvent faire appel aux ressources régionales pour financer le recrutement de personnel export. Les contrats de plan Etat-régions ne sont toutefois ouverts qu'aux contrats à durée indéterminée.

S'agissant des organismes de placement, en dehors de contrats négociés directement avec les employeurs français, plusieurs autres organismes publics concourent à la recherche d'emplois à l'étranger. Il s'agit tout d'abord de l'Office des Migrations Internationales (OMI) et de l'ANPE Internationale. Pour 1996, on évalue à un peu plus de 4.500 le flux de Français de tous âges qui ont pu s'expatrier par leur intermédiaire, soit au titre de stages professionnels de longue durée, soit pour des CDI ou des CDD. La moitié des offres émane des pays européens et concerne principalement l'hôtellerie, les télécommunications et l'ingénierie informatique.

De leur côté, les réseaux publics d'appui à l'étranger (ambassade, etc) et leurs partenaires naturels que sont notamment les Chambres de Commerce françaises, exercent au quotidien un rôle de conseil. Ils interviennent de manière coordonnée au sein des comité consulaires pour l'Emploi qui ont été créés dans les circonscriptions consulaires où résident plus de 5.000 immatriculés. Ils sont au nombre de 58, dont la moitié en Europe, et couvrent 60 % de la population expatriée (72 % en Europe).

En dépit de ces aides, sur les 141.000 entreprises exportatrices recensées par les Douanes, guère plus de 13.000 disposent d'une structure export et près d'un tiers de celles qui réalisent plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires export en sont dépourvues.

Dans le même temps, avec 1,7 million d'expatriés, la France est en décalage par rapport à ses partenaires, alors même que les travaux menés par la DREE montrent clairement la corrélation existant entre l'expatriation et nos performances à l'étranger .

Dans ces conditions, votre Commission des Affaires économiques souhaite interroger le ministre sur la politique qu'il entend mener pour que la France comble son déficit en matière d'expatriation.

(3) Améliorer l'accès à l'information

Indépendamment des réformes de structure -qui seront évoquées ci-après-, le Gouvernement a annoncé son intention d'aider les PME à accéder aux nouvelles technologies afin qu'elles soient plus en phase avec le commerce mondial. Votre commission souhaiterait que soit précisée la politique du Gouvernement en ce domaine.

Par ailleurs, un service téléphonique devrait permettre aux entreprises de poser des questions au ministère chargé du commerce extérieur et d'obtenir une réponse en 48 heures.

Au total, et comme le Président de la République l'a précédemment plaidé 3( * ) , votre Commission des Affaires économiques souhaite un soutien accru aux PME à l'exportation.

Nombre de nos voisins européens s'y emploient. De même, l'administration américaine a multiplié les initiatives en matière d'aide à l'export depuis le début des années 1990, concentrant ses efforts sur les PME. Ceci passe aussi par notre dispositif d'appui au commerce extérieur.

B. LA POURSUITE DU REDÉPLOIEMENT DES POSTES D'EXPANSION ÉCONOMIQUE

1. L'effort de rationalisation interne et d'adaptation engagé par la DREE en 1991 se poursuit

Le programme s'est traduit par deux plans de suppression d'emplois (1991-1993 et 1994-1996) qui ont porté sur près de 20 % des effectifs budgétaires des services extérieurs de la DREE. Un troisième plan triennal a été conclu pour la période 1997-1999 et porte sur la réduction de 5,35 % des emplois et une diminution de l'ordre de 3 % par an des crédits de fonctionnement. Parallèlement, un resserrement global du dispositif a été opéré de manière dynamique pour tenir compte des évolutions de la conjoncture internationale : sur la période 1989-1997, 23 postes ou antennes ont été ouverts et 44 ont été fermés.

Cet effort a été compensé par de forts gains de productivité de la DREE qui ont permis d'améliorer la qualité du service rendu aux pouvoirs publics et aux entreprises, par une action soutenue de modernisation dans les domaines suivants : l'informatisation et la communication (création de sites Internet), la rénovation des méthodes de travail dont l'évolution est également liée à l'introduction de la facturation des prestations, la formation des agents, les règles de mobilité professionnelle, la simplification des procédures et le développement d'une politique immobilière d'acquisition de bureaux et de logements.

2. Cette réforme s'accompagne d'un redéploiement du réseau de l'expansion économique

Une nouvelle phase d'internationalisation s'est amorcée avec l'émergence de grands pays en développement (en Asie, Amérique latine, Afrique australe, Europe centrale et orientale) à population nombreuse et de mieux en mieux éduquée, qui disposent en outre de capitaux et de technologies identiques à celles des pays développés.

Pour continuer à s'adapter à ces évolutions, le réseau des Postes d'expansion économique (PEE) a entrepris un plan de redéploiement d'une partie de ses moyens des pays de l'OCDE vers les économies émergentes, afin d'y renforcer la présence des entreprises françaises dont les parts de marché sont souvent très inférieures à celles de nos principaux concurrents.

Le redéploiement des moyens des services de l'expansion économique repose sur les modalités suivantes :

- au cours des quatre années 96-99, 213 emplois nouveaux seront créés dans les pays émergents où une quinzaine d'implantations supplémentaires seront installées. Ce mouvement sera rendu possible par la diminution des effectifs dans l'OCDE (- 195) et en Afrique (- 71), avec la fermeture de 12 sites dans ces deux zones. A l'issue de la réforme, les effectifs localisés dans les pays émergents passeront de 28 % à près de 40 %, ceux des pays de l'OCDE de 42 % à 30 % ;

- ce remodelage majeur de la carte du réseau est accompagné, lorsque cela apparaît possible, d'un rapprochement avec les autres réseaux publics à l'étranger : extension des missions économiques et financières regroupant PEE et agence financière, mise en place de postes communs entre PEE et consulats, installation d'une section commerciale dans certaines missions d'aide et de coopération en Afrique. Ces nouvelles formes de coopération soulignent la capacité d'adaptation du réseau aux objectifs de rationalisation et de maintien d'un soutien commercial de base ;

- une concertation est en cours avec les organismes consulaires et professionnels pour donner de nouveaux fondement, à la répartition des tâches, dans l'OCDE, entre les différents réseaux de soutien au commerce extérieur.

