II. L'EXAMEN DES CRÉDITS

Votre rapporteur pour avis souligne à titre liminaire la modification de la nomenclature budgétaire pour certains chapitres et articles du projet de loi de finances pour 1998 en ce qui concerne les crédits affectés au Ministère de l'Agriculture et de la Pêche.

A. LES CRÉDITS DE POLITIQUE INDUSTRIELLE

Les crédits du chapitre 61-61- dit crédits de politique industrielle- enregistrent, en autorisations programme une baisse de 13,54 % par rapport à la dotation de 1997 puisqu'ils passent de 173,51 à 150 millions de francs.

En crédits de paiement, la baisse est de 8,25 % : les crédits demandés pour 1998 s'élèvent à 173 millions de francs pour 188,56 l'année passée.

ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE POLITIQUE INDUSTRIELLE

AUTORISATIONS DE PROGRAMME

CREDITS DE PAIEMENT

Dotations 1997

LFI 1998

Evolution %

Dotations 1997

LFI 1998

Evolution en %

Article 10

Investissements d'intérêt national

48,35

48

- 0,72

68,76

49,79

- 27,58

Article 20

Investissement d'intérêt

régional

61,75

52

- 15,78

66,88

68,53

+ 2,46

Article 30

Abattoirs publics

14,88

6,5

- 56,31

16,83

11,48

+ 31,7

Article 80

Crédits déconcentrés pour l'environnement

23,53

23,5

- 0,12

25,59

26,63

+ 4

Article 90

Actions de restructuration

25

20

- 20

10,49

16,57

+ 57,95

TOTAL

173,51

150

- 13,54

188,56

173

- 8,25

En millions de francs

Il est important de préciser qu'entre le volume en autorisations de programme des crédits figurant dans le projet de loi de finances initiale pour 1997 et celui de ceux pour 1998, l'augmentation est de 11 % puisque l'article 10 passe de 24 à 48 millions de francs, l'article 20 de 51,75 à 61,75 millions de francs et l'article 30 de 12,30 à 14,88 millions de francs.

Néanmoins en comparant le montant de la dotation votée pour 1997 et celui proposé pour 1998, on constate un baisse de plus de 15 %.


Si la part nationale de la POA se maintient en autorisations de programme avec 48 millions de francs, elle subit une forte diminution passant de 68,7 millions de francs à 49,79 millions de francs en crédits de paiement.

En ce qui concerne la part régionale de la POA, celle-ci se maintient en crédits de paiement -68,53 millions de francs en 1998 par rapport à 66,88 millions de francs en 1997, mais diminue fortement en autorisation de paiement passant de 61,75 à 52 millions de francs.

Le montant des fonds régionaux d'aides aux investissements immatériels est en augmentation aussi bien en autorisations de programme à 23,5 millions de francs qu'en crédits de paiement avec 26,63 millions de francs.

La dotation spécifique aux abattoirs publics demeure de 56 % en autorisations de programme mais augmente de plus de 30 % en crédits de paiement.

Au-delà des crédits POA qui sont aujourd'hui devenus marginaux, votre commission constate que les industries agro-alimentaires sont le parent pauvre de l'effort budgétaire pour l'agriculture.

Deux comparaisons peuvent être faites pour appuyer cette thèse :


- la première est la récapitulation des crédits par agrégat et titre dans le fascicule budgétaire des crédits du ministère de l'agriculture : l'agrégat n° 1 " Activités agricoles productives " est doté de plus de 11 milliards de francs ; l'agrégat n° 2 " IAA " est pourvu à hauteur de 411 millions de francs ;

- la seconde concerne l'estimation du fascicule " concours publics à l'agriculture " : alors que plus de 75 milliards de francs sont consacrés en 1996 aux activités agricoles productives, moins de 803 millions de francs sont affectés aux industries agro-alimentaires.

Bien évidemment, les raisons que l'on peut avoir d'affecter des fonds publics à l'agriculture (instabilité intrinsèque des marchés de produits agricoles, soutien au revenu, enjeux d'aménagement du territoire et de gestion de l'espace, etc.) ne valent pas, en général, pour les industries de l'aval. L'industrie agro-alimentaire est une branche industrielle plutôt prospère et elle n'est sans doute ni plus ni moins aidée par la puissance publique que d'autres branches de l'industrie.

Cela dit, s'il ne peut s'agir d'accorder des subventions sans limites, il est parfaitement légitime de revendiquer pour l'industrie agro-alimentaire une politique d'environnement favorable , qui nécessiterait moins, sans doute, de nouveaux crédits, qu'une réorientation de ceux qui existent et, peut-être une meilleure prise en compte par le ministère de l'agriculture de sa dimension industrielle. Il s'agit donc de veiller à ce que la priorité régulièrement affichée à l'agro-alimentaire dans les actions des organismes de recherche agricoles, à commencer par l'INRA, se traduise dans les faits et de mobiliser au mieux les moyens de promotion de la SOPEXA, ce qui n'est pas véritablement le cas dans le projet de loi de finances pour 1998.

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