CHAPITRE III -

LES INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES

I. LES PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION

A. LES AÉROPORTS PARISIENS

1. Une évolution positive du trafic

Après une année 1995 médiocre, affectée par des facteurs conjoncturels défavorables (concurrence ferroviaire, mouvements de grève dans le transport aérien, arrêt du trafic sur l'Algérie, série d'attentats à Paris, troubles sociaux en fin d'année, ...) et marquée par un trafic aux évolutions contrastée (- 0,5 % pour les passagers et + 5,7 % pour les mouvements d'avions), la place aéroportuaire de Paris a connu, en 1996, une activité intense avec une reprise significative de la croissance du trafic.

Les deux aéroports d'Orly et de Roissy-Charles de Gaulle ont accueilli 59,1 millions de passagers (+ 7,4 % par rapport à 1995, avec + 8,4 % pour les lignes nationales et + 7,3 % pour les lignes internationales). Avec ce " rattrapage ", la croissance annuelle moyenne est de 3,4 % pour les deux années passées.

Depuis 1994, le trafic de fret et poste croît modérément : + 1,7 % en 1996 et + 2 % en 1995.

2. Des perspectives financières cependant délicates...

En 1996, le chiffre d'affaires d'Aéroports de Paris (ADP) a progressé de 3,6 %, le résultat net s'est amélioré de 18,8 % et la capacité d'autofinancement : de 4,2 %.

Pour répondre aux perspectives à moyen terme d'accroissement du trafic, ADP va poursuivre une politique active d'investissements.

Or, pour financer ce programme d'investissements, ADP ne peut compter que sur sa propre capacité d'autofinancement et recourir à l'emprunt pour le complément 3( * ) . Dans les prochaines années, l'établissement ne pourra réaliser le programme qu'il a prévu et qu'il estime indispensable que si la capacité d'autofinancement peut être maintenue, l'endettement ne devant pas dépasser certains seuils.

Il devra donc réaliser de gros efforts de productivité, eu égard à l'impact financier que ne manquera pas d'entraîner la réglementation communautaire.

3. ... liées à l'impact de la réglementation communautaire

Plusieurs textes communautaires, déjà adoptés ou en préparation, vont modifier l'exercice des activités d'ADP et influer sur ses recettes.

Le premier est une directive concernant l'accès au marché de l'assistance en escale dans les aéroports de la Communauté, le deuxième concerne les redevances aéroportuaires, le troisième : les ventes hors taxes.

a) L'accès au marché de l'assistance en escale

La directive en ce domaine devait être transposée en droit français au plus tard le 25 octobre 1997. Votre commission pour avis interrogera le ministre sur les intentions du Gouvernement en la matière . Cette directive tend à garantir des services de qualité au meilleur coût, en abolissant les monopoles.

Son application se traduira pour ADP, sauf dérogation accordée pour des contraintes d'espace ou de capacité disponible, par :

- l'ouverture de l'auto-assistance, le 1er janvier 1998 ;

- la libéralisation de l'assistance aux tiers, le 1er janvier 1999.

L'un des partenaires autorisés pour l'assistance aux tiers côté piste devra, le 1er janvier 2001, être indépendant de l'entité gestionnaire de l'aéroport et des compagnies majeures opérant sur l'aéroport. Par ailleurs, pour répondre aux exigences de transparence, ADP devra assurer une séparation stricte des comptes entre son activité d'assistant et son activité d'autorité aéroportuaire.

Ce texte va profondément modifier la situation qui prévalait jusqu'à présent sur les aéroports parisiens, en permettant l'accès sur le marché de nouveaux opérateurs dès 1999. Il ne fera qu'amplifier les nécessaires mutations déjà engagées par ADP, lui-même opérateur d'assistance aux tiers, concernant les ajustements de tarifs et des prestations offertes. La baisse prévisible des prix entraînée par l'ouverture à la concurrence devrait se traduire par une perte de chiffre d'affaires de 250 à 300 millions de francs d'ici 2001.

b) Les redevances aéroportuaires

La proposition de directive du Conseil sur les redevances aéroportuaires vise à assurer que les aéroports n'abusent pas de leur position dominante, en instaurant l'adéquation entre le niveau de redevances et le coût global des services rendus. Elle prévoit, notamment, une harmonisation des tarifs de la redevance passagers pour les vols domestiques et les autres vols intra-communautaires.

Cette harmonisation des redevances aéroportuaires devra cependant être réalisée à recettes constantes pour les aéroports, qui sont engagés dans de lourds investissements.

c) Les ventes hors taxes

Pour ce qui concerne les ventes hors taxes, la décision du Conseil du 11 décembre 1991 a prorogé jusqu'au 30 juin 1999 le régime actuel. Mais cette échéance est extrêmement préoccupante pour ADP, qui finance son développement sur ses ressources propres ou par emprunts sur les marchés. La perte de recettes est évaluée à 200 millions de francs par an, ce qui correspond à la moitié du résultat net de 1996.

B. LES PRINCIPAUX AÉROPORTS DE PROVINCE

Les aéroports de province français ont enregistré en 1996 un trafic total d'environ 41,5 millions de passagers, soit une croissance de 7,8 % par rapport à 1995. Cette évolution est légèrement supérieure à celle des plates-formes parisiennes (+ 7,4 %). Les aéroports de province ont bénéficié, d'une part, pour les plus grands d'entre eux, de la concurrence entre compagnies aériennes sur les lignes les reliant à Paris et du développement de liaisons internationales, notamment intra-européennes, et, d'autre part, du développement de l'exploitation de lignes aériennes transversales entre les métropoles de province par des compagnies régionales. Cette évolution de l'offre de transport vers un maillage plus fin du territoire est une des causes de l'augmentation soutenue du trafic passagers en 1996.

L'activité fret de ces aéroports a, quant à elle, continué globalement à progresser, de + 9,8 % par rapport à 1995.

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