C. UN INFLÉCHISSEMENT PROBABLE DE LA RÉFORME DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR

A la suite du rapport établi par M. Jean-Claude Karpelès et rendu public le 12 juin 1996, sur la réforme des organismes d'appui au commerce extérieur, le précédent gouvernement avait décidé de créer une structure unique regroupant le Comité français des manifestations économiques à l'étranger (CFME), l'Agence pour la Coopération technique, industrielle et économique (ACTIM) et le Centre français du commerce extérieur (CFCE). Cette structure devait être chargée d'une double mission : l'information des entreprises françaises sur les marchés étrangers et la promotion de leur savoir-faire à l'étranger.

Comme prévu, il a été procédé, au 1er janvier 1997, à la fusion du CFME et de l'ACTIM, dont le premier bilan s'avère positif.

Le CFME-ACTIM assure la promotion des intérêts français à l'étranger en synergie avec les autres intervenants et notamment les organisations professionnelles. Son champ d'action intègre désormais l'ensemble des démarches internationales d'une entreprise depuis la phase amont jusqu'à l'implantation, en passant par la prospection commerciale.

En revanche, l'étape ultérieure qui devait consister à fusionner le CFME-ACTIM et le CFCE, prévue pour le 1er janvier 1999, semble remise en cause par le Gouvernement.

L'analyse du fonctionnement du CFCE telle qu'elle ressortait de rapports récents mettait en évidence l'hétérogénéité de ses missions et le poids important de ses charges de structure. Le Centre se devait donc d'opérer une rupture. C'est pourquoi la direction générale du CFCE a reçu pour mission, en août 1996, de restructurer en profondeur l'établissement et de redynamiser son action, l'objectif étant de fournir aux entreprises une information pratique, rapide, fiable et immédiatement opérationnelle.

A cet effet, le CFCE devait désormais se concentrer sur son coeur de métier, le recueil et la diffusion de l'information sur les marchés étrangers, abandonnant notamment l'organisation de missions d'accompagnement ou d'étude à l'étranger. Il devait également mettre en oeuvre sans délai les nouvelles technologies de l'information. Cette transformation passait par une réorganisation interne et le départ, sur la base du strict volontariat, d'une partie des effectifs.

Un après l'annonce de la réforme, les résultats suivants peuvent être observés :

- la réforme prévoyait le départ de 20 à 25 % des effectifs ; en définitive, à la mi-août, environ 120 agents se sont portés volontaires pour un départ en 1997 et 1998 ;

- le coût de structure pour les finances publiques est en diminution puisque la dotation budgétaire 1997, hors plan social, a été ramenée à 130 millions de francs en 1995.

Au terme d'une mission d'évaluation de trois mois, un rapport confié à M. Jean-Daniel Gardère -ancien ministre plénipotentiaire, chef des services de l'expansion économique à Washington- et récemment remis au Secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur évalue le dispositif d'appui au commerce extérieur .

Ce rapport semble estimer que la réforme élaborée par l'actuelle direction générale n'a pas recentré le CFCE sur ses missions de service public. En outre, les options prises dans la réorganisation auraient contribué à l'isoler progressivement des institutions (DREE, postes d'expansion économique et directions régionales du commerce extérieur). Enfin, la fusion avec les autres organismes n'apparaît pas être la priorité du Gouvernement.

En conséquence, le rapport Gardère recommande de recentrer le CFCE sur sa mission principale d'information économique, avec une direction par projet faisant appel à des experts réunis au sein d'un vivier, au lieu d'un organigramme proche de celui d'un cabinet de consultant. Il privilégie une approche sectorielle. De même préconise-t-il de réinsérer le centre au sein du réseau d'appui au commerce extérieur. Enfin, il se prononce en faveur d'un regroupement sur un même lieu des deux organismes, le CFCE, situé avenue d'Iéna, et le CFME-ACTIM, dont le siège est avenue d'Eylau.

Le CFCE a donné lieu à un certain nombre de critiques depuis quelques années. Tel était déjà le cas dans les rapports de Mme Brigitte de Gastines en 1994 et de M. Jean-Claude Karpelès en 1996. Ses effectifs ont été réduits de 135 personnes, sur un total de 450, au cours des dix-huit derniers mois.

On peut cependant se demander si cet organisme n'est pas en réalité au centre d'une bataille de pouvoir, le Gouvernement souhaitant qu'il revienne dans le giron de la DREE.

D'ailleurs, comment expliquer que la convention d'objectifs mise au point, en juin dernier, entre la DREE et le CFCE dans la droite ligne des orientations majeures du rapport Gardère n'ait toujours pas été signée ?

Depuis huit ans, les rapports sur les organismes d'appui au commerce extérieur se succèdent. Le CFCE connaît une crise sociale importante. Il est urgent de définir clairement ses perspectives à l'action et de mener avec cohérence les éventuelles réformes que nécessite un soutien efficace à l'exportation, en partant des besoins réels des entreprises.

Votre commission souhaite demander au ministre les ambitions du Gouvernement en la matière.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page